4 – Violations systématiques des droits
L’indice CSI des droits dans le monde

Cameroun

Les organisations affiliées à la CSI au Cameroun sont la Centrale Syndicale centrale syndicale Organisation centrale regroupant à l’échelon national, régional ou local des syndicats qui lui sont affiliés. Renvoie le plus souvent à une fédération nationale ou à une confédération. du Secteur Public (CSP), la Confédération des syndicats autonomes du Cameroun (CSAC), la Confédération syndicale des travailleurs du Cameroun (CSTC) et l’Union des syndicats libres du Cameroun (USLC).

Le Cameroun a ratifié la Convention n° 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical (1948) en 1960 et la Convention n° 98 sur le droit d’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. et de négociation collective (1949) en 1962.

En pratique

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Ingérence de l’État dans la création de syndicats non représentatifs 11-11-2019

D’après la CTSC, le ministère du Travail favorise la création des syndicats sans aucune représentativité pour faire échec aux organisations représentatives et ne tient pas compte des critères de représentativité pourtant établis pour la représentation des organisations syndicales dans les institutions. Très souvent, ce sont ces organisations sans représentativité qui sont désignées dans les institutions en lieu et place des organisations représentatives. 

Délégués syndicaux toujours en attente de réintégration après leur licenciement abusif 15-08-2019

Depuis avril 2017, dix délégués syndicaux de la Communauté urbaine de Douala sont en attente d’une décision de justice prononçant leur réintégration. Ces derniers avaient été licenciés par les autorités communales de Douala pour avoir participé à une grève. 

Atteintes sévères à la liberté syndicale et à la négociation collective aux Brasseries du Cameroun 15-08-2019

Les Brasseries du Cameroun, qui appartiennent à la multinationale Groupe Castel, refusent depuis des mois de négocier la prime d’intéressement au bénéfice des salariés, en dépit d’une recommandation de la Convention nationale collective des industries de transformation. Par ailleurs, la compagnie se refuse à appliquer l’accord d’établissement qui prévoit le paiement des heures prestées le dimanche. 
Alors qu’un préavis de grève avait été déposé par les travailleurs des Brasseries, l’administration du Travail a convoqué une réunion tripartite le jour même de la grève afin de négocier certaines revendications des travailleurs. La grève étant dès lors suspendue, la compagnie a refusé de négocier avec les syndicats représentatifs. 
Par la suite, la direction générale des Brasseries a suspendu les contrats de travail des trois principaux responsables syndicaux et a obtenu la confirmation de leur licenciement par les autorités, prétextant des propos diffamatoires de leur part à l’encontre de la société. Il s’agit de Papana Bondoa Yves William, président du syndicat départemental des travailleurs des industries alimentaires du Mfoundi, représentant des délégués du personnel et délégué du personnel du groupe de la société anonyme des Brasseries du Cameroun ; de Kouotchop, président du syndicat départemental des travailleurs des industries alimentaires de la MIFI, représentant des délégués du personnel et délégué du groupe de la société anonyme des Brasseries du Cameroun ; et de Mbarga Pie-Claude, représentant des délégués du personnel et délégué du groupe de la société anonyme des Brasseries du Cameroun. La suspension de leurs contrats de travail a été prononcée le 15 juin 2019 et leurs licenciements ont été prononcés finalement le 5 août 2019. 

Le journaliste, délégué du personnel et syndicaliste Joseph Olinga Ndoa arrêté et maltraité03-11-2018

Joseph Olinga Ndoa, délégué du personnel, syndicaliste et chef d’agence du journal Le Messager a été interpellé à Bafoussam le samedi 3 novembre 2018 par la gendarmerie nationale en civil. Selon les témoins, il aurait été roué de coups de poings, de matraques et de bottes, traîné au sol sur plusieurs mètres avant d’être embarqué dans une camionnette. Gardé dans un lieu secret, il n’aurait reçu ni visite, ni soins médicaux pendant trois jours avant d’être libéré. Le 8 novembre, il était convoqué devant le Tribunal de première instance de Bafoussam pour « rébellion ». Selon le journaliste, il effectuait sur place un reportage suite à la réception d’un communiqué-radio du sous-préfet de Bafoussam 1er, sommant les gérants de bars de fermer à 21h00 à la veille d’une marche prévue dans la ville par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), le parti de Maurice Kamto qui conteste le résultat de l’élection présidentielle.

La grève des dockers est brutalement réprimée par les forces de l’ordre23-06-2018

Alors que les dockers manifestaient pacifiquement le vendredi 22 juin 2018, les forces de l’ordre ont répondu par une répression sans merci et des rafales de balles.
Les dockers arrivés très tôt pour observer leur grève pacifique ont été accueillis par la sécurité publique et le groupement mobile d’intervention numéro 2 (GMI), envoyés par les autorités pour disperser les manifestants.
Sans préavis, les forces de l’ordre ont tout d’abord lancé des bombes de gaz lacrymogène en direction des dockers grévistes puis ont tiré des balles à blanc en l’air. Loin d’apaiser la situation, le préfet Joseph Bertrand Mache Njouonwet, arrivé sur les lieux, ordonne aux forces de l’ordre d’ouvrir le feu, à balle réelle, sur les manifestants. Plusieurs dockers ont été blessés. Le plus malchanceux d’entre eux, Sébastien Saba, a été gravement touché à l’avant-bras droit, en voulant repousser une grenade déjà dégoupillée.
« Mon camarade a perdu son avant-bras sous mes yeux. Comprenant le risque encouru par les dockers, j’ai demandé qu’ils sortent du Port », a indiqué Jean Pierre Voundi Ebale, le représentant syndical à la tête du mouvement de protestation.
« Nous avions déposé le préavis d’une grève pacifique chez le président de la République le 8 juin 2018. Le préavis de huit jours a expiré lundi 18 juin 2018, sans qu’aucune autorité ne tente le dialogue. »
Le mécontentement des dockers croît depuis le 12 mai 2017. Parmi leurs revendications : établissement d’un contrat d’assurance, résolution des états généraux des dockers, répartition équitable du travail, application des conventions et des accords, fixation d’un salaire de base, revalorisation du taux horaire, prise en charge de la famille du docker, paiement du 13e mois, délivrance d’une carte unique pour les travailleurs dockers.

Grève des enseignants étouffée par la police27-02-2018

Le 27 février, un mouvement de grève du Nouveau collectif des enseignants indignés du Cameroun (NCEIC) a été réprimé par les forces du maintien de l’ordre qui ont interpellé une centaine de manifestants. Selon les dirigeants du mouvement, des démarches avaient été effectuées afin d’obtenir l’autorisation de manifester. Mais la police aurait justifié son refus par le « contexte social délicat que traverse le pays actuellement ». Le mouvement avait pour but d’attirer l’attention sur des problèmes tels que : l’accumulation des arriérés de salaires et le refus de les payer malgré les promesses de six mois après la grève du 29 mars 2017 ; le non-logement par ordre de promotions ; le refus de payer les frais de relève (cas de la promotion 2016 dans la région de l’Ouest), etc.

Interdiction d’une conférence de presse du Syndicat national des conducteurs et transporteurs18-09-2017

Le sous-préfet de Yaoundé 2e a interdit une conférence de presse du Syndicat national des conducteurs et transporteurs urbains et interurbains du Cameroun (SYNACTUIRCAM) prévue le 18 septembre 2017 à la bourse de travail à Yaoundé. En arrivant le matin, les lieux étaient encerclés par les forces de maintien de l’ordre. Les motifs évoqués dans l’arrêté signé par l’autorité administrative sont le non-respect des formalités légales visant à la déclaration préalable et les menaces à l’ordre public. Selon l’organisateur de la conférence, les réunions de travail ont d’ordinaire lieu dans les différents bureaux sans être préalablement déclarées. Cette conférence de presse devait servir à donner des explications sur la grève générale annoncée pour le 25 septembre. Cette interdiction viole non seulement le droit des syndicats de tenir des réunions dans leurs locaux sans autorisation préalable mais aussi le droit de s’exprimer par la presse.

Arrestation et incarcération du président de la CSTC 14-07-2017

Jean Marie Zambo Amougou, président de la Centrale des syndicats des travailleurs du Cameroun (CSTC), membre du Conseil d’administration du BIT et employé de la Maetur, a été arrêté puis incarcéré le 14 juillet 2017 pour des faits d’abus de fonction, d’absentéisme et de détournement de deniers publics. Entendu par un tribunal criminel spécial, Jean Marie Zambo Amougou a ensuite été placé en détention provisoire pour six mois.
La plainte qui a conduit à l’arrestation du syndicaliste proviendrait de Louis Roger Manga, le nouveau directeur général de la Maetur. Avant son arrestation, Jean Marie Zambo Amougou avait conduit plusieurs grèves comme délégué du personnel. Suite à cela, la nouvelle direction lui aurait interdit d’accéder à son lieu de travail, aurait suspendu son compte salarial et aurait demandé son licenciement pour absentéisme au travail. Le ministère du Travail et de la Sécurité sociale jugeant les preuves insuffisantes s’était opposé à un licenciement.
En signe de contestation, les syndicats camerounais préparent une grève générale prévue pour janvier 2018.

Le Syndicat des médecins du Cameroun (SYMEC) déclaré illégal 17-04-2017

Après avoir tenté en vain de dissuader les médecins d’observer leur grève grève Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.

Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
prévue pour le 17 avril, le ministre de la Santé publique a publié, le 13 avril 2017, un communiqué dans lequel il déclare illégal le Syndicat des médecins du Cameroun (SYMEC) et met en garde les responsables de cette organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. pour non-respect de la loi et agissements contraires à l’éthique et à la déontologie de l’exercice de la médecine. Les responsables du syndicat ont immédiatement répliqué à ce qu’ils considèrent comme une intimidation en rappelant que le syndicat a déposé son dossier constitutif à la préfecture de Yaoundé et donc qu’il n’est pas illégal.

Interdiction d’activités et arrestations au sein du CACSC17-01-2017

Par arrêté ministériel publié le 17 janvier, le gouvernement camerounais a interdit sur tout le territoire toutes les activités, réunions et manifestations initiées ou soutenues par le Consortium de la société civile anglophone (Cameroon Anglophone Civil Society Consortium, CACSC), qui regroupe des avocats grévistes et leaders de syndicats enseignants. Le consortium, qui dénonce depuis octobre 2016 une marginalisation de la communauté anglophone, avait organisé des journées de solidarité pacifique et réclamé que des actions de contestation soient menées sans violence. Ceci avait conduit à des journées « villes mortes » observées les 16 et 17 janvier dans l’ouest du pays. L’arrêté ministériel déclare le groupement contraire à la Constitution et de nature à porter atteinte à la sécurité de l’État, à l’intégrité du territoire, à l’unité nationale et à l’intégration nationale. Plusieurs personnes, dont le président du CACSC, l’avocat Nkongho Felix Agbor-Balla, et son secrétaire général, Fontem Afortekaa Neba, ont été arrêtés. Ce n’est que fin août qu’un décret a mis fin aux poursuites contre les leaders anglophones emprisonnés et que plus de 50 personnes arrêtées ont été libérées.

Brutalité policière lors d’actions de protestation initiées par des syndicats d’enseignants et de magistrats08-12-2016

Dans la frange ouest à majorité anglophone du pays, un fort mécontentement social s’est exprimé à partir du mois d’octobre. Une grève des magistrats démarrée le 11 octobre a dégénéré début novembre lors de deux marches à Bamenda et à Buea. La police a réprimé les manifestants à coups de matraques et de gaz lacrymogènes. Les robes et perruques que portaient certains des avocats ont été arrachées et confisquées. Le 21 novembre, les syndicats d’enseignants se sont mis à leur tour en grève. Les deux professions protestaient contre la marginalisation de l’anglais dans les écoles et dans les tribunaux alors que le principe du bilinguisme est consacré par la Constitution. Les concessions minimes des autorités de Yaoundé, les tentatives de décrédibiliser ces syndicats et la violence policière n’ont fait qu’exacerber la tension dans des villes de surcroît majoritairement hostiles au parti au pouvoir. Selon Amnesty international et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies, la répression policière « injustifiée ou excessive » a culminé entre le 23 novembre et le huit décembre faisant entre deux et quatre morts et de très nombreux blessés. Plus de 100 personnes ont été arrêtées et emprisonnées. Deux radios indépendantes ont été suspendues brièvement et Internet a été coupé pendant des semaines.

Entraves aux activités syndicales dans l’éducation06-09-2016

Le six septembre 2016, l’Internationale de l’éducation et ses affiliés de la plateforme des syndicats de l’éducation ont dénoncé l’extrême lenteur concernant le processus de reconnaissance reconnaissance Désignation d’un syndicat par un organisme gouvernemental comme agent négociateur représentant les travailleurs au sein d’une unité de négociation, ou fait pour la direction d’accepter que ses travailleurs puissent être représentés collectivement par un syndicat. légale de huit syndicats enseignants. Certaines démarches remontent en effet à 1991. Il en résulte l’hostilité de l’administration à l’égard des militants syndicaux et une véritable entrave aux activités des syndicats. Par ailleurs, le gouvernement n’a montré aucune volonté de mettre en œuvre les conventions et accords conclus avec les syndicats tant dans l’enseignement public que privé. Les syndicats sont restés exclus des instances de consultation du secteur

Ingérence et discrimination 30-08-2016

Le 30 août 2016, la Confédération syndicale des travailleurs du Cameroun (CSTC), une affiliée de la CSI, a dénoncé l’ingérence des autorités dans ses affaires internes, suite à la reconnaissance reconnaissance Désignation d’un syndicat par un organisme gouvernemental comme agent négociateur représentant les travailleurs au sein d’une unité de négociation, ou fait pour la direction d’accepter que ses travailleurs puissent être représentés collectivement par un syndicat. par le ministère du Travail d’une faction qui se prétend élue en tant que bureau confédéral, alors qu’une décision de justice a annulé l’élection en question. La CSTC a aussi critiqué la désignation unilatérale par le ministère du Travail des représentants des travailleurs dans les commissions de négociation des conventions collectives nationales, sans tenir compte de la représentativité des organisations dans les secteurs concernés.

Élections sociales tronquées31-03-2016

Plusieurs centrales syndicales ont critiqué le déroulement des élections sociales de mars 2016. Elles ont notamment dénoncé l’attitude suspecte des inspecteurs du travail et leur laxisme vis-à-vis d’employeurs peu enclins à accepter des syndicats chez eux. Beaucoup de ceux qui ont consenti à organiser les élections sociales se sont entendus avec les inspecteurs du travail pour établir des certificats de carence syndicale et désigner des délégués du personnel prétendument indépendants. Nombre de travailleurs ont également rechigné à se présenter par peur de représailles de leurs employeurs. Chez Placam, une entreprise active dans la filière du bois, le chef du personnel n’a pas seulement interdit de participation aux élections les membres de la Fédération syndicale des travailleurs de la construction/travaux publics/bois du Cameroun (FSTBC), il les a licenciés peu après, soit 168 travailleurs.

La Cameroon Development Corporation refuse d’enregistrer un syndicat07-03-2016

Le syndicat Fako Independent Allied Agricultural Workers Union (FINAAWU) a présenté, en novembre 2015, une demande d’enregistrement en tant que syndicat d’entreprise à la Cameroon Development Corporation. Il a fallu plus de quatre mois avant que l’attestation d’enregistrement ne soit délivrée. Par conséquent, des représentants du FINAAWU n’ont pas pu participer aux élections des représentants du personnel le 1er mars 2016, à l’issue desquelles a été élu Nganso Appolinaire du syndicat DISAWOFA. L’entreprise a toutefois refusé de reconnaître les résultats des élections.

Des syndicalistes détenus arbitrairement à Fako09-10-2015

Le 9 octobre 2015, les syndicalistes Agbor Valantine et Ukwandum Samuel ont été arrêtés et détenus au commissariat de police de Limbe, sur instruction de la Division de Fako, dans la région du sud-ouest. Les deux syndicalistes qui ont fait l’objet d’une détention arbitraire tentaient de sensibiliser leurs collègues à l’énorme ingérence des autorités publiques et de la Cameroon Development Corporation (CDC) dans les activités et l’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. interne du Fako Agricultural Workers Union (FAWU). C’est en fait durant le congrès annuel du FAWU à Limbe que la direction de la CDC et les autorités publiques ont tenté d’influer sur les élections en rassemblant dans la salle de conférence des gendarmes, des policiers et des militaires afin de manipuler le vote en faveur de leurs candidats déjà désignés.

Les bureaux syndicaux du DISAWOFA attaqués 15-08-2015

Le secrétariat du Divisional Syndicate of Agricultural Workers in Fako (DISAWOFA) a été attaqué en août 2015 : ses portes ont été démolies et des documents ont été volés. L’acte de vandalisme et d’intimidation a été signalé au département juridique et à la police de Tiko, mais aucune enquête n’a été ouverte.

Mépris d’un employeur chinois envers les revendications des travailleurs sur un grand chantier31-07-2015

Les 11 et 12 juillet, les forces de l’ordre ont réprimé un mouvement de grève grève Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.

Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
des travailleurs du barrage en construction de Menve’lé. Selon les grévistes, les policiers ont lancé des gaz lacrymo-gènes et tiré à balles réelles sur la foule, dix grévistes auraient été hospitalisés, dont deux femmes et plusieurs arrestations auraient eu lieu. Le 17 juillet, d’autres violences ont été constatées par la presse. Les grévistes soutenus par la Confédération camerounaise du travail (CCT) ont dénoncé les exactions de la part de l’employeur, la société chinoise Sinohydro : harcèlement sexuel, corruption et licenciements abusifs, mauvaises conditions de travail, etc. Selon l’employeur, seule une minorité des 1 448 travailleurs serait à la base du conflit social conflit social Conflit sur les conditions de travail ou les conditions d’emploi qui oppose les travailleurs et la direction. Peut déboucher sur une action collective. . Cette épreuve de force a tout de même poussé le ministre du Travail et de la Sécurité sociale à intervenir personnellement pour ob-tenir un engagement de l’employeur sur l’instauration d’un dialogue social dialogue social Discussion et coopération entre les partenaires sociaux sur des questions d’intérêt commun, telles que la politique économique et sociale. Implique la participation de l’État dans les pays où le tripartisme est la norme. et sur l’amélioration des conditions de travail.

Retards au niveau du transfert des cotisations syndicales 09-06-2015

Selon l’Union des syndicats libres du Cameroun (USLC), des employeurs retardent souvent le transfert des cotisations syndicales, prélevées grâce au système de retenue à la source, privant ainsi les organisations syndicales de fonds. L’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. explique aussi qu’il y a eu des ingérences et des manipulations de la part d’employeurs lors des élections syndicales, et que cela a notamment été le cas plus récemment pour des travailleurs des services de santé à Mfoundi et des ouvriers de la construction de sociétés chinoises.

Harcèlement antisyndical dans une banque 09-06-2015

L’Union des syndicats libres du Cameroun, USLC, a rapporté que des membres du syndicat des employés du secteur de la finance étaient fréquemment victimes de harcèlement verbal de la part de la direction de la banque multinationale Attijariwafa. Il y a par ailleurs eu plusieurs de cas de transfert des représentants syndicaux à d’autres postes sans avoir averti l’inspection du travail inspection du travail Autorité chargée de veiller au respect de la législation du travail et des dispositions juridiques relatives à la protection des travailleurs en procédant à des inspections sur les lieux de travail. . L’ampleur du harcèlement est telle que le syndicat envisage de se retirer des prochaines élections syndicales, prévues en janvier 2016.
L’USLC a aussi fait part d’une discrimination flagrante dans le secteur banquier en général où les employeurs préfèrent traiter avec un syndicat et ignorer les autres.

Trois responsables syndicaux arrêtés pour avoir appelé à la grève ; l’un d’entre eux a été condamné à une peine de prison10-03-2015

Jean Collins Ndefossokeng, président du Syndicat national des employés du secteur des transports terrestres (SYNESTER), et Joseph Deudié, président du Syndicat national des conducteurs professionnels des taxis du Cameroun (SYNACPROTCAM), ont été arrêtés le 16 janvier 2015. Ils ont été interpellés par le Groupement mobile d’intervention de Yaoundé pour les motifs « d’apologie du crime, sédition et activités terroristes » alors qu’ils avaient distribué des dépliants en faveur d’une grève prévue.
La nouvelle Loi n° 2014/028 du 23 décembre 2014 sur le terrorisme a été en grande partie adoptée pour riposter aux activités de Boko Haram. Les responsables syndicaux s’inquiétaient que les autorités tentent d’assimiler les actions syndicales à des activités terroristes.
Les deux organisations avaient initialement prévu une grève le 5 janvier, qu’elles avaient ensuite postposée au 19 janvier, pour protester contre les changements imposés par des compagnies d’assurance approuvées par l’état et les hausses du prix des carburants. Les syndicats avaient suivi toutes les procédures légales camerounaises pour préparer leur mouvement de grève.
Le 19 janvier, Patrice Fioko, du SYNESTER, a aussi été arrêté, traduit en justice et condamné à six mois de prison au Cameroun, pour les mêmes motifs, après avoir distribué des dépliants en faveur de la grève.
Jean Collins Ndefossokeng et Joseph Deudié ont été relâchés le 30 janvier, après avoir passé 15 jours derrière les barreaux conformément aux dispositions de la nouvelle loi antiterroriste. Patrice Fioko a été libéré le 17 février, ayant purgé six semaines d’emprisonnement – sur sa peine de six mois de prison – à la suite de protestations syndicales de grande ampleur, dont une campagne syndicale internationale. Au début du mois de mars, les trois syndicalistes ont appris que toutes les accusations qui pesaient sur eux avaient été abandonnées.

Des travailleurs des plantations arrêtés pour avoir fait grève 25-12-2014

Le 14 décembre, des travailleurs de la plantation Hevecam sont partis en grève au cours d’un conflit salarial. Les salariés voulaient obtenir une hausse de salaire de 100 %, ainsi que le versement d’un 13e mois. La société proposait une hausse de 50 à 55 % en fonction de l’échelon salarial et aucune indemnité annuelle. Le 20 décembre, il n’y avait toujours aucune solution en vue et des gendarmes patrouillaient dans les plantations pour garder les grévistes à l’œil. C’est alors qu’ils ont arrêté 127 travailleurs qui sont restés derrière les barreaux à Kribi pendant deux jours. Ils ont été relâchés le 25 décembre. Grâce à des négociations, un accord a pu être conclu, satisfaisant presque toutes les revendications du personnel.

Le gouvernement tente d’affaiblir les syndicats d’enseignants31-07-2014

Roger Kaffo Fokou, le secrétaire général du Syndicat national autonome de l’enseignement secondaire (SNAES), a fait savoir que les syndicats d’enseignants avaient été menacés de sanctions en juillet 2014. Il dénonçait le démantèlement des syndicats de la base et leur remplacement par des syndicats favorisés par le gouvernement qui, outre son autorisation, recevaient son soutien financier. Plus tôt dans l’année, les organisations syndicales avaient participé à une série de grèves pour dénoncer la lenteur du gouvernement à honorer sa promesse d’amélioration des conditions de travail.

Violence contre des syndicalistes et non-respect des conventions collectives08-11-2012

Le 8 novembre 2012, près de 500 membres du Syndicat camerounais des musicien(ne)s (SYCAMU) ont été violemment pris à partie par la police à Yaoundé. Des artistes, dont Anne-Marie Nzié, la « Reine de la musique camerounaise » âgée de 85 ans, ont été mis à terre et frappés. 63 musicien(ne)s ont été arrêtés et détenus plusieurs heures avant d’être relâchés. Les membres du SYCAMU protestaient contre la mauvaise application du nouvel accord sur le paiement des droits d’auteur aux artistes.

Discrimination antisyndicale31-05-2012

Depuis mai 2012, la direction de l’entreprise Orange s’en prend aux dirigeant(e)s syndicaux ; ces derniers ont reçu des notifications comportant des avenants unilatéraux à leur contrat de travail.

Les négociations collectives bafouées, périmées ou inexistantes30-11-2009

La signature récente de plusieurs négociations collectives a, dans les faits, rarement été suivie d’effets. Des syndicats jugés trop revendicatifs ou trop indépendants ont été exclus des négociations comme dans le secteur bancaire. Le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) a dénoncé la non-application de la convention collective convention collective Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.

Voir négociation collective
adoptée en 2008 après 3 ans d’âpres négociations par la plupart des patrons de presse. À la Camerounaise des eaux, parmi les revendications des travailleurs en grève grève Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.

Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
début mai, figurait la révision d’une convention collective convention collective Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.

Voir négociation collective
qui date de 40 ans. Le dialogue social dialogue social Discussion et coopération entre les partenaires sociaux sur des questions d’intérêt commun, telles que la politique économique et sociale. Implique la participation de l’État dans les pays où le tripartisme est la norme. a été en général méprisé par les employeurs tant privés que publics. Dernier exemple, le 1er mai, une demi-douzaine de syndicats de l’enseignement a réclamé la mise en place d’un cadre permanent de dialogue, en dénonçant l’absence totale de concertation dans les secteurs primaire et secondaire.

Ingérence et discrimination 01-05-2009

Ces dernières années, le gouvernement a favorisé les organisations de travailleurs jugées plus faciles à contrôler. Il a eu recours à des procédures d’enregistrement excessivement strictes de manière à empêcher la reconnaissance reconnaissance Désignation d’un syndicat par un organisme gouvernemental comme agent négociateur représentant les travailleurs au sein d’une unité de négociation, ou fait pour la direction d’accepter que ses travailleurs puissent être représentés collectivement par un syndicat. des syndicats considérés comme trop indépendants. Pour preuve, la Centrale du service public (CSP) qui fait partie des sept centrales syndicales camerounaises n’a toujours pas reçu d’agrément depuis sa création en 2000 et ses membres ont souvent été harcelés. La manifestation du 1er mai que la CSP a pris l’habitude d’organiser en marge de la commémoration officielle, a été interdite la veille à 21 heures. Jean-Marc Bikoko, le président de la CSP et coordinateur de la Plate-forme d’information et d’action sur la dette du Cameroun a été victime d’actes d’intimidation : il a été averti par des coups de fil anonymes que les renseignements généraux s’intéressaient de près à ses faits et gestes.

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