Colombie
Les organisations affiliées à la CSI en Colombie sont la Central Unitaria de Trabajadores (CUT) et la Confederación de Trabajadores de Colombia (CTC).
La Colombie a ratifié la Convention n° 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical (1948) en 1976 et la Convention n° 98 sur le droit d’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. et de négociation collective (1949) en 1976.
Dans la loi
Liberté syndicale / Droit d’organisation
Liberté syndicale
Le droit à la liberté syndicale est garanti par la Constitution.
Le droit à la liberté syndicale est réglementé par un Code du travail.
Discrimination antisyndicale
La législation interdit la discrimination antisyndicale.
Restrictions au droit des syndicats d’organiser leur gestion
- Autres ingérences externes autorisées par la législation
- Le recours à diverses modalités contractuelles, notamment les coopératives de travail associé, les contrats de prestation de services et les contrats civils ou mercantiles, est utilisé à la place de relations de travail réelles pour empêcher les travailleurs/euses de se syndiquer. Une nouvelle loi sur les coopératives de travail associé, datant de juillet 2008, n'a pas apporté de solution à ce problème, selon les syndicats. En 2011, le gouvernement a adopté un décret qui prévoit que tout travailleur/euse, y compris les travailleurs/euses des coopératives de travail associé, doit être embauché dans le respect des droits du travail établis par la loi, et impose de sévères sanctions aux coopératives qui font appel à des intermédiaires (article 3 et suivants du décret 2025 de 2011).
Droit de négociation collective
Droit de négociation collective
Le droit de négociation collective est garanti par la Constitution.
Le droit de négociation collective est reconnu par la législation.
Restrictions au principe de négociation libre et volontaire
- Exclusion de certaines questions du champ de la négociation (par exemple, salaires, horaires)
- Le régime des retraites ne peut faire l’objet d’une négociation collective (loi n°100 de 1993).
Dispositions sapant le recours aux conventions collectives et leur efficacité
- Autres dispositions juridiques sapant la négociation collective
- L’OIT a souligné la nécessité de garantir que les conventions collectives négociées directement avec les travailleurs/euses ne soient pas utilisées pour fragiliser la position des organisations syndicales ni réduire la possibilité, dans la pratique, de négocier des conventions collectives avec elles. Aux termes de la loi n° 1453 de 2011, les personnes qui négocient des conventions collectives accordant, dans l’ensemble, des conditions plus avantageuses aux travailleurs/euses non syndiqués, par rapport aux conditions figurant dans les conventions collectives passées avec les travailleurs/euses syndiqués d’une même entreprise, sont passibles d’une peine d’emprisonnement d’un an à deux ans et d’une amende équivalant à une somme comprise entre 100 et 300 salaires minimums mensuels légaux actuels. Toutefois, d’après certaines affiliées, l’application de cette loi est complexe et, dans de nombreux cas, dépend de la manière dont le juge interprète le terme «dans l’ensemble».
Droit de grève
Droit de grève
Le droit de grève est garanti par la Constitution.
Le droit de grève est réglementé par un Code du travail.
Interdiction ou limitations de certains types d’actions de grève
- Restrictions en ce qui concerne le niveau ou la portée d’une grève (par exemple, au niveau de l’entreprise, industriel et ou sectoriel, régional et/ou territorial, national)
- L’article 417, alinéa i) du Code du travail maintient l’interdiction des fédérations et confédérations d’appeler à la grève.
Dispositions sapant le recours aux actions de grève ou leur efficacité
- Sanctions civiles ou pénales excessives imposées aux travailleurs/euses et aux syndicats impliqués dans des actions de grève non autorisées
- L’article 450, paragraphe 2, du Code du travail permet le licenciement de travailleurs/euses ayant participé à une grève déclarée illégale, y compris quand l’illégalité résulte d’exigences contraires aux principes de liberté syndicale.
Limitations ou interdiction de grèves dans certains secteurs
- Détermination discrétionnaire ou liste excessivement longue des « services essentiels
services essentiels
Services dont l’interruption mettrait en danger la vie, la sécurité personnelle ou la santé de l’ensemble ou d’une partie de la population. C’est par exemple le cas du secteur hospitalier, des services d’approvisionnement en électricité et en eau et du contrôle du trafic aérien. Les grèves y sont soumises à des restrictions, voire interdites.
Voir Guide des droits syndicaux internationaux de la CSI » dans lesquels le droit de grève grève Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage est interdit ou strictement limité - Certaines dispositions de la législation sont toujours en vigueur, interdisant la grève dans de nombreux services publics différents qui ne sont pas nécessairement essentiels (article 430, alinéas b), d), f), g) et h); article 450, paragraphe 1), alinéa a) du Code du travail; loi fiscale 633/00 et décrets n°414 et 437 de 1952; 1543 de 1955; 1593 de 1959; 1167 de 1963; 57 et 534 de 1967).
En pratique
Yordan Tovar, dirigeant du Sindicato de Trabajadores Campesinos Fronterizos del Putumayo (Syndicat des travailleurs agricoles frontaliers du Putumayo – SINTCAFROMAYO), affilié à la fédération syndicale du secteur agricole FENSUAGRO, a été assassiné le jeudi 16 janvier en fin d’après-midi à Teteyé, dans la commune de Puerto Asís.
D’après les témoins, Yordan Tovar se trouvait dans le bureau du syndicat lorsque des hommes armés sont arrivés sur les lieux et ont tiré sur lui à plusieurs reprises.
Pendant l’année 2019, la centrale des travailleurs colombiens CUT a dénoncé 12 homicides, 198 menaces de mort, 11 cas de harcèlement, quatre attentats et une disparition forcée, soit un total de 226 actes violents concernant directement des travailleurs/euses et des dirigeant(e)s syndicaux.
Citons par exemple l’assassinat, le 29 janvier 2019, de Dilio Corpuz Guetio, membre actif de l’association agricole de base ASOCORDILLERA, affiliée à la fédération syndicale du secteur agricole Federación Nacional Unitaria Agropecuaria (FENSUAGRO). Il se déplaçait avec sa sœur sur une voie secondaire à bord d’une moto lorsqu’ils ont été percutés par une voiture, de laquelle sont descendus plusieurs hommes armés qui ont tiré sur Dilio Corpuz Guetio en le visant à la tête ; il a été tué sur le coup. Dilio Corpuz Guetio était un membre actif du comité local, où il effectuait des travaux de vérification suite à la substitution des cultures illicites sur cette zone ; les dirigeants et les membres des organisations de ce secteur pensent qu’il s’agissait d’un crime social dû à son activité de protection du territoire et des populations locales.
La CUT indique que les secteurs les plus touchés par cette violence sont l’éducation, le transport, les mines et l’énergie. La majeure partie des cimes ont été commis par les forces paramilitaires ou par des malfaiteurs engagés à cette fin.
Il convient de signaler que le gouvernement national n’a pas résolu la plupart de ces cas et qu’il continue de ne pas attribuer les moyens nécessaires pour mener à bien les enquêtes de façon pertinente et concluante et poursuivre les responsables en justice. Par conséquent, nous pouvons affirmer qu’il n’existe toujours pas de système satisfaisant pour protéger la vie des syndicalistes et de leur famille, qui vivent constamment sous la menace.
19.12.2019 Huawei utilise des stratégies de licenciement antisyndicales
Huawei ayant demandé au ministère du Travail l’autorisation de licencier 289 travailleurs/euses et ayant obtenu l’accord pour 61 d’entre eux, l’Unión Sindical de Trabajadores de las Tecnologías de la Información y Comunicación, Actividades Conexas y Complementarias (Union syndicale des travailleurs des technologies de l’information et de la communication, des activités connexes et complémentaires – UNITRATEL) a présenté un recours au ministère du Travail pour qu’il réexamine l’autorisation de licenciements collectifs, en demandant en outre que la procédure régulière soit appliquée et que les dysfonctionnements de travail soient corrigés chez Huawei.
Le syndicat du secteur agricole Sindicato Nacional de Trabajadores de la Industria Agropecuaria (SINTRAINAGRO) a mis au point une stratégie visant à promouvoir la formalisation des travailleurs/euses contractuels travaillant pour l’entreprise agricole Agrounión. Ces efforts ont donné lieu à des représailles, notamment le licenciement collectif de la totalité des travailleurs contractuels et l’augmentation significative des relations commerciales avec des prestataires extérieurs ; en outre, les employeurs ont recouru à la stratégie juridique consistant à refuser de négocier, en invoquant de prétendues irrégularités au niveau de la présentation des revendications.
Le syndicat a alerté le ministère public et les services de médiation au sujet des violations des droits humains et syndicaux, mais l’inefficacité des autorités donne l’impression que l’ordre juridique et constitutionnel est incapable de protéger les travailleurs, puisqu’ils risquent d’être licenciés s’ils se syndiquent.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme en Colombie a fait part de son inquiétude à propos des mesures que les autorités ont adoptées avant une grève générale organisée le 21 novembre 2019 contre les politiques gouvernementales.
Le bureau des Nations Unies a fait référence à ce propos à plusieurs décrets, circulaires et instructions envisageant la possibilité d’habiliter les maires et les gouverneurs à déclarer des couvre-feux et à réclamer un soutien militaire pour assurer l’ordre public dans le cadre de la journée de protestation.
L’agence des Nations Unies rappelle que les États doivent limiter et conditionner au maximum l’usage des forces militaires pour contrôler des troubles internes puisque la formation, le matériel et les objectifs militaires ne sont pas appropriés pour garantir la protection et le contrôle des civils pour lesquels la police est spécifiquement formée.
Selon les normes internationales, les limites et les conditions de l’intervention des forces militaires sont les suivantes : elle doit être temporaire, limitée, conditionnée et supervisée par des autorités civiles ; elle doit également être réglementée par des protocoles sur l’usage de la force.
Le bureau des Nations Unies a rappelé que manifester pacifiquement constitue un droit humain dont l’exercice renforce la démocratie et a invité les personnes qui participent aux défilés à exercer leurs droits de façon responsable, conformément aux droits de réunion pacifique, de liberté d’expression et de liberté syndicale.
Le bureau des Nations Unies a également déclaré qu’il a pris connaissance avec préoccupation des messages anonymes qui ont été publiés sur les réseaux sociaux et dans les médias, stigmatisant les manifestations sociales et d’autres appelant à la violence contre la mobilisation dans différents secteurs de la société.
Dans ce contexte de tension croissante, les Nations Unies ont été informées que 27 descentes avaient eu lieu à Bogota, cinq à Cali et quatre à Medellín dans des maisons privées et des bureaux, dans certains cas d’organisations de la société civile et de médias alternatifs.
Ces descentes étaient apparemment liées à des enquêtes débutées à différentes dates sur des événements qui se sont déroulés à différents moments ; les ordres d’exécution ont été donnés 48 heures avant le début des manifestations.
La centrale des travailleurs CUT a publié un communiqué pour protester contre les mesures politiques consistant à perquisitionner les locaux d’organisations sociales et syndicales situées à Bogotá, Cali et Medellín, plusieurs jours avant la journée de grève nationale annoncée le 21 novembre. La position de la CUT faisait suite à l’action coercitive des forces de l’ordre, qui est contraire aux garanties de l’État colombien à l’égard du droit de manifester.
Le Sindicato Nacional del Transporte (Syndicat national du transport – SNTT) a qualifié d’illégal et d’abusif le licenciement de 11 opérateurs/trices d’une entreprise portuaire de Cartagena responsables du système de vidéosurveillance du port.
L’entreprise a justifié leur renvoi en faisant allusion à l’état d’abandon et aux préjudices imputables aux équipes de sécurité, alors que les employés ne sont pas responsables de la situation et que la qualité de leur travail ne saurait être mise en cause.
Le groupe paramilitaire illégal « Águilas Negras » (les aigles noirs) a adressé des menaces de mort à des dirigeants du Sindicato de Trabajadores de Brinks (Syndicat des employés de Brinks – SINTRABRINKS), et aux membres de leur famille. Ces menaces ont fait suite aux actions menées par le syndicat pour améliorer les conditions de travail des employé(e)s. La secrétaire générale d’UNI Global Union a annoncé que le mouvement syndical mondial continuerait d’œuvrer au respect des droits humains et syndicaux et elle a exhorté la ministre du Travail colombienne à garantir des espaces de travail dans lesquels les travailleurs ne craignent pas d’exercer leurs droits syndicaux.
Après 20 ans de tentatives de création, le Sindicato Nacional de Trabajadores del Banco Agrario (Syndicat national des employés de la Banque agricole – SINTRABANAGRARIO) a enfin vu le jour en octobre 2019, avec la participation de 34 employé(e)s de la succursale régionale de Santander, qui ont présenté une liste de revendications. La création du syndicat a donné lieu au licenciement de plusieurs employés fondateurs et à une requête visant à obtenir l’annulation de la personnalité juridique de SINTRABANAGRARIO. Le jeune syndicat a annoncé qu’il resterait en place, d’autant plus que la restructuration organisationnelle annoncée supposait le licenciement d’environ 1.500 employés.
Des membres du syndicat de l’agroalimentaire Sindicato Nacional de Trabajadores del Sistema Agroalimentario (SINALTRAINAL) se sont enchaînés devant l’usine d’embouteillage de Coca-Cola de Bucaramanga pour protester contre le licenciement collectif de 60 employé(e)s bénéficiant d’une protection syndicale spéciale, ce que l’entreprise ne pouvait pas ignorer, étant donné que seul un magistrat peut autoriser le licenciement de travailleurs couverts par cette protection. Par ailleurs, l’entreprise a été priée de trouver des solutions en ce qui concerne la liste de revendications qui lui a été présentée, afin de mettre un terme à la judiciarisation de la protestation et aux menaces dont les travailleurs sont victimes.
Le Sindicato Nacional de Trabajadores del Vidrio y Afines (Syndicat national des travailleurs du verre et activités connexes – SINTRAVIDRICOL) a signalé que deux entreprises d’Antioquia, Moldes Medellín et Andes Cast Metals, qui appartiennent au groupe multinational Ross, avaient procédé à 20 licenciements directs et encouragé de nombreux départs, qualifiés de « volontaires », ce qui témoigne du comportement arbitraire de la multinationale. Le syndicat signale que le groupe Ross mène régulièrement des actions contre les ouvriers/ères et les syndicats, en dépit des demandes de révision soumises à plusieurs reprises par les travailleurs, ce qui a conduit le SINDRAVIDICOL à intenter plusieurs actions en justice dans le but de protéger ses adhérents.
Le Comité exécutif national de l’Unión Sindical Obrera de la Industria del Petróleo (Union syndicale ouvrière de l’industrie du pétrole – USO) a adressé une lettre ouverte à la compagnie pétrolière Ecopetrol pour protester contre la décision de licencier, pour la deuxième fois en moins de huit mois, le dirigeant du Comité exécutif national, Ariel Corzo. Le syndicat considère que l’entreprise ne respecte pas le droit du travail et qu’elle ne tient pas compte des décisions de justice qui interdisent expressément cette décision. C’est pourquoi l’USO a décidé de communiquer ses griefs à l’égard d’Ecopetrol en interpellant le ministère du Travail.
Les employé(e)s membres du syndicat de l’agroalimentaire Sindicato Nacional de Trabajadores del Sistema Agroalimentario (SINALTRAINAL) ont rejeté la mise à pied décidée par l’entreprise Comercial Nutresa à l’encontre de travailleurs qui occupaient des fonctions de dirigeants syndicaux ; ils ont également dénoncé le harcèlement contre une apprentie de l’organisme de formation Servicio Nacional de Aprendizaje (SENA) et les problèmes que rencontrent les planteurs de cacao et de café en raison des contrats léonins que l’entreprise impose aux petits cultivateurs de la commune de Girón. Dans le même ordre d’idées, SINALTRAINAL souhaitait que la journée de protestation incite l’entreprise à trouver des solutions pour protéger les travailleurs, lutter contre les mauvais traitements envers les femmes et mettre fin au harcèlement contre les syndicalistes.
Igor Kareld Díaz, dirigeant national du Sindicato de Trabajadores de la Industria del Carbón (Syndicat des travailleurs de l’industrie du charbon – Sintracarbón), ainsi que Juan Carlos Rojas, Dairo Mosquera, Gustavo Benjumea et Jairo Córdoba, membres du Sindicato Nacional de Trabajadores de la Industria Minera, Petroquímica, Agrocombustibles y Energética (Syndicat national des travailleurs de l’industrie minière, pétrochimique, énergétique et des biocarburants – Sintramienergética), ont reçu le 11 mai, sur les réseaux sociaux, un tract des « Águilas Negras » (les aigles noirs) qui proférait des menaces de mort à leur encontre.
Le groupe paramilitaire menace de tuer les dirigeants, qualifiés de « soldats déguisés en travailleurs » désireux d’imposer au pays un nouveau socialisme. Il leur donne 48 heures pour quitter le pays ou « subir les conséquences ». Les menaces ont été diffusées après une réunion officielle qui avait eu lieu le 6 mai, à l’appel de l’ambassade des Pays-Bas et de la centrale syndicale centrale syndicale Organisation centrale regroupant à l’échelon national, régional ou local des syndicats qui lui sont affiliés. Renvoie le plus souvent à une fédération nationale ou à une confédération. néerlandaise CNV, avec la participation d’un groupe de parlementaires néerlandais, de dirigeants syndicaux, d’acteurs locaux et de hauts dirigeants des multinationales Glencore, Cerrejon et Drummond. Les parlementaires voulaient connaître la situation des mines de charbon et des travailleurs en Colombie.
Ce n’est pas un hasard non plus si trois des syndicalistes menacés avaient participé aux négociations avec l’entreprise Drummond.
Les syndicats du secteur minier et énergétique de Colombie affiliés à IndustriALL – USO, Sintracarbón et Sintraelecol – ont publié un communiqué pour dénoncer et condamner cette intimidation. Ils assurent que ces agissements s’inscrivent dans un processus systématique d’élimination de l’opposition et des dirigeants sociaux en Colombie, rappelant que 262 assassinats ont déjà été commis depuis l’arrivée au pouvoir d’Iván Duque. Les syndicats déplorent que le gouvernement ne prête pas attention à ces faits et qu’il ne fasse aucun geste en faveur de la protection, de la prévention et du jugement.
Entre le 1er janvier et le 30 novembre 2018, en Colombie, 194 cas d’atteinte à la vie, à la liberté et à l’intégrité physique ont été signalés à l’encontre de syndicalistes, dont 82% de dirigeant(e)s syndicaux. Les chiffres font état de 28 homicides, trois disparitions forcées, sept atteintes à la vie, un cas de torture, 146 menaces, deux mutations forcées, six cas de harcèlement de dirigeants syndicaux et une perquisition illégale. Compte tenu des données disponibles, dans 52,06% des cas les auteurs présumés étaient des paramilitaires, dans 41,7% des cas les responsables n’ont pas été identifiés ou mentionnés, et 6,24% des cas restants étaient imputables aux agents de l’État et à la guérilla. Le plus souvent, les motifs de la violence antisyndicale continuent d’être liés au rôle social que joue le mouvement syndical dans les processus de défense des droits humains et des droits du travail au niveau individuel et collectif, et dans la construction de la paix au niveau local. En outre, il existe une hausse des actions perpétrées contre des organisations syndicales en tant qu’entités collectives (la violence vise indistinctement l’ensemble du groupe), passant de neuf cas en 2017 à 36 en 2018. La violence antisyndicale est profondément enracinée en Colombie : entre 1973 et 2018, plus de 14.804 violations ont été signalées contre des syndicalistes, parmi lesquelles 3180 homicides et 242 disparitions forcées.
De septembre à fin décembre 2018, l’entreprise privée ESIMED, spécialisée dans la prestation de services de santé, a interdit aux travailleurs/euses du siège social, situé à Ibague, dans le département de Tolima, de revenir à leur poste de travail ; par conséquent, ils ne perçoivent ni salaire ni prestation. Le syndicat SINTRASALUDCOL a encouragé la mobilisation de ses adhérent(e)s au niveau national, face à la stratégie incessante de fragilisation des entreprises du groupe SaludCoop, suite à l’intervention de l’État en 2011. Cette situation est due au fait que le gouvernement n’a pas surveillé les ressources publiques de santé gérées par le groupe, et au manque de transparence du processus de restructuration, de liquidation et de vente des entreprises. Lors de ce processus, les entreprises du groupe ont appliqué une politique de harcèlement antisyndical et ont systématiquement refusé d’entreprendre des négociations destinées à garantir les droits du travail et les droits syndicaux des travailleurs, et la meilleure prestation de santé possible pour des milliers de personnes à l’échelle nationale.
Au cours de l’année 2018, l’entreprise Cartón de Colombia S.A., qui appartient à la société transnationale Smurfit Kappa, a mené une politique fortement antisyndicale, au mépris des conventions collectives, en exerçant une pression permanente pour empêcher les travailleurs/euses d’adhérer au syndicat de leur choix. De la même manière, les membres du syndicat se sont vu systématiquement refuser tout congé syndical pour prendre part aux réunions et autres questions syndicales ; des mesures ont été prises pour licencier de manière abusive des dirigeants syndicaux ; souvent, des avantages ont été proposés aux dirigeants en échange d’informations, des poursuites judiciaires ont été engagées contre le syndicat, ou il a été offert de l’argent aux dirigeants pour qu’ils quittent le syndicat. Le 8 octobre 2018, le syndicat a organisé une semaine de manifestations devant le site de l’entreprise à Medellín, dans le département d’Antioquia. Or, l’entreprise continue d’appliquer sa politique de harcèlement.
En juillet 2018, la Cour suprême de justice a confirmé le caractère illégal de la grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
au sein de l’entreprise privée de transports aériens Avianca, ce qui est contraire à la Convention n°87 et aux commentaires de la Commission d’experts de l’OIT
Organisation internationale du travail
Structure tripartite créée par les Nations Unies (ONU) en 1919 pour promouvoir de bonnes conditions de vie et de travail. Principale instance internationale chargée de développer et de contrôler les normes internationales du travail.
Voir tripartisme, Guide des droits syndicaux internationaux de la CSI
, et elle a autorisé le licenciement de 107 pilotes, parmi lesquels des membres du Comité exécutif du syndicat de pilotes Asociación Colombiana de Aviadores Civiles (ACDA). En septembre 2017, le syndicat avait commencé une grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
de 51 jours pour demander de meilleures conditions financières, des horaires de travail décents et d’autres mesures garantissant la sécurité aérienne. Le 20 septembre 2017, l’entreprise a coupé court aux négociations avec le syndicat et a demandé au ministère du Travail d’instaurer un tribunal d’arbitrage
arbitrage
Mécanisme de résolution extrajudiciaire des litiges impliquant l’intervention d’un tiers neutre, qui peut être soit un arbitre unique, soit une commission d’arbitrage. Dans le cadre d’un arbitrage non contraignant, les parties en désaccord sont libres de rejeter la recommandation émise par le tiers. Si elles se soumettent à un arbitrage contraignant, elles sont alors liées par sa décision. On parlera d’arbitrage obligatoire lorsqu’il s’agit d’une procédure prescrite par la loi ou relevant d’une décision des autorités, à laquelle les parties ne se soumettent pas volontairement.
Voir conciliation, médiation
obligatoire. Le 6 octobre, la Cour supérieure de Bogotá, qui n’aurait pas dû intervenir tant que la grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
n’avait pas atteint une durée de 60 jours, a déclaré la grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
illégale, arguant du fait que le transport aérien est un service public essentiel.
La multinationale Glencore, qui exploite et transporte du charbon, applique continuellement une politique de violation de l’environnement et des droits humains et syndicaux en Colombie. Par l’intermédiaire de sa filiale Prodeco, elle contrôle cinq entités commerciales différentes pour exploiter deux mines de charbon, une ligne de chemin de fer et le terminal portuaire. Les employé(e)s membres du syndicat Sintracarbón dénoncent les inégalités de traitement des travailleurs/euses entre les deux mines, étant en effet soumis à différentes modalités et conditions de travail ; ils se voient également refuser la possibilité de mener conjointement des négociations en tant que syndicat avec un employeur commun. Du fait de cette séparation de la propriété, le syndicat éprouve beaucoup plus de difficultés pour résoudre les problèmes et identifier un interlocuteur responsable lors des négociations. En outre, au cours de l’année 2018, l’entreprise a poursuivi sa politique visant à empêcher les travailleurs de choisir librement le syndicat auquel ils souhaitent adhérer, et à engager des processus disciplinaires pour encourager les membres syndicaux à renoncer à leur adhésion. Glencore, recourant à la fois aux menaces et aux mesures incitatives, a réussi à contraindre de nombreux syndicalistes à quitter le syndicat. Cette situation n’est pas nouvelle ni inconnue pour le gouvernement. Ces dernières années, Prodeco a été tenue de verser près de 500.000 USD d’amendes en raison de ses mauvaises pratiques de travail, mais l’entreprise maintient sa position hostile aux droits humains des travailleurs.
L’entreprise portuaire Sociedad Portuaria Barranquilla applique la convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
à tous les travailleurs/euses du fait que le syndicat compte plus d’un tiers des employés de l’entreprise. Toutefois, l’entreprise n’a pas versé au syndicat les cotisations syndicales des personnes qui bénéficient de la convention, contrairement à ce que prévoit la législation colombienne (article 471 du Code du travail, article 69 de la loi 50 de 1990).
L’entreprise Movilizamos S.A n’a pas versé au syndicat du secteur des transports Sindicato Nacional de Trabajadores de Rama, Servicios de la Industria del Transporte y Logística de Colombia (SNTT) les cotisations syndicales des employé(e)s membres. Le syndicat a demandé à l’entreprise en 2017 des informations détaillées sur la totalité des retenues effectuées, mais l’entreprise n’a pas fourni ce renseignement ni procédé au versement des cotisations sur le compte du syndicat.
En 2017, plusieurs cas ont mis en évidence l’ingérence de l’employeur dans la liberté d’élire des travailleurs/euses syndiqués. L’ingérence se manifeste notamment par la création de syndicats contrôlés par les employeurs et dont les membres occupent des postes qui devraient être occupés par les travailleurs à titre représentatif. En matière de représentation, les employeurs colombiens sont très souvent parvenus à s’ingérer dans l’élection du Comité de convivialité au travail, destiné à empêcher le harcèlement au travail (Résolution 652 de 2012), et du Comité paritaire de la sécurité et de la santé au travail (COPASST), chargé de surveiller et de contribuer au contrôle des facteurs de risques au travail, dans le but de prévenir les accidents du travail et les maladies professionnelles.
Dans certaines entreprises du secteur public et privé au sein desquelles plusieurs syndicats cohabitent, il n’est pas rare que l’employeur manifeste de la sympathie à l’égard d’un syndicat précis, soit parce que le syndicat ne s’oppose pas à ses décisions, soit parce que l’employeur éprouve un intérêt particulier à donner plus de poids à une organisation
organisation
Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat.
syndicale plutôt qu’à une autre afin de dissuader les employés d’adhérer à des organisations autonomes.
Voici quelques exemples marquants pour l’année 2017 :
Trois organisations syndicales coexistent au sein de l’entreprise Bancamía : SINTRAMIA, OTRAMIC et ASEFINCO. L’entreprise favorise le SINTRAMIA en offrant certains avantages, sans convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
, aux employé(e)s qui adhèrent à ce syndicat, et en leur accordant des autorisations plus facilement qu’aux travailleurs membres des deux autres syndicats. Inversement, les employés syndiqués à l’ASEFINCO assistent à une dégradation de leurs conditions de travail et font l’objet de procédures disciplinaires qui aboutissent à des sanctions, sans motifs valables pour justifier ces mesures.
À l’entreprise portuaire Sociedad Portuaria Buenaventura, les employé(e)s syndiqués à l’Unión Portuaria ont bénéficié de meilleures conditions de travail et d’avantages syndicaux, alors que les employés syndiqués au SNTT ont fait face à la discrimination.
En 2017, l’entreprise ALPINA S.A a systématiquement refusé toute autorisation syndicale aux employé(e)s membres du SINTRALAB, invoquant le fait que les autorisations devaient être sollicitées par l’intermédiaire de l’autre syndicat présent dans l’entreprise, SINTRALPINA.
L’entreprise Industrial Agraria la Palma Limitada (Indupalma) a essayé d’interdire et de contrôler l’activité syndicale des employé(e)s membres de l’Unión General de Trabajadores Tercerizados de la Agroindustria (Syndicat général des travailleurs externalisés de l’agro-industrie – UGTTA) en 2017, par le biais de communiqués dénonçant « le caractère illégal et illégitime » de ces activités. Par ailleurs, l’employeur n’a pas autorisé les membres du syndicat à organiser une grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
et les a empêchés d’entrer dans les bureaux de l’entreprise pour exercer leurs activités syndicales.
De surcroît, l’entreprise a favorisé l’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. syndicale des travailleurs embauchés directement, sans tenir compte de l’existence et du lien de l’UGTTA dans l’entreprise.
Les employé(e)s de l’entreprise CHM Minería syndiqués au SINTRACHANEME doivent effectuer des travaux pénibles même en cas de restrictions médicales, ce qui aggrave d’autant plus leur état de santé, comme l’a dénoncé le syndicat tout au long de l’année 2017. En outre, les supérieurs hiérarchiques directs agressent verbalement les employés syndiqués, en leur répétant qu’ils ne les respecteront pas tant qu’ils ne quitteront pas le syndicat.
Pendant l’année 2017, les employé(e)s de l’entreprise Recaudo Bogotá syndiqués au SINTRARECAUDO n’ont cessé d’être convoqués, au mépris de la procédure régulière, et ont été sanctionnés, parfois licenciés. Dans cette entreprise, les travailleurs syndiqués sont régulièrement harcelés et contraints d’effectuer des tâches qui ne correspondent pas à leurs fonctions.
À l’entreprise DHL située en zone franche à Bogotá, les travailleurs/euses syndiqués au SNTT, qui ont pour mission de gérer les expéditions et de transporter les colis, se voient imposer des trajets de livraison plus longs que les autres employés de l’entreprise et le nombre maximum d’envois qu’ils ont à traiter est supérieur à la limite établie par l’entreprise. Par ailleurs, ils sont sans arrêt convoqués, sanctionnés et licenciés.
Pendant l’année 2017, à l’entreprise SMITCO, située à Santa Marta, les employé(e)s syndiqués au SNTT ont été convoqués de manière incessante sans motifs réels et sans suivre la procédure disciplinaire régulière ; ils ont été sanctionnés et licenciés. Certains travailleurs syndiqués cumulent jusqu’à cinq sanctions pour plusieurs jours.
Les employé(e)s de l’entreprise de sucre et de miel CIAMSA qui sont syndiqués au SNTT Buenaventura ont assisté à une dégradation de leurs conditions de travail, étant donné qu’ils ne bénéficient plus de la même hausse de salaire que les autres employés de l’entreprise. En 2017, CIAMSA a licencié quatre employés, dont l’un faisait partie de la commission des plaintes et des réclamations.
En 2017, l’entreprise Bimbo en Colombie a proposé de meilleures prestations économiques et de travail aux employé(e)s non syndiqués, par le biais d’un accord collectif. Dans cette entreprise, les travailleurs syndiqués sont victimes de harcèlement au travail et font l’objet de rappels à l’ordre injustifiés et de procédures disciplinaires qui se terminent par des sanctions et des licenciements. Les employés de Bimbo qui sont syndiqués éprouvent plus de difficultés pour accéder aux prestations de logement que ceux qui ne sont pas syndiqués.
En Colombie, lors de la création d’un syndicat, il est fréquent que les entreprises refusent de recevoir la notification officielle qui les informent de la formation de ce syndicat, et qu’elles réagissent en licenciant des travailleurs/euses syndiqués, afin de déstabiliser l’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. et d’adresser un message aux employés non syndiqués, au sujet des représailles que l’entreprise peut exercer au cas où ils décideraient d’adhérer à un syndicat.
C’est ce qui s’est produit à l’entreprise Buenaventura Medio Ambiente : le syndicat SINTRABMA a été créé en 2016 et, aussitôt après, trois membres du comité exécutif ont été licenciés. En 2017, neuf employés de cette entreprise ont été licenciés.
La clinique Profamilia a établi unilatéralement un « régime de prestations », qui a été appliqué pendant l’année 2017 dans le but d’offrir de meilleurs droits que ceux prévus dans la convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
, tout en pratiquant la discrimination à l’égard des employé(e)s syndiqués. Dans cette même entreprise, des formations sont proposées aux responsables du personnel pour les dissuader de se syndiquer et des sommes d’argent sont offertes aux travailleurs syndiqués pour qu’ils se retirent du syndicat.
Des cas fréquents de harcèlement au travail et de licenciement sans raison valable de travailleurs syndiqués ont été signalés. C’est notamment ce qui est arrivé à l’administrateur de la clinique Profamilia de Bogotá, qui a adhéré au syndicat en 2017 et, le jour même où l’organisation
organisation
Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat.
syndicale a annoncé son adhésion, il a été convoqué pour être informé de la résiliation de son contrat de travail. Bien que l’administrateur ait demandé des preuves de ce que la clinique lui reprochait et qu’il ait sollicité un délai pour se défendre, la clinique l’a expulsé de son lieu de travail en lui versant son salaire et, un mois plus tard, il était licencié, prétendument avec une raison valable.
Omar Arango Jiménez, procureur au sein de l’association d’instituteurs Asociación de Institutores de Antioquía (ADIDA) a été pris pour cible le 21 décembre 2017 à proximité du siège du syndicat, alors qu’il participait à une activité avec d’autres membres de l’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. ; des inconnus se sont approchés, lui ont volé son téléphone portable avant d’ouvrir le feu sur lui, heureusement sans le blesser.
Orlando de Jesús Caicedo Madroñero était enseignant au centre éducatif El Cancino et était membre depuis 23 ans du syndicat d’enseignants Sindicato del Magisterio de Nariño (Simana). Il avait participé au parti politique Movimiento de Integración Regional (MIR) et à diverses opérations avec des organisations syndicales et paysannes. Il a été abattu le 17 novembre 2017 par des hommes armés à moto dans la commune de Samaniego, dans le département de Nariño.
José Luis López Vela, qui faisait partie du conseil exécutif du syndicat du personnel pénitentiaire Unión de Trabajadores Penitenciarios (UTP), a été assassiné le 14 novembre 2017. Au moment où il sortait de la prison municipale de Jamundí, il a été abordé par des individus munis d’armes à feu dans le secteur de Las Veraneras, dans le hameau d’El Guabal.
Alfonso Viafara Caicedo, président du syndicat du secteur agricole Sindicato Nacional de Trabajadores de la Industria Agropecuaria (Sintrainagro) pour la section de Pradera, a reçu des menaces sur son téléphone portable le 30 octobre 2017. Le 10 novembre, alors qu’Alfonso se trouvait à son domicile avec sa famille, six coups de feu ont été tirés en direction de sa maison.
Le 23 octobre 2017, les chauffeurs de taxi membres du syndicat des taxis et des transports publics Sindicato Nacional de Taxistas y Conductores del Servicio Público de Transporte (Sinaltax-Bogotá) ont lancé un appel pour organiser un arrêt de travail. En représailles, les autorités des transports ont imposé de nombreuses assignations à comparaître (110 sanctions au total) pour obstruction de la voie publique aux chauffeurs de taxi qui étaient venus à la manifestation avec leur véhicule. Pendant l’arrêt de travail, à plusieurs reprises, l’escadron mobile antiémeute (ESMAD) a tenté de repousser les chauffeurs de taxi en faisant un usage disproportionné de la force sur l’artère Avenida de las Américas.
Yuli Higuera, présidente du syndicat de l’entreprise Claro dans le secteur des TIC, Sindicato de los trabajadores de Claro y del sector de las TIC (Utraclaro), a été menacée au moyen d’un tract et d’une composition florale le 20 octobre 2017 à Bogotá, parce qu’elle avait dénoncé des violations des droits du travail et des droits syndicaux. La menace s’adressait également à l’ensemble du comité exécutif du syndicat et aux membres de la famille de Yuli Higuera.
Omar Romero Díaz, dirigeant du syndicat du secteur des matériaux de construction, Sindicato Unitario de Trabajadores de la Industria de Materiales para Construcción (SUTIMAC), a été agressé le 20 octobre 2017 dans la commune de Yumbo, dans le département du Valle. Alors qu’il se rendait à son domicile, son véhicule a été intercepté par deux hommes à scooter qui ont ouvert le feu dans sa direction. Le dirigeant syndical est sorti indemne grâce à la rapidité de réaction d’un des gardes qui l’escortaient.
Le 13 octobre 2017, le groupe paramilitaire Autodefensas Gaitanistas de Colombia a formulé des menaces dans un tract adressé à Gabriel Becerra, Nixon Padilla et Andrés Álvarez, membres du syndicat d’employé(e)s d’université Sindicato de Trabajadores y Empleados Universitarios de Colombia (Sintraunicol) à l’Université coopérative de Colombie, dont le siège se trouve à Bogotá, ainsi qu’à d’autres dirigeants du milieu social.
Luis Alberto Galvis Martínez, dirigeant du syndicat ouvrier Unión Sindical Obrera (USO) a été pris pour cible le 11 octobre 2017. Un individu muni d’une arme blanche a abîmé les jantes de son véhicule et un rétroviseur, avant de casser une baie vitrée à son domicile. La police a capturé le malfaiteur, qui a déclaré au dirigeant et à son beau-frère qu’il les tuerait tous les deux même s’il n’était pas payé pour le faire.
Le ministère du Travail de la zone de Funza a refusé d’enregistrer le comité exécutif national du syndicat du secteur des transports Sindicato Nacional de Trabajadores de Rama y Servicios de la Industria del Transporte de Colombia (SNTT), élu le 27 septembre 2017. L’inspectrice Andrea Isabel Carillo Blanco a justifié ce refus en déclarant que seuls dix membres pouvaient être inscrits.
Le syndicat a déposé une demande de protection et, sur décision de justice, l’inspectrice a été contrainte de procéder à l’inscription des 18 membres élus. Elle a également fait l’objet d’une enquête disciplinaire pour ingérence arbitraire dans la liberté syndicale.
Le 23 septembre 2017, alors que Pedro Emilio Guerra, président de l’association de travailleurs agricoles Asociación de Trabajadores Campesinos de Nariño (ASTRACAN), affiliée à la fédération de l’agriculture Fensuagro, se trouvait sur la place principale de la commune de Peñol, dans le département de Nariño, avec plusieurs dirigeants syndicaux de la région lorsqu’un inconnu s’est approché de lui pour le menacer publiquement.
Le Sindicato de Trabajadores de la Fundación sin ánimo de lucro Pascual Bravo (Syndicat des travailleurs de la fondation à but non lucratif Pascual Bravo – Sintraplús), a étudié les processus de recrutement et les ressources des transports publics et, constatant certaines irrégularités, il a déposé les recours appropriés, certains conjointement avec le syndicat des transports de la vallée d’Aburra, Sindicato de Trabajadores y Empleados del Sistema de Transporte del Valle de Aburra (Sintrametro). Il convient de souligner que les travailleurs ont fait l’objet de persécutions, de harcèlement au travail et de menaces entre les mois et juillet et août 2017, et plus particulièrement le président du Sintraplús John Fredy Pulgarín et un de ses dirigeants, John Fredy Zabala.
Richard Monterroza préside le syndicat national de l’agro-industrie, Sindicato Nacional de Trabajadores de la Agroindustria de Colombia (Sintracol), affilié à la fédération de l’agriculture Fensuagro. Le siège du syndicat se trouve à Apartadó, dans la zone d’Urabá, dans le département d’Antioquia. Le dirigeant du syndicat a reçu des menaces de la part de groupes paramilitaires en mai et août 2017.
Juan José Argumero Campo, enseignant, éducateur et militant membre de l’association d’instituteurs et de professionnels de l’éducation Asociación de Institutores y Trabajadores de la Educación del Cauca (Asoinca), a été assassiné le 15 août 2017 par des inconnus alors qu’il se rendait à l’établissement scolaire indigène Resguardo de Quintana où il travaillait, au nord de la ville de Popayán.
Le 09 août 2017, dans la commune de Piamonte, dans le département du Cauca, Fernando Asprilla a été assassiné. Il était membre de l’association paysanne Asociación de Trabajadores Campesinos de Piamonte Cauca (Asintracampic), affiliée à la fédération de l’agriculture Federación Nacional Sindical Unitaria Agropecuaria (Fensuagro). Ce dirigeant du monde paysan et syndical avait présidé le conseil municipal de la Vereda la Tigrera ; il coordonnait et représentait le mouvement social et politique Marcha Patriótica.
Le 6 août 2017, dans la commune d’El Rosario, dans le département de Nariño, Nidio Dávila a été assassiné. C’était un chef de file dans le monde paysan et un défenseur des droits humains ; il était membre de la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. de Rosario de l’association de travailleurs agricoles Asociación de Trabajadores Campesinos de Nariño (ASTRACAN), affiliée à la fédération de l’agriculture Federación Nacional Sindical Unitaria Agropecuaria (Fensuagro). Des menaces ont en outre été adressées à tous ceux qui acceptaient de continuer de travailler en faveur de la substitution volontaire des cultures illégales sur la commune, dans le cadre de la mise en œuvre des accords signés entre le gouvernement et les FARC. Selon les résidents locaux, les auteurs de ces actes appartiennent au groupe Autodefensas Gaitanistas de Colombia (AGC).
En août 2017, pendant le processus de négociation collective, l’entreprise Bancamía a empêché l’affichage d’informations sur les panneaux placés à cet effet dans l’entreprise et a retiré les documents accrochés dans les différentes succursales de la banque. L’établissement bancaire a refusé toute publicité sur le syndicat et la distribution de tracts au sein de l’entreprise. La banque n’a pas permis non plus l’installation d’affiches syndicales dans les bureaux.
José Socimo Erazo, président du syndicat ouvrier Unión Sindical Obrera (USO) pour la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. de la commune d’Orito, a fait l’objet de menaces le 31 juillet 2017. Un homme est venu à la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. de l’USO-Orito pour l’informer que sa tête était mise à prix parce qu’il avait dénoncé des irrégularités au niveau de la rotation des équipes de travail.
Manuel Jaime Arango Maya était le directeur de l’établissement scolaire Rafael Uribe Uribe à Medellín et il était membre de l’association d’instituteurs Asociación de Institutores de Antioquía (ADIDA). Manuel a été tué le 27 juillet 2017 devant l’école San Juan Bosco située dans le quartier Campo Valdés.
La centrale des travailleurs CUT a annoncé que, le 1er juillet 2017, dans la commune d’El Cerrito, dans le département du Valle, deux tueurs à gages à moto avaient tiré sur Alberto Román Acosta, le blessant mortellement. Il présidait la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. de Guacarí du syndicat du secteur agricole Sindicato Nacional de Trabajadores de la Industria Agropecuaria (Sintrainagro).
En juillet 2017, l’entreprise Bimbo en Colombie a interdit au syndicat de travailleurs/euses de distribuer des tracts et de communiquer des informations aux employés, au moment où ils devaient prendre la décision d’organiser une grève.
Le 21 juin 2017, Mauricio Vélez López a été assassiné dans la commune de Buenos Aires, dans le département du Cauca. Il était le vice-président national du syndicat Sintraunal. Selon le communiqué du syndicat, entre 10 et 12 hommes vêtus de noir, portant des cagoules, des gants et des cuissardes, sans la moindre identification, sont entrés dans la maison où il se trouvait et l’ont emmené. Son corps sans vie a été retrouvé le lendemain matin.
Le 6 juin 2017, des graffitis menaçants ont été inscrits sur les murs du siège de l’association des enseignants d’université Asociación Sindical de Profesores de la Universidad del Tolima (ASPU-UT), situé sur le campus de l’université du Tolima. Ces menaces ont été inscrites par un groupe de personnes encagoulées. L’ASPU-UT a par ailleurs signalé l’attaque dont son siège avait fait l’objet le 13 juin 2017, pendant lequel l’ordinateur portable contenant des informations sur l’association et ses adhérent(e)s avait été volé ; le désordre constaté en outre dans les archives papier laissait supposer que les agresseurs étaient à la recherche d’informations bien précises.
La fédération des travailleurs de l’éducation Federación Colombiana de Trabajadores de la Educación (Fecode) a dénoncé plusieurs assassinats d’enseignants en marge de l’arrêt national de travail dans l’enseignement.
Washington Otero Cedeño, enseignant membre de l’Asociación de Maestros de Córdoba (Ademacor), a été assassiné le 6 juin 2017 au moment où il sortait de l’établissement scolaire Sabalito, situé dans la zone rurale de la commune de Puerto Escondido, dans le département de Córdoba.
Juan Artunduaga enseignait à l’établissement scolaire José Eustasio Rivera, situé dans le corregimiento Bruselas de la commune de Pitalito, et il était membre de l’Asociación de Institutores Huilenses (ADIH). Après plusieurs jours d’absence, son corps sans vie a été retrouvé le 7 juin 2017 dans la commune de Paletara, dans le département du Cauca.
Le 8 juin 2017, Johana Alarcón, enseignante à l’établissement scolaire Gabriela Mistral et membre du SUTEV, a été assassinée à Cali, dans le département du Valle, par des inconnus qui ont tiré sur elle à quatre reprises.
Le 7 juin 2017, Joel Riaño Quimbaya, enseignant et membres de l’association d’instituteurs Asociación de Institutores Huilenses (ADIH), a été agressé par arme à feu dans la commune de Pitalito, dans le département de Huila.
D’après la CUT du département d’Antioquia, un dirigeant syndical du secteur minier, qui participait par ailleurs à des plates-formes de défense des droits humains dans la vallée d’Aburra, a reçu de nombreuses menaces ces dernières années, ce qui l’a contraint à s’exiler au premier semestre de 2017.
Le 22 mai 2017, 40 employé(e)s de l’entreprise multinationale Mansarovar, parmi lesquels cinq membres du syndicat ouvrier Unión Sindical Obrera (USO), ont été arrêtés par la police et détenus jusqu’au lendemain.
Le 21 avril 2017, alors qu’ils étaient en grève depuis plus de 50 jours, 12 membres des syndicats de l’entreprise Big Group Salinas, Sindicato de Trabajadores y Empleados de la Empresa Big Group Salinas Colombia (Sintrasale) et Sindicato Nacional de Trabajadores de Big Group Salinas de Manaure (Sintrabgsalinas) ont reçu des menaces. Le 22 mai 2017, le président du Sintrabgsalinas, Carlos Andrés Gómez Galván, a été pris pour cible lors d’un attentat.
Cesar Augusto Leguizamon Frankis travaillait dans le milieu pénitentiaire et était membre du syndicat du personnel pénitentiaire Unión de Trabajadores Penitenciarios (UTP), dans le département du Tolima. Le 15 mai 2017, alors qu’il sortait de la prison Picaleña à Ibagué-Tolima, il a été abattu de trois coups de feu par des individus à scooter. Le groupe armé El Clan del Golfo revendique cet assassinat dans un tract de menace.
Le 14 mai 2017, deux agriculteurs ont été assassinés. Calet Morales et Diomar Valverde vivaient dans la commune de Puerto Asís, dans le département de Putumayo, et étaient membres de la fédération de l’agriculture Fensuagro.
Mario Andrés Calle Correa a été assassiné le 13 mai 2017, abattu de trois coups de feu. Il présidait l’association paysanne Asociación de Trabajadores Campesinos del Valle del Cauca (Astracava), affiliée à la fédération de l’agriculture Fensuagro. Le crime a été commis dans le corregimiento de Santa Rosa de Tapias, Vereda Alto Pomares, dans la commune de Guacarí, dans le département du Valle.
Enrique Albeiro Franco Valderrama et Luis Alberto Pinzón Zamora, dirigeants de la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. d’Antioquia de la Confederación General del Trabajo (CGT), ont reçu des menaces le 12 mai 2017 de la part du groupe paramilitaire Autodefensas Gaitanistas de Colombia.
Le 11 mai 2017, des membres du syndicat du secteur agroalimentaire Sindicato Nacional de Trabajadores del Sistema Agroalimentario (Sinaltrainal) ont tenu une réunion d’information sur la liste de revendications qu’ils présenteraient à l’entreprise Colombina S.A, dans la ville de Cota, dans le département de Cundinamarca. Le Sinaltrainal a fait savoir que deux agents de la police nationale étaient intervenus lors de la réunion, encagoulés et sans plaque d’identification, et qu’ils avaient violemment dispersé les participant(e)s à la réunion et enlevé les banderoles du syndicat. Ensuite, 13 policiers sont arrivés sur les lieux, affirmant que la direction de Colombina S.A. les avait appelés parce qu’un groupe non identifié empêchait les travailleurs d’entrer et de sortir, ce que le syndicat a contesté.
Le 10 mai 2017, un groupe de 16 syndicalistes membres de l’Asociación de Trabajadores Enfermos y Afectados por la Industria Minero-energética (Association des travailleurs malades et affectés par l’industrie minière et énergétique – Asotrasdimene), qui avaient été licenciés par l’entreprise ECOPETROL à Barrancabermeja, dans le département de Santander, se sont enchaînés devant les locaux de l’entreprise pour protester contre les licenciements injustifiés de travailleurs/euses qui présentaient des problèmes de santé. Le même jour que cette action, les manifestants ont été dispersés de manière violente.
Le 9 mai 2017, la centrale des travailleurs CUT Valle a reçu un document comportant des menaces de la part du groupe paramilitaire armé Autodefensas Gaitanistas de Colombia, qui déclaraient que diverses organisations sociales et syndicales de la région étaient désormais des cibles militaires.
Le 9 mai 2017, Liseth Muñoz et Mauricio Naranjo, membres du syndicat du secteur pénitentiaire Sindicato de Empleados Unidos Penitenciarios (SEUP-S.I), ont été blessés lors de l’attentat qui les visait, dans la commune de Caucasia, dans le département d’Antioquia. Les faits se sont déroulés alors qu’ils transféraient deux détenus à Medellín.
Enrique José Arévalo, président de la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. de Barranquilla du syndicat du secteur agroalimentaire Sinaltrainal, a reçu une menace le 28 avril 2017, sous la forme d’un carton déposé devant le siège du syndicat et contenant une couronne mortuaire, la photo d’Enrique José, des photos de ses deux filles et de sa mère et une menace de mort.
Eric de Jesús Amador Toro et Rodrigo Medina, dirigeants du syndicat de la santé Sindicato Nacional de Trabajadores de Salud en Colombia (Sintrasaludcol), qui avaient déposé des plaintes contre Saludcoop/Cafesalud, ont reçu des menaces à plusieurs reprises au cours de l’année 2017. Eric de Jesús, dirigeant de la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. de Barranquilla, a été menacé le 16 mars 2017, selon toute vraisemblance par le groupe guérillero Ejército de Liberación Nacional (ELN). Rodrigo Medina, dirigeant de la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. de Cali, a lui aussi reçu des menaces le 25 avril 2017.
Le 21 avril 2017, alors qu’ils étaient en grève depuis plus de 50 jours, 12 membres des syndicats de l’entreprise Big Group Salinas, Sindicato de Trabajadores y Empleados de la Empresa Big Group Salinas Colombia (Sintrasale) et Sindicato Nacional de Trabajadores de Big Group Salinas de Manaure (Sintrabgsalinas) ont reçu des menaces : Luis Eduardo Porras Deluque, Robin Ramos Julio, Ricardo Francisco Barliza Gamarra, Oneida Mejía Iguarán et José Marquez, membres du Sintrabgsalinas, ainsi que Carlos Humberto Fernández Manjarrés, Carlos Andrés Gómez Galván, José Damián Ducand, Jary Bolaños Blanco, Alex Eloy Martínez Pinedo, Amilcar Rafael Aldana Mendoza et Carmen Alfaro Fonseca Mendoza, membres du Sintrasales.
Francisco Ramírez Cuellar, dirigeant de la Federación Unitaria de Trabajadores Mineros, Energéticos, Metalúrgicos, Químicos, de las Industrias Extractivas, Transportadoras y Similares de Colombia (Fédération unitaire des travailleurs des mines, de l’énergie, de la métallurgie, de la chimie, des industries extractives, des transports et activités connexes de Colombie – Funtramiexco), a été agressé dans son propre bureau le 21 avril 2017.
Carlos Arturo Molina, dirigeant du syndicat des employé(e)s d’université Sindicato de Trabajadores y Empleados Universitarios de Colombia (Sintraunicol) pour la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. du département du Quindío, a reçu des menaces le 18 avril 2017 en raison du soutien du syndicat au processus de paix. Suite à ces menaces, le dirigeant a décidé de renoncer à la présidence du syndicat.
Le 17 avril 2017, l’établissement scolaire de district Benjamín Herrera, situé à Bogotá, a reçu trois lettres signées du groupe paramilitaire Águilas Negras, qui exprimaient des menaces pour la vie et l’intégrité des dirigeants de l’association d’enseignant(e)s Asociación Distrital de Educadores (ADE). D’après David Cerero Chitiva, membre de l’association, les enseignants menacés avaient participé à des réunions et des recherches sur les accords de paix avec les étudiants.
Huber de Jesús Ballesteros, dirigeant national de la fédération de l’agriculture Federación Nacional Sindical Unitaria Agropecuaria (Fensuagro) et actuellement membre du mouvement social et politique Marcha Patriótica, a reçu une menace du groupe paramilitaire Autodefensas Unidas de Colombia le 17 avril 2017. Quelques semaines plus tard, le 8 mai, plusieurs inconnus ont fait irruption à son domicile, à Cauca, et ont laissé les portes et les fenêtres ouvertes derrière eux, sans rien voler. Le lendemain, il a reçu une note qui menaçait de viol sa femme et sa fille, et qui confirmait en outre l’action de la veille à son domicile. Le 7 juin, Huber et sa fille ont de nouveau été menacés par les Autodefensas Unidas de Colombia, qui ont assuré que les accords de paix ne seraient jamais appliqués et qu’il était désormais une cible militaire. Ils ont ajouté que le fait qu’il bénéficie de protections leur était égal et que sa femme et sa fille, elles, n’en avaient pas. Enfin, ils lui ont promis qu’il retournerait en prison, d’où il n’aurait selon eux jamais dû sortir.
Edinson Montenegro travaillait à la prison de Tuluá et était militant du syndicat du personnel pénitentiaire Unión de Trabajadores Penitenciarios (UTP). Ce dirigeant syndical avait dénoncé des cas de corruption au sein du centre pénitentiaire. Il a été assassiné le 12 avril 2017 par un individu, qui a été capturé à Tuluá quelques minutes plus tard.
Le 7 avril 2017, le groupe paramilitaire Autodefensas Gaitanistas de Colombia (AGC) a envoyé des menaces par courrier électronique aux dirigeants syndicaux et défenseurs des droits humains du département de Cesar. Les dirigeants syndicaux concernés sont Javier Martínez Cabello, président du syndicat de la métallurgie Sintraime et secrétaire des droits humains de la centrale syndicale centrale syndicale Organisation centrale regroupant à l’échelon national, régional ou local des syndicats qui lui sont affiliés. Renvoie le plus souvent à une fédération nationale ou à une confédération. Central Unitaria de Trabajadores (CUT) pour la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. de Cesar, ainsi qu’Elvia Jiménez, dirigeante de la fédération de l’agriculture Federación Nacional Sindical Unitaria Agropecuaria (Fensuagro).
Gerardo Barona Avirama, Luis Elmer Fernández et María Elena Gómez, membres de l’association de promotion des zones de réserve paysanne, Asociación de Trabajadores pro Constitución Zonas de Reserva Campesina de Caloto (Astrazonacal), affiliée à la fédération de l’agriculture Fensuagro, et défenseurs des droits humains, ont été menacés le 6 avril 2017 par le groupe paramilitaire Águilas Negras, qui les a qualifiés de « dirigeants corrompus et de brigands qui traitent avec les FARC-EP ».
Le 30 mars 2017, lorsque les centrales ouvrières et les fédérations d’employé(e)s du secteur public ont remis leur troisième liste nationale de revendications au gouvernement, les fonctionnaires ont organisé une manifestation à Bogotá pour protester contre l’absence du ministre des Finances, Mauricio Cárdenas, à la table des négociations. La manifestation a été réprimée par l’escadron mobile antiémeute (ESMAD), dont les agents sont intervenus soudainement pour disperser la manifestation, brutalisant les travailleurs qui se trouvaient là.
Le 2 mars 2017, des membres du syndicat des employé(e)s de l’hôpital San Francisco (SINTRASANFRANCISCO) ont organisé une manifestation publique devant la mairie de la ville d’Ibagué. D’après Yesid Camacho, le président du syndicat ANTHOC, des agents de l’escadron mobile antiémeute (ESMAD) sont arrivés dans la zone de rassemblement pour disperser par la force les manifestant(e)s, majoritairement des femmes, en essayant même d’arrêter plusieurs personnes.
Le 23 mars 2017, un message de menace est apparu sur les réseaux sociaux : « @JuanpTello : @Las2Orillas grâce à la sécurité démocratique, les guérilleros syndiqués comme @PalmaEdwin, se payent le luxe de rester chez eux au lieu d’être dans la fosse ». Edwin Palma Egea, vice-président du syndicat ouvrier Unión Sindical Obrera (USO) avait écrit un article paru sur le portail de la revue en ligne Las 2Orillas à la même date.
Víctor Manuel Muñoz Córdoba, membre de l’association des paysans de la commune de Balboa (ASTCABAL), filiale de la fédération de l’agriculture Federación Nacional Sindical Unitaria Agropecuaria (Fensuagro-CUT), a subi une attaque le 14 mars 2017 dans le corregimiento La Planada, dans la commune de Balboa-Cauca. Le véhicule de fonction dans lequel il circulait a été arrêté par des individus encagoulés qui ont menacé les occupants avec une arme à feu. Lorsque Víctor a décidé de sortir du véhicule pour fuir, les individus ont tiré sur lui à trois reprises et il a été touché au bras droit. Il s’est jeté dans le ravin et est tombé dans la rivière, le Turbio, qui l’a entraîné jusqu’à ce que quelqu’un lui vienne en aide pour le conduire à l’hôpital.
La législation colombienne garantit la possibilité de négociation entre les employeurs et les travailleurs non syndiqués sous la forme de Pactes collectifs (article 481 du Code du travail). Cependant, la pratique a démontré que le recours à ces pactes, dans les entreprises où un syndicat existe, les dénature car ils deviennent les instruments d’une stratégie antisyndicale qui sape la possibilité de négociation collective.
La méthode consiste à feindre une négociation collective avec les travailleurs non syndiqués, ou tout bonnement à faire fi de toute négociation, pour accorder des avantages identiques ou supérieurs à ceux prévus dans la convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
. Mais pour en bénéficier, il faut que le travailleur ne soit pas syndiqué. Il a été prouvé que dès que des Pactes collectifs sont imposés, le nombre d’adhérents d’un syndicat diminue, stagne ou devient même inexistant.
En 2016, les 37 syndicats suivants ont entamé des procédures auprès du ministère du Travail pour utilisation illégale des Pactes collectifs, procédures qui sont toujours en cours dans les instances administratives.
1. Sinaltrainbec contre Cervecería del Valle S.A.
2. SINALTRACEBA contre BAVARIA
3. SINTHOL contre Club Campestre el Rodeo
4. Sindicato de trabajadores de cajas de compensación familiar (SINALTRACAF) contre Comfenalco Cartagena
5. Sinaltradihitexco contre Tejidos de punto Linda Lana
6. SINALTRAINBEC subdirectiva Cartagena contre Maltería Tropical S.A.
7. SINALTRAINBEC subdirectiva Tocancipá contre Bavaria S.A.
8. SINTRACORPAUL contre Corporación de Fomento Asistencial del Hospital Universitario San Vicente de Paul (Corpaul)
9. Sindicato de trabajadores de empresas de servicios públicos domiciliarios de Norte de Santander (SINTRAEMSPDNS) contre Aguas Kpital Cúcuta S.A. E.S.P.
10. Sindicato Nacional de la Industria Lechera (SINTRAINDULECHE) contre Proleche S.A.
11. Sindicato Nacional de Trabajadores del Sistema Alimentario (SINTRALIMENTICIA) contre Comercial Nutresa S.A.S.
12. SINTRALIMENTICIA contre Industrias de alimentos ZENÚ S.A.S.
13. SINTRANUTRESA contre Comercial Nutresa S.A.
14. Sindicato Nacional de Trabajadores de la Promotora Turística del Caribe S.A. (SINTRAPROTUCARIBE) contre Promotora Turística del Caribe S.A. (PROTUCARIBE)
15. Sindicato Nacional de la Industria Química y/o Farmacéutica de Colombia Seccional Cartagena (SINTRAQUIM) contre Abocol S.A.
16. Sindicato de Trabajadores de la industria textil (SINTRATEXTIL) section de Medellín contre Leonisa S.A.
17. ASEFINCO contre Bancamía
18. SINPRISA contre Caracol
19. SINPROSEG contre Seguridad Atlas
20. SINTRALPLA contre Alpla
21. SINTRABRINKS contre Brinks
22. SINTRAIMAGRA contre Sociedad Mejía
23. SINTRAPULCAR contre Protisa
24. UNTRAEMIS contre Grupo Emi
25. SINTRAOSI contre Medisanitas
26. UNITRAPELPAK contre Pelpak S.A.
27. UNISINTRAGAL contre Gaseosas Lux
28. SINTRABRINSA contre Brinsa S.A.
29. SNTT contre Sociedad Portuaria Regional de Buenaventura S.A.
30. SNTT contre DHL
31. USTI contre ALPLA S.A.
32. USTI contre Simens
33. USTI contre Fiberglass
34. SINALTRABIMBO contre Bimbo de Colombia S.A.
35. SINTRAIME contre Dimantec Ltda.
36. SINTRAPROF contre Profamilia
37. UTIBAC contre AJE de Colombia
Le 8 mars 2017, un attentat commis devant le siège du syndicat du secteur agricole Sindicato Nacional de Trabajadores de la Industria Agropecuaria (Sintrainagro), à la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. de Ciénaga, dans le département de Magdalena, a endommagé l’infrastructure de l’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. à divers endroits. Des dirigeants syndicaux nationaux et des responsables de la section étaient réunis au siège du syndicat. L’engin explosif avait été placé sous le véhicule du dirigeant du Sintrainagro, Medardo Cuesta Quejada, stationné devant le siège du syndicat.
José Antonio Anzola Tejedor et sa sœur Luz Ángela, employés agricoles membres du syndicat des travailleurs agricoles du Meta, Sindicato de Trabajadores Agrícolas Independientes del Meta (Sintragrim), affilié à la fédération de l’agriculture Federación Nacional Sindical Unitaria Agropecuaria (Fensuagro), ont été assassinés le 5 mars 2017 à leur domicile, dans la commune de Mesetas, dans le département du Meta. D’après le président du syndicat, David Martínez, « les individus qui sont entrés chez eux portaient une cagoule et des armes ; ils sont venus pendant la nuit. Ils ont été identifiés comme appartenant à des groupes illégaux ».
Les 4-5 mars, un groupe d’inconnus a pris des photographies du domicile de Daniel Sosa, président de l’USO pour la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. de Barrancabermeja. Depuis août 2016, Daniel Sosa et d’autres dirigeants de l’USO avaient dénoncé les menaces qu’il avait reçues dans cette ville.
Le 4 mars 2017, des dirigeants du syndicat ouvrier Unión Sindical Obrera (USO) de la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. de Huila – Rudesindo Charry, José Orlando Salazar, Nelson Molano et Antonio Celis – ont reçu des menaces sur leur téléphone portable, annonçant que tous les membres de l’USO étaient considérés comme des cibles militaires.
Cristóbal Guamanga est un des dirigeants du syndicat des petits agriculteurs, Sindicato de Pequeños Agricultores del Departamento del Cauca (Sinpeagric), affilié à la fédération de l’agriculture Fensuagro. Ce chef de file du monde social et paysan a été poursuivi et menacé. Pendant le mois de janvier 2017, Cristóbal et d’autres responsables sociaux ont été détenus par des membres de l’armée nationale. Le 3 mars 2017, il a reçu une menace de mort, comme d’autres organisations sociales et politiques.
Le 3 mars 2017, un courriel dont l’objet indiquait « condamnation à mort des guérilleros » a été envoyé à plusieurs dirigeants sociaux et syndicaux et à diverses organisations, parmi lesquelles la fédération de l’agriculture Federación Nacional Sindical Unitaria Agropecuaria (Fensuagro). La menace provenait d’un groupe armé illégal dénommé Águilas Negras.
Pendant le second semestre 2016 et le premier trimestre 2017, les mesures de protection de plusieurs dirigeants syndicaux de la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. d’Antioquia de la CGT ont été réduites dans les zones de Medellín, Rionegro et Bello. Les personnes concernées sont Rubén Darío Gómez Hurtado, le président, Jorge Iván Diez Vélez, le secrétaire général, Bello Luis Alberto Pinzón, secrétaire des droits humains et président de la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. de l’UTP, et Gerardo de Jesús Sánchez Zapata, le secrétaire adjoint. Les mesures de protection ont en partie été supprimées pour le président de la CGT Urabá, Albeiro Franco Valderrama. Ces décisions interviennent alors que les dirigeants de la CGT Antioquia ont reçu des menaces tout au long de l’année 2016 et en mai 2017.
Le 28 février 2017, le syndicat ouvrier Unión Sindical obrera (USO) a organisé un arrêt de travail dans les villes de Barrancabermeja, Bucaramanga, Cartagena, Casabe, Canta Gallo, Putumayo, Meta et Sabana de Torres, auquel ont participé 1500 travailleurs/euses, qui protestaient contre la politique d’externalisation externalisation Pratique permettant à un employeur de confier une partie des activités de son entreprise à un intervenant extérieur. À ne pas confondre avec la sous-traitance (qui consiste pour l’intervenant extérieur à faire réaliser les travaux par d’autres intervenants). de l’entreprise ECOPETROL S.A. D’après les dirigeants de l’USO, les militaires sont intervenus dans certaines zones où se déroulait la manifestation.
À Cartagena, lors de la répression menée par l’escadron mobile antiémeute (ESMAD) et l’infanterie de marine, trois travailleurs ont été blessés et quatre arrêtés. Wilmer Hernández, dirigeant de l’USO, a été frappé avec une crosse de fusil. À Bucaramanga, dans les bureaux de l’Institut colombien du pétrole, des manifestants ont été violentés par l’ESMAD et la police.
Le 27 février 2017, la secrétaire de l’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. agricole Asociación Agraria de Santander (Asogras) a reçu une menace de la part du groupe paramilitaire Los Urabeños, déclarant que Cesar Augusto Tamayo, le président de l’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. syndicale, était une cible militaire, ainsi que tous les membres du syndicat, en raison de leur participation à des réunions et à des forums pour la paix.
Le 27 février 2017, lors de la journée de manifestation contre le manque de garanties en matière de recrutement et la réduction des salaires, cinq travailleurs membres du syndicat ouvrier Unión Sindical Obrera (USO), à la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. de Cartagena, ont été arrêtés par l’escadron mobile antiémeute (ESMAD), accusés d’agression à l’encontre de l’agent public, d’obstruction de la voie publique et d’atteinte au bien d’autrui. Ils ont été libérés ultérieurement.
Le 27 février 2017, alors que les travailleurs externalisés du secteur pétrolier étaient rassemblés à l’occasion d’une journée de manifestation contre le manque de garanties en matière de recrutement et contre la réduction arbitraire des salaires, l’accès aux installations de la raffinerie de Cartagena a été interdit à Alexander Escobar, Wilmar Hernández et Rodolfo Vecino, les dirigeants du syndicat ouvrier Unión Sindical Obrera (USO) pour la section de Cartagena, qui ont été violentés par les agents antiémeute de l’ESMAD.
Le 26 février 2017, les dirigeants du comité exécutif du syndicat ouvrier Unión Sindical Obrera (USO) pour la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. de Sabana de Torres ont reçu chez eux un tract comportant des menaces en raison de leur activité syndicale dans le département de Magdalena. Les destinataires sont Eduen Orlando Mitchell, président de l’USO pour la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. de Sabana de Torres, Deiver Parra et José Daniel Pérez González, dirigeants de la CUT pour la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. de Santander.
Over Fuentes, président du syndicat de l’agro-industrie Sindicato de Trabajadores de la Agroindustria (Sinatra) pour la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. d’Apartadó, a été pris pour cible le 23 février 2017 alors qu’il se rendait à une réunion avec les travailleurs/euses d’une exploitation dans le corregimiento Río Grande de Turbo. C’est grâce à la réaction d’un des gardes qui l’escortaient qu’Over est sorti sain et sauf de l’attaque par arme à feu perpétrée par deux inconnus. Ce dirigeant syndical a été victime de quatre attentats au cours des deux dernières années.
Edwin Jair Solís Muñoz, membre de la fédération de l’agriculture Federación Nacional Sindical Unitaria Agropecuaria (Fensuagro) a subi une attaque le 16 février 2017 à proximité de son domicile, situé dans la zone rurale de la commune de Sucre, dans le département du Cauca. Des hommes vêtus de couleurs sombres et portant des cagoules, armés de fusils, ont fait feu à plusieurs reprises. Edwin a réussi à s’échapper pour se mettre en lieu sûr.
Le 9 février 2017, plusieurs organisations syndicales et sociales de Popayán et du département du Cauca ont reçu une menace collective par courrier électronique, signée du groupe paramilitaire Águilas Negras. Ces organisations comptaient notamment ASOINCA, ASPU, CIMA, ACIN, Ruta Pacífica de las Mujeres, ACIT, COCOCAUCA et Junta Patriótica. Le message menaçait d’éradiquer les défenseurs des droits humains et les dirigeants du milieu social qui soutiennent le processus de paix. La menace mentionnait le comité exécutif de l’association d’enseignants universitaires Asociación Sindical de Profesores Universitarios (ASPU) pour la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. du Cauca, qui se compose du président Diego Cáceres, du vice-président Luis Reinel Vásquez, du trésorier José Omar Zúñiga, du procureur Luis Evelio Zúñiga, de la secrétaire Olga Lucia Sanabria, et des membres Mario Delgado, Stella Pino et Cesar Alfaro Mosquera.
Le 9 février 2017, Alfonso Barón Sánchez, président du syndicat du secteur agroalimentaire Sindicato Nacional de Trabajadores del Sistema Agroalimentario (Sinaltrainal) pour la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. du département de Cesar, a été agressé en arrivant chez lui, dans le quartier de La Popa, dans la ville de Valledupar. Le militant social et syndical a été abordé par quatre individus qui se déplaçaient sur deux scooters et qui ont tiré sur lui avec une arme à feu.
Le 9 février 2017, des menaces ont été proférées contre Alfonso Mendoza Álvarez et José Borja Escalante, dirigeants de la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. de Ciénaga du syndicat du secteur agricole Sindicato Nacional de Trabajadores de la Industria Agropecuaria (Sintrainagro). Le groupe paramilitaire Comando Urbano, dénommé Los Rastrojos, leur a envoyé par écrit des menaces de mort, exigeant qu’ils abandonnent cette zone.
Le 3 février 2017, des menaces ont été adressées à neuf dirigeants syndicaux du secteur de la surveillance, Sindicato Nacional de Trabajadores de la Vigilancia, Escoltas y Similares (Sintraviescols), dans le département du Valle del Cauca, ainsi qu’à un dirigeant de la centrale des travailleurs CUT pour la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. du Valle. À ces dates, le Sintraviescols menait des négociations collectives et avait déposé une plainte (auprès du ministère du Travail) contre une des entreprises employeuses. La menace a été envoyée au domicile du président du syndicat. Jhonson Torres, le vice-président de la CUT Valle, figurait au nombre des dirigeants menacés. Oscar Montaño, Carlos Gómez, Julián Rocha et Silvio Sánchez, membres de la CUT Valle, ont également reçu des menaces, de même que les dirigeants du Sintraviescols Jaime Cárdenas (président), Eduard Lenis (procureur), Carlos Zúñiga (vice-président), John Paz (secrétaire général) et Omar Caicedo (commission des hôpitaux).
Le 1er février 2017, Augusto Almeida, secrétaire du Sindicato Nacional de Trabajadores de la Industria Minera, Petroquímica, Agrocombustibles y Energética (Syndicat national des travailleurs de l’industrie minière et pétrochimique, des agrocarburants et de l’énergie – Sintramienergética) pour la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. d’El Paso, a été pris pour cible alors qu’il sortait de chez lui pour se rendre sur son lieu de travail, à la mine El Descanso, qui appartient à l’entreprise Drummond. Le dirigeant syndical s’est aperçu de la présence d’individus étranges qui ont commencé à faire feu sur lui ; il a heureusement réussi à se réfugier chez lui et les balles ont perforé la porte d’entrée. Le syndicat a précisé que cette agression a eu lieu après la réduction des mesures de protection pour les dirigeants du Sintramienergética, du Sintraime et de la Funtramiexco.
Le 26 janvier 2017, à Barrancabermeja, des inconnus se sont introduits au domicile de Ludwing Gómez Almeida, le secrétaire des usagers et bénéficiaires du Conseil national du syndicat ouvrier Unión Sindical Obrera (USO), et ils ont dérobé un appareil photo professionnel et un ordinateur portable comportant d’importants dossiers de soutien aux plaintes en cours.
Andrés Felipe Bonilla Maya, dirigeant du syndicat du secteur de la communication Unión Sindical de Trabajadores de las Comunicaciones, a reçu des menaces le 22 janvier 2017 à Cali, dans le département du Valle, suite à la publication le 19 janvier d’une vidéo dans laquelle le syndicaliste invitait les travailleurs/euses à adhérer au syndicat. Les auteurs des menaces ont également mentionné qu’ils savaient où vivaient ses enfants.
Lucia Patricia Hidalgo Bastidas, enseignante et dirigeante du syndicat d’enseignants Sindicato del Magisterio de Nariño (Simana), a reçu des menaces le 16 janvier 2017 à Pasto, dans le département de Nariño. Une enveloppe contenant des menaces de mort a été déposée au siège de la section de Nariño de la centrale syndicale centrale syndicale Organisation centrale regroupant à l’échelon national, régional ou local des syndicats qui lui sont affiliés. Renvoie le plus souvent à une fédération nationale ou à une confédération. Central Unitaria de Trabajadores (CUT).
Le 10 janvier 2017, le secrétaire national du Comité paritaire de la santé au travail d’USO-Ecopetrol et ex-dirigeant du syndicat ouvrier Unión Sindical Obrera (USO) pour la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. de Cartagena, a retrouvé à son domicile une enveloppe de papier kraft contenant des menaces de mort destinées au dirigeant de l’USO, Luis Eduardo Cervantes Martínez. En même temps, les enfants de Luis Eduardo ont reçu à leur domicile une enveloppe avec le même contenu. La menace portait la signature du groupe paramilitaire Águilas Negras.
Aldemar Parra García, chef de file dans le secteur social, défenseur des droits humains et militant membre du Sindicato Nacional de Trabajadores de la Industria Minera, Petroquímica, Agrocombustibles y Energética (Syndicat national des travailleurs de l’industrie minière et pétrochimique, des agrocarburants et de l’énergie – Sintramienergética) pour la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. d’El Paso, dans le département de Cesar, a été abattu le 7 janvier 2017 par deux individus à scooter qui ont fait feu sur lui à plusieurs reprises.
Le 6 janvier 2017, plusieurs organisations de défense des droits humains ont reçu des menaces dans le département du Tolima, parmi lesquelles l’association de travailleurs agricoles Asociación de Trabajadores Campesinos del Tolima (Astracatol). Les menaces s’adressaient à plusieurs dirigeants de cette organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. syndicale : Antonio García, Jailer González, Maribel Oviedo, Luis Eduardo Olaya. Plusieurs membres de la base ont également reçu ces menaces : Elmer García, Jorge Eliécer Ramírez, Luis Carlos Forero Murcia, Hernán Torres Rueda, Ernesto Soto, Edwin Leguizamón, Gustavo Yanguma, et le responsable de la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. du Tolima de la centrale des travailleurs, Nelson Moreno. Les menaces provenaient d’un groupe paramilitaire de cette zone, Autodefensas Unidas de Colombia.
Oscar Gerardo Salazar Muñoz, défenseur des droits humains, dirigeant dans le milieu agricole, syndical, social et politique, est par ailleurs enseignant membre du syndicat de l’éducation Sindicato Unitario de Trabajadores de la Educación del Cauca (SUTEC) et vice-président de la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. de la centrale syndicale centrale syndicale Organisation centrale regroupant à l’échelon national, régional ou local des syndicats qui lui sont affiliés. Renvoie le plus souvent à une fédération nationale ou à une confédération. Central Unitaria de Trabajadores (CUT) Cauca. Le 3 janvier 2017, il a reçu des menaces sur son téléphone portable lui promettant de mettre fin à son intention de faire la paix et lui annonçant qu’il était considéré comme cible militaire.
Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2016, on dénombre en Colombie au moins 266 cas d’atteintes à la vie, la liberté ou l’intégrité de syndicalistes, dont 19 assassinats, 17 attaques ayant entraîné ou non des blessures et 186 menaces. Malgré les mesures mises en place pour enrayer la violence antisyndicale, ce phénomène continue d’affecter les organisations syndicales. Dans l’année 2016, la tendance à la diminution de la violence antisyndicale observée au cours des dernières années s’est maintenue, même si l’on constate toutefois une augmentation de 31 % par rapport à l’année précédente et si les cas attestés restent trop nombreux et préoccupants. Une analyse préliminaire de ces cas révèle que certaines des menaces sont survenues dans un contexte où les syndicats menaient des actions pédagogiques en vue de soutenir la paix et les campagnes de soutien à l’Accord entre le gouvernement colombien et les FARC-EP.
En 2016, l’usine de l’entreprise de produits alimentaires Ramo sise à Mosquera (département du Cundinamarca) comptait une section du syndicat de la boulangerie industrielle Sinaltrabimbo. L’entreprise a procédé à diverses manœuvres antisyndicales visant à dissoudre la section. La présidente a été constamment harcelée, avec des répercussions sur sa santé mentale qui ont finalement abouti à son départ de l’entreprise et, par voie de conséquence, du syndicat. Une fois le syndicat affaibli, l’entreprise a engagé une procédure judiciaire en vue de dissoudre la personnalité juridique de Sinaltrabimbo Mosquera. Bien que le juge ait maintenu la personnalité juridique de la section syndicale, l’effet souhaité avait déjà été atteint. Les travailleurs ont presque tous quitté le syndicat qui, en pratique, n’existe plus. Ces manœuvres viennent s’ajouter aux actions réalisées par l’entreprise en 2015, lorsqu’elle avait simulé une faillite pour évincer tous les travailleurs syndiqués.
En 2016, à Bancamía, un groupe bancaire s’adressant aux petits commerçants, la retenue automatique de la cotisation syndicale des travailleurs adhérents à l’Asociación Sindical de Empleados Bancarios del Sector Financiero Colombiano (Asefinco) a été appliquée, mais seulement 70 % du montant a été transmis au syndicat. Celui-ci a réclamé les feuilles de paie et les formulaires des déductions, afin de pouvoir prouver en justice l’illégalité du transfert, mais l’entreprise a refusé de communiquer cette information.
Le 28 février 2017, le syndicat ouvrier Unión Sindical obrera (USO) a organisé un arrêt de travail dans les villes de Barrancabermeja, Bucaramanga, Cartagena, Casabe, Canta Gallo, Putumayo, Meta et Sabana de Torres, auquel ont participé 1500 travailleurs/euses, qui protestaient contre la politique d’externalisation externalisation Pratique permettant à un employeur de confier une partie des activités de son entreprise à un intervenant extérieur. À ne pas confondre avec la sous-traitance (qui consiste pour l’intervenant extérieur à faire réaliser les travaux par d’autres intervenants). de l’entreprise ECOPETROL S.A. D’après les dirigeants de l’USO, les militaires sont intervenus dans certaines zones où se déroulait la manifestation.
À Cartagena, lors de la répression menée par l’escadron mobile antiémeute (ESMAD) et l’infanterie de marine, trois travailleurs ont été blessés et quatre arrêtés. Wilmer Hernández, dirigeant de l’USO, a été frappé avec une crosse de fusil. À Bucaramanga, dans les bureaux de l’Institut colombien du pétrole, des manifestants ont été violentés par l’ESMAD et la police.
À Cali, dans le département du Valle, plusieurs organisations sociales et syndicales, dont la CUT, Sintraunicol, Sintrahospiclinicas, la CGT et Sintraemcali, ont reçu le 12 décembre 2016 des menaces par le biais d’un message signé par le groupe paramilitaire des Autodefensas Gaitanistas de Colombia. Le message invoquait le travail pédagogique et le soutien prodigué par ces organisations au processus de paix entre le gouvernement et les FARC-EP.
À El Crucero, qui dépend de la municipalité de Sahagún, dans le département de Córdoba, dix travailleurs de la multinationale Petromil qui avaient décidé d’adhérer à la Unión Sindical Obrera de la Industria del Petróleo (Union syndicale ouvrière de l’industrie du pétrole, USO), ont aussitôt été mis à pied, en bafouant toutes les procédures légales, certains travailleurs ayant même été informés du licenciement par téléphone. Cette mesure a déclenché des manifestations et une mobilisation constante durant 51 jours. Le 3 décembre 2016, les membres de la communauté et les travailleurs qui participaient à ce mouvement ont été expulsés par des agents de l’escadron mobile antiémeute (ESMAD), sur l’instigation du maire de Sahagún, de l’inspectrice municipale et du commandant de police.
En novembre 2016, l’entreprise Sparta Minerals SAS, propriétaire de la mine Nechí, qui se trouve à cheval sur les municipalités d’Amagá et de Fredonia dans le département d’Antioquia, a licencié sept travailleurs qui avaient fondé l’Unión Sindical Minera del Suroeste Antioqueño (Union syndicale minière du Sud-Ouest d’Antioquia, Usmis) justement pour se prémunir contre les abus commis par l’entreprise présente dans la région depuis décembre 2014, date à laquelle elle avait acheté la mine à Sator, filiale du groupe Argos. Trois jours à peine après avoir constitué le syndicat, les sept travailleurs ont reçu une lettre leur signifiant que l’entreprise n’avait plus besoin de leurs services, raison pour laquelle elle procédait à leur licenciement sans motif et leur versait les indemnités prévues à cet effet par la loi. Il s’agit manifestement d’une mesure de représailles puisque qu’elle ne vise que les membres fondateurs du syndicat, dont les six membres de son comité de direction, y compris le président.
En novembre 2016, la succursale de Bogotá de la maison d’édition mexicaine Fondo de Cultura Económica (FCE) a licencié six employés le lendemain de leur adhésion au syndicat Sintraongs. Les travailleurs du FCE ont commencé à être victimes de harcèlement au travail après l’arrivée du nouveau directeur envoyé par le siège de Mexico. Celui-ci a imposé des modifications de fonctionnement et mis en place une politique de travail qui s’est traduite par une pression accrue sur les travailleurs afin qu’ils améliorent leur rendement et augmentent les ventes, ce qui a suscité inquiétude et mauvais climat de travail. Il a en outre éliminé la prime de fin d’année mise en place auparavant. Le lendemain de leur adhésion au syndicat, les six travailleurs ont reçu des lettres de la direction leur signifiant la fin de leur contrat, en vertu d’une prétendue réorganisation de l’entreprise. Pour Sintraongs, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une mesure antisyndicale manifeste, étant donné que seuls les six nouveaux adhérents au syndicat ont été licenciés en raison de la prétendue réorganisation de l’entreprise. En outre, six offres d’emploi ont été publiées pour occuper les postes vacants. C’est d’autant plus ironique que le code de conduite et déontologique du FCE engage ses employés à respecter et promouvoir les droits humains.
Le 26 octobre 2016, les habitants de San Martín, dans le département du Cesar, se sont mobilisés contre la mise en place de la technique de fracturation hydraulique ou fracking, un processus d’exploitation des hydrocarbures dangereux pour la santé et l’environnement. L’escadron mobile antiémeute (ESMAD) a attaqué les manifestants pour disperser le rassemblement et plusieurs personnes ont été blessées. En outre, dix arrestations arbitraires ont été effectuées, dont celle du dirigeant syndical de la section Meta de l’USO, Moisés Barón, libéré le lendemain.
Au mois d’octobre 2016, l’Asociación Santandereana de Servidores Públicos (Association des fonctionnaires du Santander, ASTDEMP) a dénoncé la mauvaise gestion des fonds publics ainsi que des actions de harcèlement au travail et de violence antisyndicale. Le 21 octobre 2016, le président de la section syndicale de Barrancabermeja de l’ASTDEMP, César Pabón, a reçu sur son téléphone portable un sms qui menaçait de mort les syndicalistes en raison de leurs dénonciations et précisait qu’ils avaient été désignés comme cibles militaires.
À Dagua, le 22 septembre 2016, Libaniel Franco Castañeda, avocat du Sindicato Nacional de la Salud y la Seguridad Social (Syndicat national de la santé et de la sécurité sociale, SINDESS), a été victime d’un attentat perpétré par des hommes armés qui ont tiré sur le véhicule dans lequel il se déplaçait. Ce syndicaliste était inscrit dans un programme de protection car il avait fait l’objet de menaces, tout comme d’autres camarades du centre médical.
Le 13 septembre 2016, Alexander Castro Peñaloza, dirigeant de la section Centre de l’Unión Sindical Obrera de la Industria del Petróleo (Union syndicale ouvrière de l’industrie du pétrole, USO), a été victime d’un attentat alors qu’il se trouvait en réunion avec des travailleurs d’une entreprise sous-traitante. Aussi bien lui que John Alexander Rodríguez Quintero, membre du comité de direction national de l’USO, avaient reçu des menaces peu de temps avant.
En août 2016, 7 0000 adhérents de l’Asociación de Institutores del Cauca (Association des instituteurs du Cauca, ASOINCA), ont entamé une grève illimitée pour protester contre les déficiences de leur système de santé. Au cours de leur mobilisation de 21 jours, plusieurs manifestations ont été organisées, avec une participation des étudiants et de la population en général. Lors de ces rassemblements, des agressions policières ont été observées. Les manifestants se sont élevés contre le recours abusif à la force par les agents de la police nationale et de l’escadron mobile antiémeute (ESMAD).
À Carthagène, dans le département du Bolívar, l’Unión Sindical Obrera de la Industria del Petróleo (Union syndicale ouvrière de l’industrie du pétrole, USO), a fait l’objet le 9 août 2016 d’une menace collective de la part du groupe paramilitaire des Autodefensas Gaitanistas de Colombia, qui a désigné leurs adhérents comme cibles militaires en raison de leurs efforts en faveur de la paix.
Postobon, une entreprise appartenant à l’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. Ardila Lülle, mène en Colombie, en association avec la multinationale PEPSICO, une politique d’extermination contre les organisations syndicales. Au mois d’août 2016, l’entreprise avait licencié plus de 3000 travailleurs syndiqués dans 27 centres de production répartis sur l’ensemble du territoire national. Une fois les conventions collectives supprimées et les syndicats détruits, l’entreprise a procédé à la restructuration de ses sociétés en créant quatre grandes « sociétés intermédiaires », qui lui permettraient de poursuivre ses activités en embauchant du personnel via la bourse de l’emploi, donc sans prestations sociales et sous des conditions de santé et de sécurité précaires.
Au port El Cayao de Carthagène, en juillet 2016, 700 travailleurs de l’entreprise SACYR Colombia E.U., soutenus par l’Unión Sindical Obrera de la Industria del Petróleo (Union syndicale ouvrière de l’industrie du pétrole, USO), se sont mis en grève pour exiger le respect des droits du travail au sein de l’entreprise. Cinq jours après, une manifestation conjointe avec d’autres travailleurs de la région a été décidée, qui devait aboutir à l’endroit où les attendait un autre groupe de travailleurs pour organiser un sit-in. Alors qu’ils s’en étaient approchés à moins de 500 mètres, ils ont été attaqués et réprimés par des agents de l’escadron mobile antiémeute (ESMAD) et de la police nationale, qui ont fait usage de bombes lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de tirs.
Le 16 mai 2016, 400 adhérents du Sindicato Nacional de Trabajadores de la Industria de la Alimentación (Syndicat national des travailleurs de l’industrie alimentaire, SINALTRAINAL), employés par l’entreprise britannique multinationale Compass Group qui fournit des services de restauration à l’entreprise charbonnière Drummond Ltd., ont entamé une grève pour exiger le respect des accords collectifs conclus précédemment. Ils demandaient en outre l’arrêt de la répression et du recours à des sanctions disciplinaires excessives, motivées par les activités de défense des droits. Quatre jours après, Drummond Ltd. a demandé à la police d’intervenir pour évacuer de force les travailleurs qui occupaient leurs postes de travail.
Le 17 février 2016, Aristides Hernández Duarte, qui assure la présidence de la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. du Nord du Santander de l’Asociación Nacional Sindical de Trabajadores (Association nationale syndicale des travailleurs, Anthoc), a été menacé par les commandos urbains du groupe paramilitaire Los Rastrojos. Le 11 avril, il a fait l’objet de menaces de la part du groupe armé Clan Usuga, pour avoir dénoncé la corruption liée à l’embauche de nouveaux directeurs et de personnel prestataire de service dans diverses entreprises publiques à vocation sociale. Le 9 mai 2016, Aristides et Germán Orlando Gelves, également dirigeant de la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. du Nord du Santander d’Anthoc, ont reçu de nouvelles menaces.
Le 6 mai 2016 s’est produite une attaque à main armée au siège du Sindicato Único de Trabajadores de la Industria de los Materiales de Construcción (Syndicat unitaire des travailleurs de l’industrie des matériaux de construction, Sutimac), dans le quartier Nuevo Bosque à Carthagène des Indes. Manuel Fernández Leguia, secrétaire général de Sutimac, président de la section Carthagène et vice-président de la CUT Bolívar, ainsi que Ricardo Escobar, dirigeant de Sutimac Carthagène et Jorge Álvarez, président de la section Carthagène et trésorier national de Sintrasodexo, assistaient à ce moment à une réunion intersyndicale. La dirigeante politique du parti Union patriotique, Imelda Cotes Daza, se trouvait également dans les lieux pour effectuer un travail pédagogique en faveur de la paix auprès d’un groupe de jeunes. Lors de l’attaque, Donaldo Chisica Franco, le garde du corps de Manuel Fernández, également syndicaliste et adhérent de Sinproseg et Unsintraseg, a été blessé.
Le 20 avril 2016, le Comité de direction de la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. de La Jagua de Ibirico du Sindicato Nacional de Trabajadores de la Industria Minera, Petroquímica, Agrocombustibles y Energética (Syndicat national des travailleurs de l’industrie minière, de la pétrochimie, des biocarburants et de l’énergie, Sintramienergética), a fait l’objet de menaces, qui concernaient également des membres de la direction nationale et du comité exécutif de Funtramiexco, tels que Alfredo Tovar, Ricardo Machado, Gustavo Benjumea, Álvaro Rincón y Wilder Martínez. Ces menaces sont survenues dans un contexte de négociation collective, alors que le syndicat avait ratifié le cahier de revendications qu’il allait présenter à la multinationale Glencore représentée par sa filiale Carbones de la Jagua, qui assure le projet d’exploitation du charbon dans cette zone du pays, avec le Consorcio Minero del Cesar C.M.U.
Le 20 avril 2016, à Bugalagrande, dans le département du Valle, un tract a été distribué dans lequel le groupe paramilitaire Autodefensas Gaitanistas de Colombia désignait comme cible militaire plusieurs organisations syndicales ainsi des dirigeants syndicaux. Cette menace concernait entre autres Sinaltrainal et plusieurs de ses adhérents : Javier Correa, Edgar Páez, Diego Rodríguez, Rafael Esquivel, Onofre Esquivel, Mauricio Valencia Tamayo Wilson Riaño, Álvaro Varela. Le tract mentionnait également la section Valle du CUT, d’Anthoc, du Sutep ainsi que de Wilson Sáenz et José Sánchez.
Le 12 avril 2016, la Central Unitaria de Trabajadores de Colombia (CUT) a dénoncé l’assassinat d’Oswaldo Hernández Gutiérrez, président du Sindicato Nacional de la Salud y Seguridad Social (Sindess), section locale
section locale
Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national.
à San Sebastián de Buenavista, département de Magdalena.
Les faits ont été commis durant la nuit du jeudi 7 avril, alors que le syndicaliste s’apprêtait à rentrer chez lui et a été attaqué, recevant plusieurs tirs d’arme à feu à la tête et dans le cou. Gravement blessé, il a été transporté dans une clinique dans la ville de Valledupar, où il a dû subir une intervention chirurgicale, décédant des suites de ses blessures le 10 avril au petit matin.
Le syndicaliste exerçait la fonction de technicien en assainissement à l’ESE Hospital Rafael Paba Manjarrez dans la municipalité de San Sebastián. En tant que dirigeant syndical, il s’était toujours engagé dans la défense des droits et des intérêts des travailleurs et employés du secteur de la santé dans le département de Magdalena.
Le 4 avril 2016, l’Université du Tolima a reçu une lettre du sénateur Guillermo Santos Marín, sollicitant au recteur Herman Muñoz Ñungo, des informations détaillées sur les adhérents du syndicat de l’université, ainsi que les noms, classés par année, de ceux qui y avaient adhéré au cours des cinq années précédentes. Le sénateur Guillermo Santos Marín n’a entrepris aucune démarche de soutien ni de promotion de cet établissement éducatif, et l’on ne comprend pas son intérêt inusité pour collecter des informations syndicales.
En janvier 2016, le Sindicato de Trabajadores de la Salud y la Seguridad Social (Syndicat des travailleurs de la santé et de la sécurité sociale, SINTRASASS) a amorcé un processus de négociation collective avec la clinique Las Vegas. L’étape de négociation collective directe entre employeur et travailleurs/euses n’a pas permis d’aboutir à un accord. C’est pourquoi, avant que les travailleurs ne votent pour la grève ou en faveur d’une médiation, la clinique Las Vegas a distribué un document parmi le personnel, accordant une augmentation de salaire aux travailleurs/euses non syndiqués ou qui renonceraient à leur adhésion. À partir de ce moment, et durant les trois mois suivants, le syndicat a perdu 20 % de ses membres, passant de 135 adhérents en janvier 2016 à 108 en avril de la même année. Le fait que toutes les résiliations d’adhésion aient suivi le même modèle et qu’elles ne n’aient pas été remises au syndicat mais déposées au centre de documentation de la clinique n’est pas passé inaperçu.
Le 1er mars 2016, les dirigeants syndicaux de l’Asociación Nacional Sindical de Trabajadores (Association nationale syndicale des travailleurs, Anthoc) de Barranquilla, Héctor Alvis, Heriberto Tovar, Alberto Márquez, Osiris Fernández, Juan de la Torre, Esquide Sandoval, Víctor Dirruyeiro et Napoleón Nugo ont reçu au siège du syndicat un colis contenant la tête d’un chien ainsi qu’un message de menaces. Pour Heriberto Tovar, président de la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. du syndicat, dont le nom figure également dans le tract, il ne fait pas de doute que ces menaces constituent une riposte à la lutte menée par le syndicat en faveur du travail formel dans le secteur de la santé du département de l’Atlántico. Le syndicat a engagé, auprès des tribunaux et du ministère du Travail, une procédure contre l’externalisation externalisation Pratique permettant à un employeur de confier une partie des activités de son entreprise à un intervenant extérieur. À ne pas confondre avec la sous-traitance (qui consiste pour l’intervenant extérieur à faire réaliser les travaux par d’autres intervenants). du travail, en particulier dans 24 hôpitaux du secteur public des municipalités du département, où le recrutement se fait toujours par le biais de SAS et de coopératives de travail associées. Le syndicat a par ailleurs déposé des plaintes au pénal pour dénoncer des faits de corruption qui avaient réduit les ressources de la santé.
Le 1er févier 2016, quelque 300 membres de l’Escadron mobile antiémeutes (ESMAD) ont violemment attaqué des fonctionnaires de la justice qui protestaient devant les bâtiments des tribunaux civil et de la famille dans le centre de Bogotá.
Les fonctionnaires protestaient contre l’accord 10445 du Conseil supérieur de la magistrature (CSJ), établissant les Centres de service pour les tribunaux civil et de la famille.
Durant l’intervention de l’ESMAD, des coups ont été portés et des attaques ont été lancées avec des armes à impulsion électriques, blessant plusieurs personnes, dont une femme enceinte.
Le 20 novembre 2015, la centrale syndicale centrale syndicale Organisation centrale regroupant à l’échelon national, régional ou local des syndicats qui lui sont affiliés. Renvoie le plus souvent à une fédération nationale ou à une confédération. colombienne Central Unitaria de Trabajadores de Colombia a dénoncé l’assassinat de Marceli Méndez Bertel, présidente de la section à Sincelejo du syndicat des enseignants Asociación de Educadores de Sucre (ADES). Les faits se sont produits le 17 novembre dans l’après-midi, lorsque Marceli rentrait à son domicile dans la municipalité de Sincelejo, où elle a été attaquée par des individus armés, qui l’ont abattue.
Le 30 octobre 2015, l’entreprise de pêche thonière Seatech International a arrêté sa production et fermé son usine à Cartagena durant deux semaines, laissant sans emploi plus de mille personnes, dont la grande majorité étaient des femmes chefs de famille, et les privant de revenus durant cette période.
Face à cette situation et en guise de protestation, un groupe de 125 femmes affiliées à l’Unión Sindical de Trabajadores de la Industria Alimenticia (Union syndicale des travailleurs de l’industrie alimentaire - USTRIAL) a décidé de rester dans l’usine de manière pacifique. Trois jours plus tard, à la demande de la direction de l’entreprise, l’escadron mobile antiémeutes a violemment expulsé les travailleuses, au moyen de gaz lacrymogène.
La CSI a pris connaissance, en août 2015, du harcèlement continue et des menaces dont a fait l’objet Héctor Sánchez Gómez, dirigeant syndical, vice-président du Conseil d’action communale de Rubiales (municipalité de Puerto Gaitán, département de Meta) et membre de l’Unión Sindical Obrera (USO).
Selon les informations fournies, le 1er juin 2015 à 17h30, Héctor Sánchez était en visite dans les bureaux du collectif d’avocats « José Alvear Restrepo » (CAJAR) lorsqu’il a reçu un appel d’un membre de la communauté de Santa Helena, zone rurale de Puerto Gaitán, pour le prévenir qu’on lui avait offert neuf millions de pesos pour l’assassiner. Cette même personne a conseillé à Héctor Sánchez de ne pas rentrer dans sa région d’origine en raison du danger qu’il courait.
En outre, en avril et mai 2015, Héctor Sánchez a été suivi et photographié, à plusieurs reprises, pendant son travail en tant que dirigeant syndical par des individus en civil qui ont été reconnus par la communauté comme des agents de la Section d’enquête criminelle de la police nationale (SIJIN).
La Confederación General del Trabajo (CGT) s’est déclarée préoccupée par la décision du Tribunal supérieur de Villavicencio, qui a déclaré illégal et non pacifique l’arrêt de travail effectué par les travailleurs de l’hôpital départemental de Villavicencio, le 26 mai 2015, pour réclamer le paiement de trois mois d’arriérés de salaires.
Conformément à la décision judiciaire, le syndicat des travailleurs du centre hospitalier serait tenu de verser à l’administration de l’hôpital près de 4 milliards de pesos pour les dommages économiques qui auraient été causés par l’arrêt de travail.
Les dirigeants de la CGT ont dénoncé la décision du Tribunal de Villavicencio, qui vise à intimider les syndicats alors qu’ils cherchent à réclamer le respect de leurs droits, notamment le paiement à temps de leurs salaires.
Le 21 juillet 2014, le camarade Rafael Rodríguez, trésorier de section du syndicat Unión Sindical Obrera (USO) et représentant de l’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. syndicale aux négociations en cours avec la compagnie pétrolière Ecopetrol fut arrêté à l’aéroport de Yariguies, dans la ville de Barrancabermeja. D’après Rafael Rodriguez, c’est au moment de passer sa valise au scanner avant l’embarquement de son vol à destination de Bogota, où il devait assister aux négociations, qu’une grenade à fragmentation fut découverte dans son bagage à main, une situation qui laissa notre camarade perplexe, ne comprenant pas comment cet explosif a pu se retrouver dans sa valise. Selon lui, des éléments qui cherchaient à l’incriminer ont monté cette supercherie en profitant d’un moment d’inattention de sa part. Personne ne serait suffisamment ingénu que pour emporter avec soi une arme ou un explosif devant la certitude que ceux-ci seront détectés au contrôle de sécurité de l’aéroport. En 2013, Rafael avait été victime d’un attentat criminel perpétré par des sicaires mais ayant manqué leur objectif, ils s’en prennent encore une fois à lui, cette fois à travers cette machination criminelle contre son intégrité et sa bonne réputation qui a pour but de le faire apparaître comme un délinquant, de discréditer son action syndicale et de saborder la négociation collective qui était en cours.
En 2005, lorsque l’entreprise privée Aguas Capital a racheté le système public d’adduction d’eau et d’assainissement de Cúcuta, les travailleurs/euses espéraient que leurs conditions de travail s’amélioreraient. Mais au contraire, leur salaire a baissé entre 10 et 15%. Et leur situation a continué de se dégrader au cours des années suivantes.
Ensuite sont survenus les problèmes judiciaires des frères Nule, les actionnaires majoritaires d’Aguas Capital ; l’entreprise a alors connu de nombreuses difficultés, dont elle a réussi à sortir, mais en aggravant la précarisation des travailleurs/euses. C’est ainsi que 25 d’entre eux/elles ont constitué un syndicat pour faire entendre leurs revendications. Ils/elles ont créé la section du Sindicato de Trabajadores y Empleados de Servicios Públicos Domiciliarios (Syndicat des travailleurs/euses et employé(e)s des services publics domiciliaires) du Nord de Santander, filiale de la Confédération des travailleurs/euses de Colombie, à laquelle ont adhéré une centaine de membres en peu de temps.
Les travailleurs/euses syndiqués ont présenté une liste de revendications, mais l’entreprise a non seulement refusé de la négocier, mais elle leur a en plus fermé les portes, en leur interdisant de donner des renseignements ou de disposer des affiches. « Elle les a stigmatisés » dénonce Jonathan Díaz, le vice-président du syndicat. Outre cet épisode, l’entreprise a licencié 20 travailleurs/euses intérimaires, au seul motif qu’ils/elles avaient contacté les membres du syndicat.
Étant donné qu’ils/elles dispensent un service public, les employé(e)s ne pouvaient pas se mettre en grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
, et ils/elles ont décidé de soumettre le différend au tribunal arbitral. L’entreprise a retardé le processus. Avant cela ils/elles avaient déposé leur requête à la CETCOIT
Organisation internationale du travail
Structure tripartite créée par les Nations Unies (ONU) en 1919 pour promouvoir de bonnes conditions de vie et de travail. Principale instance internationale chargée de développer et de contrôler les normes internationales du travail.
Voir tripartisme, Guide des droits syndicaux internationaux de la CSI
, une instance de règlement des conflits cautionnée par l’OIT
Organisation internationale du travail
Structure tripartite créée par les Nations Unies (ONU) en 1919 pour promouvoir de bonnes conditions de vie et de travail. Principale instance internationale chargée de développer et de contrôler les normes internationales du travail.
Voir tripartisme, Guide des droits syndicaux internationaux de la CSI
. L’entreprise a alors accepté de négocier la liste de revendications et de signer une convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
pour les 110 travailleurs/euses syndiqués, en novembre 2013. Le principal succès de cette convention est d’avoir obtenu que les salaires ne soient plus plafonnés au salaire minimum légal dans l’entreprise Aguas Capital Cúcuta.
Mais quelques jours plus tard, l’entreprise a lancé une grande campagne en faveur d’un accord collectif destiné aux employé(e)s non syndiqués, en leur annonçant qu’ils/elles bénéficieraient des mêmes prestations que celles qui figuraient dans la convention, mais avec l’avantage de ne pas avoir à payer de cotisation syndicale. En effet, l’accord reprenait mot pour mot la convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
, à quelques titres près.
Le syndicat a laissé passer une période d’attente pour voir la réaction des travailleurs/euses à l’égard de l’accord et ainsi éviter des affrontements entre les employé(e)s eux-mêmes. L’entreprise n’a pas respecté plusieurs points de l’accord, se rendant coupable de non-conformité, ce qui a donné l’occasion au syndicat de rallier à sa cause un des responsables de l’accord, qui a renoncé publiquement à l’accord et a adhéré au syndicat, en dépit des pressions dont il faisait l’objet. Il a même reçu des menaces sur le téléphone de l’entreprise, l’enjoignant à se retirer du syndicat. Un autre responsable du syndicat a aussi reçu des menaces et a été suivi.
À partir de ce moment-là, le rapport de forces a changé et, suite à une campagne forte, le syndicat a obtenu que de nombreuses personnes qui avaient souscrit à l’accord adhèrent au syndicat, qui compte aujourd’hui 295 membres, c’est-à-dire plus d’un tiers des employé(e)s de l’entreprise. C’est ainsi que le syndicat a réussi à mettre en échec l’accord collectif et à faire appliquer la convention à l’ensemble des travailleurs/euses. De plus, il est parvenu à mettre fin aux contrats à durée déterminée : désormais, chez Aguas Capital Cúcuta, il n’y a plus que des contrats à durée indéterminée.
La banque espagnole BBVA a hérité de l’accord collectif de la banque Gran Ahorrar, avec laquelle elle a fusionné en 2005. Elle a également repris la convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
dont la gestion incombait, comme c’est toujours le cas, à trois syndicats : ACEB (le plus ancien et majoritaire), UNEB et SintraBBVA (syndicat d’entreprise
syndicat d’entreprise
Syndicat réservé aux employés d’une seule entreprise. Parfois appelé syndicat maison, il ne doit pas être confondu avec un syndicat jaune.
), qui comptaient alors 2500 adhérent(e)s, sur un total de 5200 travailleurs/euses, de telle sorte que la convention s’appliquait à l’ensemble du personnel de la banque.
Après la fusion, la banque s’est modernisée et a amélioré sa plate-forme technologique, laissant libre cours aux réductions de personnel et à un changement de politique du travail. Les charges de travail ont augmenté et les arrangements « volontaires » se sont généralisés pour faire partir les travailleurs/euses les plus anciens, en plus de ceux/celles qui sont licenciés suite à des processus disciplinaires devenus plus rigoureux. Ainsi, selon María Consuelo Bautista, du Conseil d’administration de l’ACEB, la banque a réussi à se défaire de 600 employé(e)s, syndiqués pour la plupart.
« Les travailleurs syndiqués se voyaient offrir deux options : soit ils recevaient 20% d’indemnités de licenciement supplémentaires pour quitter la banque, soit, de toute façon, ils étaient licenciés en touchant à peine les indemnités de licenciement légales. Beaucoup ont donc préféré la première option et s’en aller. De plus, les administrateurs des bureaux percevaient une prime s’ils parvenaient à faire sortir des employés du syndicat », souligne Bautista.
Parallèlement, la banque a lancé une politique d’externalisation externalisation Pratique permettant à un employeur de confier une partie des activités de son entreprise à un intervenant extérieur. À ne pas confondre avec la sous-traitance (qui consiste pour l’intervenant extérieur à faire réaliser les travaux par d’autres intervenants). en faisant appel à des entreprises de travail temporaire et, huit ans plus tard, pratiquement un tiers du personnel de la BBVA est intérimaire dans différents domaines du secteur financier.
Par conséquent, moins d’un tiers des travailleurs/euses étaient syndiqués, ce qui a permis à l’entreprise d’établir un accord collectif, en avril 2006. La banque a convoqué un groupe d’employé(e)s pour leur faire signer des documents en vue de renouveler l’accord, dans une perspective clairement antisyndicale, d’après María Consuelo Bautista.
En effet, il y a quelques années, des syndicats qui, ensemble, étaient majoritaires, sont aujourd’hui minoritaires. Désormais, 80% du personnel de la banque dépend de l’accord collectif, et le reste dépend de la convention, avec la circonstance aggravante que les premiers ont moins d’avantages que les seconds. Selon l’évaluation préalable, la banque octroie des primes, à divers titres, qui peuvent atteindre 3 millions de dollars US par an. Or, il s’agit d’évaluations subjectives et faussées, parce que les membres du syndicat ne sont pas suffisamment qualifiés et ne perçoivent jamais de primes, explique Bautista. Par ailleurs, les employé(e)s couverts par l’accord collectif bénéficient de meilleures aides à l’éducation et à la maternité.
Les gens restent syndiqués par fidélité au combat syndical, et parce que la convention offre un élément absent de l’accord : la stabilité, qui remonte avant 1990 et qui prévoit que le licenciement pour une juste cause doit être prouvé devant le juge. Lors de la négociation de la convention en 2009, la banque a voulu supprimer cet élément, mais les trois syndicats ont parlé d’une même voix pour le défendre.
« Cependant, souligne Bautista, dans certains cas les juges se sont prononcés en faveur des licenciements, allant dans le sens de l’entreprise. C’est-à-dire qu’ils ne suppriment pas rigoureusement la stabilité par la voie judiciaire ».
Dans tous les cas, il existe une profonde angoisse chez les membres de l’accord collectif parce qu’on exige d’eux/elles toujours plus de rendement au travail, parce qu’ils/elles doivent atteindre des objectifs de plus en plus élevés, sous peine de sanction ou de licenciement. Au contraire, les membres du syndicat subissent moins de pression à cet égard, ce qui constitue une bonne raison de renoncer à l’accord pour adhérer au syndicat.
Les syndicats dénoncent par ailleurs le fait que la non-conformité du processus de révision de l’accord collectif (période 2013-2015) par rapport à la norme établie par la Confédération syndicale des travailleurs/euses. L’entreprise a payé un institut de sondage pour déterminer la viabilité de l’accord, mais sans préavis. Les travailleurs/euses ont simplement été convoqués pour élire leurs délégué(e)s et c’est avec eux/elles que le nouvel accord a été signé.
« Acuerdo 01 de 1977 » (Accord 01) est le nom d’un régime de prestations en vigueur chez Ecopetrol depuis 37 ans pour les travailleurs/euses non syndiqués et qui, de fait, est assimilé à un accord collectif, puisqu’il s’agit d’un régime de prestations différent de celui établi dans la convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
.
« Pour moi, c’est un accord de fait, affirme Edwin Palma, le vice-président de l’USO, parce qu’il n’a jamais été négocié avec les travailleurs et que la procédure prévue par le Code du travail n’a pas été appliquée. C’était un accord du Conseil d’administration d’Ecopetrol qui a fixé les conditions de travail les plus avantageuses en échange de la non-syndicalisation des travailleurs. C’est pourquoi l’USO ne s’est pas développée au sein d’Ecopetrol. Les adhérents du syndicat représentent moins d’un tiers du nombre total de travailleurs. Si aujourd’hui nous sommes forts, c’est parce que sur les 30.000 travailleurs temporaires d’Ecopetrol répartis sur les différentes filiales, ils sont désormais 20.000 à adhérer à l’USO ».
L’Accord 01 couvre plus de 6000 travailleurs/euses, alors que la convention en couvre à peine 3000. « Mais ce qui est curieux, c’est que ces 6000 travailleurs sont censés être des personnes de confiance et de responsabilité, ce qui signifie qu’ils font doublon avec les travailleurs opérationnels, et c’est absurde », ajoute Palma.
En règle générale, les prestations proposées dans l’accord sont modifiées à chaque nouvelle négociation collective avec l’USO, affirme le dirigeant. Ce que l’entreprise négocie avec l’USO figure également dans l’accord, en comportant parfois même des améliorations pour que l’accord soit supérieur à la convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
. Par exemple, certaines prestations sont plus attrayantes dans l’accord, comme les stages de formation à l’extérieur, les bourses pour les travailleurs/euses, les indemnités, entre autres. « C’est un instrument qui affecte sérieusement le taux de syndicalisation chez Ecopetrol », précise-t-il.
C’est pourquoi cette année la direction nationale de l’USO a pris la décision politique d’engager des actions en justice en vue de supprimer l’Accord 01 et, ainsi, de garantir l’exercice de la liberté syndicale chez Ecopetrol ; c’est une lutte qui passe par la nécessité de syndiquer plus d’un tiers des travailleurs/euses.
Le défi consiste à convaincre les 6000 travailleurs/euses non syndiqués qui, sous l’apparence d’être des employé(e)s « de confiance et de responsabilité » assistent aujourd’hui à l’affaiblissement de toute une série de droits du travail, tels que le harcèlement, la surcharge de travail, etc. « Au cours des quatre derniers mois, nous avons accompagné ces travailleurs et nous avons enregistré des taux de syndicalisation importants » constate Palma, qui a par ailleurs signalé que l’USO souhaitait également engager des poursuites contre deux autres entreprises de l’industrie du pétrole qui recourent aux accords collectifs : Terpel et Wadford, qui comptent toutes les deux des membres de l’USO.
L’entreprise Ave Colombiana fabrique des articles électroniques. Elle a été créée il y a 50 ans par un Italien et ce sont ses enfants qui en sont aujourd’hui propriétaires. L’usine se situe sur la route de Zipaquirá à Nemocón, où elle emploie 150 travailleurs/euses, dont 28 sont membres à la fois de la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. de Zipaquirá du syndicat de l’industrie Sintramental, et du syndicat de base Sintrabel.
En 2005, lorsque l’entreprise a rencontré des difficultés et qu’elle a fait faillite, les travailleurs/euses syndiqués ont eu un geste honorable, en gelant les avantages de la convention pour sauver l’entreprise et leurs emplois. Malgré cela, profitant de la division interne qui avait séparé le syndicat en 2009, l’entreprise a imposé un accord collectif aux travailleurs/euses non syndiqués, qui offrait les mêmes prestations que la convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
.
Cet épisode a porté un coup à l’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. syndicale, d’après John Fredy González, le président de la Sintrametal Zipaquirá, car de nombreux membres ont quitté le syndicat pour adhérer à l’accord, qui leur donnait les mêmes avantages que la convention sans qu’ils/elles aient à payer de cotisation syndicale.
C’est à ce moment-là que les employé(e)s syndiqués ont commencé à faire l’objet de pressions et de harcèlement. Ceux/celles qui n’avaient plus la protection syndicale dont ils/elles bénéficiaient à la création du syndicat ont été licenciés, ce qui a également contribué à décourager les travailleurs/euses d’adhérer au syndicat. González lui-même a été victime de persécution et de harcèlement lorsqu’il était président du syndicat.
« Les camarades ont peur d’assumer la direction du syndicat, mais pas moi. C’est dans cet objectif que j’étudie le droit, je connais les lois et désormais j’ai davantage d’outils pour me défendre et défendre le syndicat ».
La négociation de la convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
s’est achevée en février et, faute d’accord, elle est actuellement entre les mains du tribunal arbitral.
Colpensiones est une entreprise industrielle et commerciale d’État qui dépend du ministère du Travail et du ministère des Finances ; elle a été créée en 2011 pour administrer le système de pensions qui relevait auparavant de la Sécurité sociale. Elle a débuté avec 60 employé(e)s mais un an plus tard elle comptait 1100 travailleurs/euses dans l’ensemble du pays, majoritairement des anciens employé(e)s de la Sécurité sociale et de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cajanal).
C’est alors que l’accord collectif a été établi, mais sans les formalités légales de rigueur, c’est-à-dire sans assemblée préalable de travailleurs/euses ni négociation de revendications. Simplement, l’entreprise a fait signer l’accord collectif à chaque nouveau travailleur/euse comme s’il s’agissait d’un accord volontaire entre l’employeur et le travailleur/euse, indiquant expressément que si le travailleur/euse adhérait au syndicat, il perdait les avantages de l’accord collectif, c’est-à-dire une demi-prime en juin, une prime de productivité et deux jours supplémentaires de congés.
Les 1100 employé(e)s n’étaient pas suffisamment nombreux pour effectuer l’énorme charge de travail de Colpensiones ; en effet, les prévisions de l’entreprise n’ont pas pu être réalisées, puisqu’elle comptait recevoir entre 80.000 et 100.000 dossiers (demandes de pensions) et qu’elle en a reçu autour de 300.000. De plus, l’outil informatique utilisé n’a pas fonctionné correctement. Par conséquent, la charge de travail et le nombre d’heures supplémentaires des employé(e)s (à qui elles n’ont d’ailleurs toujours pas été payées) ont augmenté, le temps de travail a été étendu aux samedis et même aux dimanches, et toute personne absente était menacée de licenciement. En outre, dans le cadre d’un contrat signé avec une agence de travail intérimaire, l’entreprise a embauché 600 nouveaux employé(e)s pour réaliser les mêmes fonctions que le reste du personnel, mais sans bénéficier de la stabilité de l’emploi.
En juillet 2013, face à cette situation, un groupe de 30 travailleurs/euses, jeunes pour la plupart, se sont réunis en secret pour créer le syndicat de base Sintracolpensiones qui, avec les conseils de la CUT, a réussi à accroître le nombre de membres pour atteindre 99 adhérent(e)s aujourd’hui, explique Johnny Erazo, étudiant en droit du travail et membre du Conseil d’administration.
L’entreprise a reconnu le syndicat et a maintenu le dialogue ; elle a changé de position face à l’obligation d’effectuer des heures supplémentaires et de travailler le samedi, et elle a réduit les problèmes de harcèlement au travail et les licenciements, mais elle ne progresse pas en ce qui concerne la négociation des revendications présentées par le syndicat en février dernier, en particulier l’égalité des avantages entre les personnels syndiqués et ceux qui ont signé l’accord collectif, ainsi que l’égalité des salaires, étant donné que certains travailleurs/euses réalisent la même tâche mais avec une différence de salaire qui se chiffre à près d’un million de pesos.
L’accord collectif n’a pas encore été révisé parce que les travailleurs/euses qui en dépendent n’ont pas la possibilité de se réunir pour en discuter et qu’ils/elles acceptent directement ce que l’employeur leur impose. « Notre objectif est de devenir le syndicat majoritaire dans deux ou trois ans et d’être en mesure d’éliminer l’accord collectif. Mais cela dépendra de la négociation que nous sommes en train de mener », précise Johnny Erazo.
Bimbo est une entreprise multinationale mexicaine de fabrication de pain, implantée en Colombie depuis 18 ans. Ses usines se trouvent à Tenjo (Cundinamarca), Calí et Soledad (dans le département d’Atlántico).
Le syndicat de base, Sintrabimbo, a été créé en 2005 avec 25 des 400 travailleurs/euses que comptait alors l’entreprise (il y en a aujourd’hui 3300). D’après Máximo Zamora Ruiz, le président du syndicat, il a été fondé en réaction à la politique de travail mise en œuvre par l’entreprise pour réduire les coûts : allongement des heures de travail obligatoires sans paiement d’heures supplémentaires, recrutement de nouveaux employé(e)s au salaire minimum, à la place des anciens employé(e)s mieux rémunérés, licenciement de travailleurs/euses qui avaient cinq ans d’ancienneté ou plus, sans entretien préalable, entre autres irrégularités.
En quelques mois, le syndicat a atteint 90 adhérent(e)s, mais l’entreprise a offert des avantages et convaincu la moitié d’entre eux/elles de renoncer à leur adhésion – et a licencié ceux qui n’étaient pas protégés par le droit syndical. L’attaque fut tellement brutale que, de crainte de passer sous la barre des 25 membres (nombre minimum requis pour un syndicat de base), les membres se sont affiliés au syndicat de l’industrie hôtelière, du tourisme et de l’alimentation de la CGT.
Un mois après la création du syndicat, et alors que celui-ci commençait tout juste à négocier la première convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
, l’entreprise a mis en place un programme de prestations pour les employé(e)s non syndiqués, qui consistait à leur offrir des cadeaux, généralement de l’électroménager, ce qui a découragé les travailleurs/euses de se syndiquer. Six mois plus tard, sans avoir mené à bien le processus de négociation de la convention, l’entreprise a réuni les travailleurs/euses non syndiqués pour leur faire signer un accord collectif qui leur donnait droit à certains avantages, à condition qu’ils/elles n’adhèrent pas au syndicat.
La convention a finalement été signée, mais elle était identique à l’accord collectif, ce qui a porté un sérieux coup au syndicat, qui a perdu 34 adhérent(e)s, ne laissant que 19 membres. Suite à des difficultés avec le syndicat de la CGT, les membres ont alors dû rechercher la protection d’un autre syndicat de l’industrie. Ils ont adhéré à l’Unión Trabajadora de Alpina (Union des travailleurs/euses d’Alpina – UTA), avec laquelle ils ont présenté la liste de leurs revendications, qui a été remise au tribunal arbitral étant donné que l’entreprise refusait de la négocier. En attendant la sentence arbitrale, les 19 membres syndiqués se sont vu retirer les avantages de l’accord collectif et leur salaire a été gelé. Cette situation a duré deux ans, après lesquels le syndicat ne comptait plus que sept adhérent(e)s, qui ont fait l’objet d’une discrimination totale de la part de l’entreprise et des autres travailleurs/euses.
De ce fait, une requête en protection a été soumise au tribunal de Tenjo pour obtenir le droit à l’égalité et le droit de se syndiquer, et le jugement a été prononcé en faveur du syndicat. En deuxième instance, le jugement a également été favorable, obligeant Bimbo à équilibrer les droits figurant dans l’accord et à verser aux employé(e)s syndiqués tout ce que l’entreprise avait cessé de leur payer. Ce triomphe a incité les travailleurs/euses à se syndiquer : ils/elles étaient plus de 25, et ils ont décidé de « ressusciter » le syndicat de l’entreprise. En septembre 2011, ils/elles ont créé Sinaltrabimbo et ont présenté leur liste de revendications, que l’entreprise a accepté de négocier, à condition que la convention ne dépasse pas les limites fixées par l’accord collectif.
Aujourd’hui, Sinaltrabimbo compte 200 adhérent(e)s et est en mesure de présenter des revendications, mais la négociation ne sera pas facile en raison des limites prévues par l’accord.
Les entreprises se servent des accords collectifs pour affaiblir les syndicats ou pour empêcher la formation de syndicats dans les entreprises. En 2013, ce sont 204 accords collectifs qui ont été déposés au ministère du Travail et, au cours de la dernière décennie, 190 accords ont été négociés en moyenne par an.
Dans 20% des entreprises qui ont adopté des accords collectifs en 2013, une convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
était négociée simultanément par un syndicat. Dans un tel contexte, les syndicats ont beaucoup de mal à se développer ; en effet, leurs membres sont en butte au harcèlement et à la discrimination et, dans le meilleur des cas, ils/elles obtiennent exactement les mêmes résultats par la négociation collective que les travailleurs/euses dépendant des accords, à la différence que les employé(e)s syndiqués doivent verser une cotisation au syndicat alors que les travailleurs/euses des accords n’ont pas de cotisation à payer.
Bien que le gouvernement de Juan Manuel Santos ait augmenté le nombre de signatures de conventions collectives et de travailleurs/euses bénéficiaires en l’espace de trois ans (2010-2013), la négociation collective demeure extrêmement marginale dans le système de relations de travail du pays. En effet, à peine 9,3% des travailleurs/euses adhérents aux caisses de compensation bénéficient d’une convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
.
Parmi les entreprises qui disposent d’une convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
(1449), le taux s’élève à tout juste 0,4% et, ce qui est plus inquiétant encore, dans à peine la moitié de ces entreprises la convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
de travail est négociée avec de véritables syndicats et des travailleurs/euses ayant une certaine autonomie.
En décembre 2014, William de Jesus Muñoz Zea et y Lina Marcela González López, membres du syndicat ASOTRAEMTELCO, ont eu recours à des actions en protection après avoir fait l’objet d’un licenciement illicite par la société Emtelco S.A. La protection n’ayant pas été accordée, le syndicat a eu recours à la voie ordinaire.
Le 29 juin 2014 fut constitué le syndicat SINTRATABLEMAC et le 1er juillet, plusieurs membres fondateurs ainsi que le président du syndicat furent licenciés sans motif valable. L’entreprise Tablemac MDF S.A.S. a allégué ne pas être au courant de l’établissement du syndicat. La protection constitutionnelle fut accordée aux travailleurs licenciés et leur réintégration a été ordonnée.
En juin 2014, une action en protection fut engagée contre la société Sodimac Colombia S.A., pour avoir soumis Juliana Ramirez Moreno à des pressions suite à son adhésion récente au syndicat SINTRASODIMAC, constituant par-là même un acte de persécution antisyndicale.
José Onofre Esquivel Luna, le vice-président de Sinaltrainal pour la section de Bugalagrande, a été blessé suite à une agression perpétrée par des tueurs à gages le 17 juin 2014 à Medellín.
Au cours de l’attaque, grâce à la réaction de l’escorte affectée à la protection du dirigeant syndical, un des agresseurs a trouvé la mort, un autre a été blessé et capturé, mais deux autres ont réussi à prendre la fuite. Un conducteur de bus qui passait au même moment a quant à lui reçu une balle dans la jambe.
C’est grâce à l’intervention de son garde du corps que le dirigeant syndical Luis Alberto Plazas Vélez a échappé à la mort dans un attentat à Cartagena, dont il est sorti indemne.
Plazas Vélez est enseignant, membre du syndicat d’enseignants Sindicato Único de Educadores de Bolívar, et secrétaire général de la CUT Bolívar depuis six ans. Il dirige par ailleurs l’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. et la mobilisation des travailleurs/euses en situation irrégulière de Cartagena qui adhèrent à la UGTI Bolívar.
L’attentat, qui a eu lieu le 16 mai 2014, a coûté la vie à un des deux agresseurs à moto, touché d’une balle dans la poitrine suite à un tir de défense du garde du corps.
La direction nationale du syndicat de l’industrie agroalimentaire Sindicato de Trabajadores de la Industria Agropecuaria (SINTRAINAGRO) a dénoncé l’assassinat, le 9 mai 2014, de Tomás Rodríguez Cantillo, appartenant au comité ouvrier et négociateur de l’exploitation de palmiers à huile Candelaria y Arrocera de l’entreprise Emma Perfecta Lacouture. Le syndicaliste a été assassiné pendant que les travailleurs/euses syndiqués au SINTRAINAGRO menaient la négociation collective autour de leurs revendications.
En avril 2014, le Sindicato Nacional de Trabajadores de la Industria Agropecuaria (SINTRAINAGRO) a décidé de convoquer une grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
dans l’entreprise Agroban, dans la région d’Urabá, après que la direction de l’entreprise a signé une convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
avec un syndicat minoritaire
syndicat minoritaire
Syndicat qui ne représente qu’une minorité des travailleurs au sein d’une unité de négociation.
, sans tenir compte de la convention antérieure signée par le réel représentant syndical.
Dans un communiqué, le syndicat a dénoncé l’attitude irresponsable de Mme Claudia Argotes, représentante légale d’Agroban SAS, exploitation Las Chelas, en signant une convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
avec le syndicat SINTRACOL, malgré la convention déjà en vigueur avec le SINTRAINAGRO, organisation
organisation
Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat.
représentant la majorité des travailleurs/euses dans cette entreprise.
Selon le SINTRAINAGRO, Agroban cherche à restreindre les dispositions de la convention en vigueur, violant le système de convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
ainsi que le décret gouvernemental 89 de 2014.
Jesús Adán Quintó était l’un des dirigeants de la lutte pour les terres des communautés noires dans la région du Medio et Bajo Atrato, membre de la Mesa Departamental de Derechos Humanos (Bureau départemental des droits humains) et secrétaire des droits humains de la filiale de la CGT dans le département de Choco. Malgré les menaces connues contre Jesús Adán, l’Unité nationale de protection (UNP) lui avait restreint les mesures de protection.
La CGT avait demandé, à plusieurs reprises, que l’UNP rétablisse ces mesures mais n’a obtenu aucune réponse. Le dirigeant social et syndical a été assassiné le 9 avril 2014 dans la municipalité de Turbo, située dans la région d’Urabá (département d’Antioquia).
Lors d’une interview accordée cinq jours avant son décès, Jesús Adán Quintó avait indiqué qu’il se sentait menacé et craignait pour sa vie, en ayant déjà été victime de plusieurs atteintes à sa vie. Il avait également formulé des accusations graves contre le trafic de drogues dans la région d’Urabá.
Le 16 avril 2014, des bombes incendiaires ont été lancées contre le siège de SINTRAEMCALI, le syndicat du secteur public de Calí, en Colombie. L’attaque s’est produite quelques jours après l’importante décision de justice du 11 avril, qui ordonnait au président colombien Juan Manuel Santos et au vice-président Angelino Garzón de demander pardon pour les crimes commis contre les syndicats SINTRAEMCALI, SINTRAUNICOL et SINTRATELEFONOS sous le gouvernement de l’ancien président Álvaro Uribe.
Le 21 mai 2014, à l’aube, le véhicule du vice-président de SINTRAEMCALI, José Reyes, a été incendié. C’est en essayant d’éteindre les flammes qui embrasaient son véhicule que le dirigeant syndical a été brûlé au deuxième degré à différentes parties du corps.
SINTRAEMCALI a fait l’objet de menaces et d’agressions de la part de groupes paramilitaires, en raison de son opposition au licenciement massif de travailleurs/euses du secteur public de Calí en 2004. Au cours de la décennie passée, au moins 15 membres de SINTRAEMCALI ont été contraints à l’exil, huit ont été assassinés et plus d’une centaine ont reçu des menaces. Le syndicat a également été la cible de « l’opération dragon », une tentative d’assassinat cautionnée par le gouvernement à l’encontre d’Alexander López Maya, alors président de SINTRAEMCALI et désormais sénateur, et contre d’autres défenseurs des droits humains de la région. Plusieurs membres des forces armées de Colombie sont en cours de jugement.
En mars 2014, la multinationale espagnole Prosegur a imposé à nouveau un pacte collectif en « achetant » et en menaçant les travailleurs et travailleuses. Deux millions de pesos était la somme qu’elle a offert, cette fois, à chaque travailleur/euse syndiqué pour qu’il renonce au syndicat et à la convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
et qu’il accepte le pacte collectif qu’elle avait renouvelé en décembre 2013.
Une plainte pénale a été déposée par Fidel Hugo Alfonso, président du Sintravalores, syndicat de base de Prosegur, auprès du ministère public, à l’encontre du représentant légal de l’entreprise, pour violation de la liberté syndicale, qui constitue une infraction au regard du Code pénal. Il a, en outre, déposé une plainte administrative auprès du ministère du Travail, pour traitement discriminatoire, entrave à la liberté syndicale et violation de la convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
.
Le 2 mars 2014, les travailleurs de Worldtex Caribe, entreprise textile qui compte plus de 400 travailleurs établie dans la zone franche de La Candelaria, à Mamonal, Cartagena, affiliés au SINTRATEXTIL et à l’ASTRATEC, ont dénoncé les menaces de mort dont étaient la cible les présidents et trois autres membres des deux syndicats.
Une brochure a été déposée dans le casier d’un des syndicalistes menacés, situé dans les locaux de l’entreprise. Les menaces ont été proférées suite à une activité pacifique de protestation menée par les travailleurs à la suite du refus de l’entreprise de répondre au cahier de revendications qui lui avait été présenté en mars 2013 et face à l’augmentation salariale d’à peine 1,94 % pour 2014.
Le 10 février 2014, la Confederación General del Trabajo (CGT) a condamné l’attentat dont a été victime Elsa María Páez, membre des comités exécutifs de la CGT et de l’Unión de Trabajadores Penitenciarios del Inpec (UTP).
L’attentat a eu lieu à 10 heures du soir, le 9 février : les gardes de sécurité ont découvert une grenade puissante sur le toit de son véhicule, dissimulée dans un poulet. L’explosif a été découvert alors qu’Elsa María Páez se préparait à se reposer avec son jeune fils dans sa résidence dans le centre de la ville. Grâce à la précision et à la rapidité des spécialistes de l’Unité nationale de protection, l’attentat n’a causé aucun dégât ni blessé personne.
Il convient d’ajouter qu’Elsa María Páez a été menacée à de multiples reprises et qu’il y a plus d’un an, elle a reçu de sérieuses menaces de mort.
De juillet 2012 à janvier 2013, dans la municipalité de Riohacha (département de La Guajira), le président et le trésorier du Comité directeur national du Sindicato Nacional de Trabajadores de la Industria del Carbón (SINTRACARBON) ont été menacés ainsi que leur famille. Les dirigeants participaient à la commission qui représentait le syndicat lors des négociations collectives menées avec la société Carbones del Cerrejón Limited. D’après l’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. syndicale, ces pressions étaient destinées à limiter les actions de SINTRACARBON alors qu’il œuvre à défendre les droits des travailleurs et le développement de la région. Les intéressés ont demandé des mesures de protection, mais n’ont pas obtenu de réponse satisfaisante, cohérente et efficace par rapport à leurs nécessités particulières.
La présidente départementale de l’Asociación Santandereana de Servidores Públicos (ASTDEMP) de la municipalité de Bucaramanga (département de Santander) a été menacée.
Le 8 avril 2013, le siège du syndicat a reçu une enveloppe contenant un pamphlet la désignant en tant que cible militaire et ennemie publique. Deux poupées étaient aussi jointes, représentant ses deux filles, l’une sans bras et l’autre sans jambe, le corps et la tête maculés de sang. Les menaces étaient signées par le groupe Comando Urbano de los Rastrojos. La dirigeante bénéficiait déjà de mesures de protection, mais a demandé qu’elles soient étendues à ses filles ; elle n’a encore reçu aucune réponse à sa demande.
Narciso Beltrán, membre de l’Asociación de Trabajadores del Campo (Asotracampo), une organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. paysanne affiliée à la Federación Agraria Nacional (FANAL), elle-même membre de la CGT, a été assassiné le 12 avril 2013, dans la municipalité de Galapa (Atlántico).
Narciso Beltrán avait été victime d’un déplacement forcé et une partie de son travail consistait à lutter pour la restitution des terres. Il aurait été tué par un groupe armé illégal, Ejército Anti Restitución de Tierras, composé de propriétaires terriens paramilitaires impliqués dans le trafic de drogues. Son père est le vice-président de l’association Asotracampo dont le projet collectif est de représenter plus de 130 familles qui occupent une partie de la ferme El Tamarino depuis 2001, ainsi que la défense du droit à la terre grâce à une restitution juste.
Selon Amnesty International, ces paysans ont été menacés par des groupes paramilitaires, notamment le 9 avril lorsqu’un paysan s’est entendu dire que « d’une façon ou d’une autre, vous partirez d’ici. Ces terres ont un propriétaire ».
Leonardo García Morera, un enseignant membre du Sindicato Único de Trabajadores de la Educación del Valle (SUTEV), a été assassiné le 13 février 2013 dans la municipalité de Bolivar (Valle del Cauca).
Ayant débuté sa carrière quelques années auparavant, Leonardo travaillait dans le secteur éducatif public et donnait cours en primaire, dans l’établissement El Naranjal, au siège Benjamín Agredo, à El Catre, dans la municipalité de Bolívar (Valle).
Il a disparu à midi le 13 février et a été retrouvé mort dans la soirée. L’enseignant œuvrait socialement auprès de la communauté indigène Embera et il avait récemment fait des démarches auprès d’une organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. internationale pour poursuivre dans cette voie. Après son assassinat, une directrice de l’établissement où il travaillait a fait savoir qu’ils avaient eu connaissance de menaces à l’encontre de Leonardo et d’autres enseignants, et qu’ils en avaient fait part au procureur.
La Raffinerie La Cabaña s’est opposée à l’officialisation de ses relations avec ses salariés en refusant de les engager directement. L’entreprise a aussi refusé de reconnaître la section du Sindicato Nacional de Trabajadores de la Industria Agropecuaria (Sintrainagro) et de discuter des revendications que l’organisation
organisation
Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat.
lui avait transmises en décembre 2012. De plus, les pressions exercées sur les travailleurs se sont étendues à leur famille. Le 3 janvier 2013, 86 membres du personnel de la raffinerie La Cabaña ont été renvoyés, y compris des dirigeants du syndicat. Des travailleuses et des travailleurs affiliés à l’organisation
organisation
Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat.
ont fait l’objet de menaces et le 28 janvier, Juan Carlos Pérez Muñoz, un militant syndical, a été assassiné dans la municipalité de Corinto (Cauca). En mars 2013, près de 400 travailleurs du secteur sucrier, membres de Sintrainagro, ont mené une grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
à la raffinerie La Cabaña.
En 2012, les travailleurs des entreprises Dimantec et Trateccol, toutes deux des sous-traitantes de Gecolsa qui est, à son tour, un fournisseur de la multinationale Drummond, ont constitué une section syndicale SINTRAIMEM à Valledupar, comme l’atteste l’acte déposé auprès du ministère du Travail en date du 28 mars 2012. À l’expiration de la période de la première convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
(2012-2013), un cahier de revendications fut présenté en novembre 2013 et des négociations engagées, lesquelles ont manqué de déboucher sur un accord. L’assemblée générale du syndicat a décidé de ne pas aller aux prud’hommes et conséquemment, il fut convenu de convoquer les bases pour soumettre la décision de grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
au vote. À souligner que le cahier de revendications s’adressait aux sociétés Trateccol et Dimantec, toutes deux sous-traitantes de Gecolsa. Suite à l’acquisition de Trateccol par Dimantec, le syndicat a décidé de retirer le cahier de revendications présenté initialement et de le resoumettre mais cette fois uniquement à Dimantec, de telle sorte que la négociation se déroule au sein d’une seule entreprise ; l’entreprise Dimantec Ltda. a réagi à la démarche du syndicat en qualifiant celle-ci d’« abus de droit », un argument invoqué par le patronat pour reporter successivement la négociation collective tout au long de l’année 2013. Les faits relatés se sont produits au cours de l’année 2013, motif pour lequel au début de l’année 2014, l’entreprise Dimantec a assumé, de manière arbitraire qu’en l’absence d’une convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
, un taux d’augmentation salariale différencié serait appliqué aux travailleurs syndiqués durant la période 2014-2015, nommément un taux de 3,6%, comparé à 4,5% pour les non syndiqués, conformément à une décision du gouvernement national. Cette différentiation constitue une discrimination manifeste et ouverte à l’égard des travailleurs syndiqués et une violation claire des droits et principes fondamentaux au plan social et syndical, de même qu’une atteinte au principe du « salaire égal pour un travail équivalent ».
Le 10 janvier 2014, les employé(e)s de la centrale hydroélectrique de Caldas – membres du syndicat SINTRAELECOL-CUT, affilié à l’organisation
organisation
Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat.
mondiale IndustriALL Global Union – ont organisé une manifestation pour revendiquer le droit à la mise en œuvre de leur convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
. Les manifestant(e)s ont également dénoncé les exactions commises par la société Empresas Públicas de Medellín (EPM) à l’encontre de la population de Caldas.
Les manifestant(e)s ont été brutalement pris à partie et violentés par la brigade anti-émeutes, l’Escuadrón Móvil Antidisturbios, qui a fait usage d’engins explosifs, l’un d’entre eux ayant gravement blessé plusieurs travailleurs/euses et des membres de leur famille. Parmi eux se trouvaient le président de la CUT et de SINTRAELECOL-Caldas, Arturo Oscar OROZCO, toujours hospitalisé dans un état jugé très sérieux, souffrant de graves blessures au niveau des yeux. Selon les informations disponibles, Arturo Orozco a perdu son œil gauche et les médecins font leur possible pour sauver son œil droit et reconstruire son visage.
C’est la quatrième fois qu’on attente à la vie d’Oscar Orozco, qui subit une véritable persécution de la part des instances de sécurité et de justice de l’État colombien, en particulier le bureau du procureur général. Ignorant délibérément son rôle de dirigeant syndical et de chef de file au sein de la communauté, le bureau du procureur a cherché à condamner Oscar Orozco en prétendant qu’il s’était lui-même infligé les blessures.
Luis Marin Rolong Ever, un responsable régional du Sindicato Nacional de Trabajadores Cerveceros de Bavaria (SINALTRACEBA) a été assassiné le 4 janvier 2014 par des hommes armés non identifiés, qui lui ont tirés dessus à six reprises alors qu’il attendait le bus dans la ville de Soledad.
Le jour suivant, le président de SINALTRACEBA, Rafael Maldonado Gamboa, a reçu des menaces de mort émanant d’un groupe paramilitaire lors de l’assemblée générale du syndicat.
Le 2 novembre 2013, Darío Cárdenas Pachón, vice-président de l’Unión Sindical Obrera (USO), a été arrêté à Villavicencio (Meta, Colombie) à la suite d’une décision de justice l’accusant d’obstruction des voies publiques, d’avoir porté atteinte à des ressources naturelles et endommagé intentionnellement des biens d’autrui.
L’USO a répété que son arrestation est le résultat d’un montage judiciaire pour empêcher le militant syndical de mener ses activités. D’autres dirigeants et leur famille subissent également une campagne de pamphlets et de calomnies, et font l’objet de menaces.
Le 9 novembre 2013, l’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. syndicale SINTRABIOFILM a dénoncé les activités constantes de persécution, d’obstruction et de contraintes dont fait l’objet l’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. syndicale au sein de l’entreprise BIOFILM S.A. Le syndicat a affirmé que la société a refusé de discuter des revendications et que ses dirigeants ont été victimes de menaces de la part de groupes criminels.
Le syndicat mondial IndustriALL a condamné l’attentat dont a été victime Óscar Arturo Orozco, président de la Central Unitaria de Trabajadores de Colombia (CUT) et du Sindicato de Trabajadores de la Energía de Colombia (SINTRAELECOL) à Caldas.
La nuit du 13 novembre, alors qu’Óscar Orozco circulait à bord d’un véhicule, il a essuyé des tirs qui ont brisé une vitre. Óscar Orozco a été blessé au visage et à la main gauche. À la suite de l’attaque, il a déposé une plainte auprès du procureur général de la nation et a demandé qu’une enquête balistique soit menée.
Óscar Orozco a déclaré que « cet acte lamentable est le dernier d’une série d’attaques que nous avons dénoncées au cours des derniers mois. Aujourd’hui, nous tenons le gouvernement responsable de notre intégrité physique et de nos vies. Nous exigeons que ces attaques fassent l’objet d’une enquête et que les responsables soient rapidement traduits en justice ».
Dans le département de Caldas, le dirigeant est connu pour ses luttes sociales et syndicales. Il a déjà été victime de quatre attentats ces dernières années, y compris des colis piégés. Le 4 août 2012, le président et les secrétaires de la CUT Caldas avaient été victimes d’un attentat alors qu’ils se rendaient à une réunion avec des marins pêcheurs et des mineurs dans le district d’Arauca. Personne n’a cherché à examiner le véhicule dans lequel ils se trouvaient ou à mener une enquête sur ce qui s’était passé. « Un an plus tard, le procureur a changé d’attitude et accuse désormais les victimes sur la base de tests qui indiquent sans doute un résultat faussement positif. Nous demandons à toutes les personnes qui nous soutiennent de suivre de près cette affaire, car il apparaît qu’après avoir pu échapper à une tentative d’assassinat, les victimes font face à la possibilité d’être emprisonnées par le procureur et le défenseur de la population », a déclaré un porte-parole du syndicat.
En octobre 2013, la Escuela Nacional Sindical (École nationale syndicale) de Colombie a dénoncé les menaces proférées contre Fredy Urrutia, président de la section de Zaragoza du Sindicato Nacional de Trabajadores de la Industria Minera, Petroquímica, Agrocombustibles y Energética (Sintramienergética). Les menaces ont commencé début juin, durant une grève convoquée par le syndicat suite à l’absence de conclusion d’accord en matière de hausse salariale et d’amélioration des conditions de santé et de transport avec la société d’exploitation minière Operadora Minera SAS, du groupe Colpatria.
Le 10 octobre 2013, les travailleurs de Nestlé affiliés au Sindicato Nacional de Trabajadores del Sistema Agroalimentario (Sinaltrainal) se sont enchaînés à l’entrée de l’usine à Bugalagrande et ont lancé une grève de la faim, en réclamant à la multinationale l’application des conventions collectives et le respect de la dignité des travailleurs et du syndicat.
Fernando Flórez Viveros a été assassiné le vendredi 27 septembre 2013, à son lieu de résidence dans le quartier Simón Bolívar de la ville de Cali. Fernando Viveros était président du syndicat SINDOEPAL, filiale de la CTC Valle.
L’Union syndicale ouvrière (USO) a entamé le 30 mai 2013 des poursuites contre l’entreprise pétrolière multinationale PACIFIC RUBIALES ENERGY. Selon le syndicat, l’entreprise viole systématiquement les droits syndicaux des travailleurs de l’industrie pétrolière de la municipalité de Puerto Gaitán. Elle a ainsi renvoyé plus de 3000 travailleurs affiliés à l’USO qui avaient fait grève pour exiger de meilleures conditions de travail.
D’après plusieurs témoins, les travailleurs doivent fournir une preuve de leur désaffiliation de l’USO pour pouvoir être engagés par les entreprises pétrolières qui oeuvrent dans la zone de Puerto Gaitán.
En août 2013, la multinationale Prosegur a engagé des poursuites pénales pour diffamation à l’encontre de huit travailleurs syndiqués, leur exigeant 500.000 USD d’indemnisation. Les travailleurs poursuivis sont Fidel Alfonso, président de Sintravalores, et sept dirigeants de la section de ce syndicat à Medellín, accusés de diffamation par deux directeurs de Prosegur pour avoir utilisé certaines expressions durant un rassemblement. En outre, deux d’entre eux sont accusés de dommages aux biens d’autrui, prétendument pour avoir écrit des slogans sur les murs.
Le dirigeant syndical Hubert de Jesús Ballesteros Gómez a été détenu le 25 août 2013. Membre du Comité exécutif de la CUT-Colombie, affiliée à la CSI et à la CSA, il a été détenu dans le cadre d’une grève agraire nationale.
Le 19 août 2013, la Central Unitaria de Trabajadores de Colombia (CUT) a condamné l’intention de la multinationale Drummond de briser la grève menée par ses travailleurs, en particulier ceux affiliés au syndicat Sintraminergética, ainsi que « la complicité » des autorités du travail avec l’entreprise. Selon le communiqué de la CUT, deux hauts fonctionnaires de la multinationale ont procédé à un vote pour mettre un terme à la grève, avec l’appui du ministère du Travail, sans prendre en compte le fait que la grève avait été convoquée par les syndicats de Drummond et qu’elle était organisée dans le respect de la Constitution, des lois du travail et des conventions internationales.
Le 13 août 2013, la Confederación General del Trabajo (CGT) a dénoncé les infractions commises par l’Empresa Mutual para el Desarrollo Integral de la Salud ESS (EmdiSalud EPS-S) de Tunja, suite au licenciement massif de travailleurs et de dirigeants syndicaux en représailles de la présentation d’un cahier de revendications.
Il a fallu un mois et demi au métro de la ville de Medellín pour accepter de négocier avec le syndicat nouvellement créé. En juillet 2013, des 48 points du cahier de revendications présenté par le syndicat Sintrametro, l’entreprise n’a accepté de négocier que deux points relatifs à des questions de droit non respectées. La direction a gonflé les chiffres du coût des revendications afin de les rejeter.
En juillet 2013, la raffinerie de sucre Risaralda, qui fait partie du même groupe économique que les raffineries Incauca et Providencia, a lancé une persécution antisyndicale contre plus de 400 coupeurs de canne à sucre, les menaçant de licenciement. Profitant de sa position dominante, la raffinerie de sucre a incité ses sous-traitants PROCAÑA SAS, MATECAÑA SAS et l’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. syndicale SINTRAIDUBAL à contraindre les travailleurs/euses sous-traités à s’affilier à ce syndicat, au risque de ne pas voir leur contrat renouvelé.
Le 26 juillet 2013, l’usine d’embouteillage de Coca-Cola à Medellín a licencié 132 travailleurs/euses sous-traités, dont 18 étaient syndiqués. Le syndicat Sinaltrainal a condamné ces licenciements qui visaient à empêcher les travailleurs/euses de négocier le cahier de revendications et à maintenir la précarité des salaires.
Le 3 juillet 2013, 16 chauffeurs de taxi membres du Sindicato Nacional de Trabajadores del Transporte (Syndicat national des travailleurs des transports - SNTT) ont été agressés et détenus par la police durant une manifestation pacifique à Cartagena.
En juin 2013, après avoir épuisé la procédure d’arrangement direct durant la négociation entre le syndicat Sintrapulcar-Tocancipá, nouvellement créé, et la multinationale des États-Unis Colpapel Kimberly, les travailleurs/euses ont voté en faveur de la décision de saisir la Cour d’arbitrage
arbitrage
Mécanisme de résolution extrajudiciaire des litiges impliquant l’intervention d’un tiers neutre, qui peut être soit un arbitre unique, soit une commission d’arbitrage. Dans le cadre d’un arbitrage non contraignant, les parties en désaccord sont libres de rejeter la recommandation émise par le tiers. Si elles se soumettent à un arbitrage contraignant, elles sont alors liées par sa décision. On parlera d’arbitrage obligatoire lorsqu’il s’agit d’une procédure prescrite par la loi ou relevant d’une décision des autorités, à laquelle les parties ne se soumettent pas volontairement.
Voir conciliation, médiation
. Le vote a été effectué dans les quatre usines dont dispose l’entreprise dans le pays et l’entreprise a exercé une pression significative sur les travailleurs/euses pour qu’ils votent en faveur de la Cour, dans le cadre d’une stratégie visant à démanteler le syndicat.
Le géant des télécommunications CLARO en Colombie est bien connu pour ses activités antisyndicales. Aucune organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. syndicale n’est présente à Comcel, une des entreprises du groupe. À Telmex-Colombia, qui fait également partie du même groupe, le Sindicato Nacional de Trabajadores de Telmex (Sintratelmex) ne compte que 190 travailleurs/euses affiliés. Malgré la situation fragile du Sintratelmex, l’entreprise a mis en œuvre une série de mesures antisyndicales visant à le faire disparaître, notamment le licenciement de dirigeants syndicaux.
Après avoir été ordonnée de réintégrer les travailleurs/euses licenciés abusivement pour avoir créé un syndicat, la Fundación Universitaria San Martín les a réintégrés mais en les affectant à des postes de travail inférieurs et séparés les unes des autres sur le campus universitaire.
En mars 2013, la Federación Nacional de Trabajadores de la Industria de las Artes Gráficas, Papeleros y Afines (Fédération nationale des travailleurs de l’industrie des arts graphiques, du papier et connexes - Fenalgrap) a dénoncé le harcèlement antisyndical dont est victime le Sindicato de Trabajadores de Flexo Spring S.A.S (Sintraflexospring). Fenalgrap a indiqué que, depuis la création de l’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. , l’entreprise a mené des actions de harcèlement et de pression à l’encontre des travailleurs/euses syndiqués, tout en empêchant de nouvelles affiliations à l’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. .
Lorsque les travailleurs/euses de l’entreprise de distribution de matériel de construction, Sodimac, ont décidé d’établir un syndicat (Sintrasodimac), l’entreprise a immédiatement lancé une politique de harcèlement et a également imposé aux travailleurs/euses une convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
parallèle en vue de les encourager à se désaffilier.
Au port de Buenaventura, l’entreprise de la construction de la Société portuaire Tecsa a refusé de négocier le cahier de revendications présenté par le syndicat Unión Portuaria, réclamant une égalité des droits en termes de salaires et une embauche directe des travailleurs/euses employés depuis plus de cinq ans par le biais d’entreprises intermédiaires. Tecsa a licencié 117 travailleurs sous-traités qui avaient exigé d’être engagés directement ; ils étaient d’ascendance africaine et syndiqués.
Dans la ville de Pereira, six travailleurs de Multiservicios, entreprise municipale en liquidation, ont commencé une grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
de la fin, en novembre 2012, pour empêcher le licenciement de 200 travailleurs, en violation de la convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
en vigueur.
En août 2012, au port de Buenaventura, Tecsa, entreprise sous-traitante de la Sociedad Portuaria, a refusé de négocier le cahier de revendications présenté par le syndicat Unión Portuaria, réclamant l’égalité des droits en termes de salaires et le recrutement direct des travailleurs qui sont employés depuis plus de cinq ans à travers des entreprises intermédiaires. Tecsa a licencié 117 travailleurs sous-traités qui avaient exigé un recrutement direct, tous d’ascendance africaine et syndiqués.
Au moins 18 syndicalistes ont été assassinés en Colombie et 359 ont reçu des menaces de mort en 2012.
En juillet 2012, Eder Tomás Cárdenas Chitiva, dirigeant syndical du SINDISPETROL, a été assassiné dans la ville de Paratebueno, Cundinamarca. Il faisait partie du groupe de travailleurs du consortium espagnol Masa Acciona, qui avait convoqué une assemblée permanente pour faire pression sur l’engagement de négociations. Selon des représentants syndicaux, depuis le début de l’assemblée permanente, les travailleurs/euses ont commencé à recevoir des menaces de mort de groupes armés.
Il n’existe pas d’instrument juridique susceptible de garantir la mise en œuvre des recommandations des organes de contrôle de l’OIT
Organisation internationale du travail
Structure tripartite créée par les Nations Unies (ONU) en 1919 pour promouvoir de bonnes conditions de vie et de travail. Principale instance internationale chargée de développer et de contrôler les normes internationales du travail.
Voir tripartisme, Guide des droits syndicaux internationaux de la CSI
. Les mesures à prendre pour éviter ou faire face aux violations des conventions concernant la liberté syndicale sont donc laissées au bon vouloir du gouvernement. Les organisations syndicales se voient contraintes d’engager de nouvelles procédures juridiques afin d’obtenir le respect des recommandations de l’OIT
Organisation internationale du travail
Structure tripartite créée par les Nations Unies (ONU) en 1919 pour promouvoir de bonnes conditions de vie et de travail. Principale instance internationale chargée de développer et de contrôler les normes internationales du travail.
Voir tripartisme, Guide des droits syndicaux internationaux de la CSI
par le gouvernement. C’est le cas de Sintracruzroja Colombia, qui avait déposé une plainte auprès du Comité de la liberté syndicale en 2004. Comme celle-ci n’a pas été entendue par le gouvernement, une procédure judiciaire a été engagée, qui attend l’arrêt définitif de la Cour suprême depuis le 31 mars 2009.
La tendance constatée les années précédentes se confirme : les actions de protestation menées par les travailleurs/euses non syndiqués et/ou du secteur informel ont augmenté. Il convient de citer celles des chauffeurs, transporteurs, conducteurs des chantiers, des chauffeurs de motos-taxis, des footballeurs, des 2.000 recycleurs qui ont manifesté à Bogotá comme l’ont fait les vendeurs et commerçants informels dans plusieurs villes colombiennes, des revendeurs d’essence et porteurs de bagages de la zone frontalière avec le Venezuela. Pour ne prendre qu’un exemple, rien que dans la ville de Medellín et ses environs, près de 15 manifestations ont été organisées par les conducteurs de bus urbains pour protester contre les constantes extorsions et atteintes à la vie, la liberté et l’intégrité de ces travailleurs.
Il convient de souligner la grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
du mois de février, effectuée par environ 140 travailleurs de la multinationale du secteur laitier DPA Nestlé (auparavant Cicolac, qui appartenait également à Nestlé). L’action, qui a duré 40 jours, a été déclenchée, entre autres, pour protester contre le refus de l’entreprise de faire aboutir le cahier de revendications présenté en décembre 2009. Cette grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
a été accompagnée d’une campagne médiatique de dénigrement pour faire pression sur les travailleurs.
Au mois d’octobre, l’Asociación de Trabajadores Enfermos de la Drummond-Puerto (Asotredp), ont manifesté devant le ministère de la Protection sociale et dénoncé leur grave condition de santé, entraînée par l’exercice de leur profession de mineurs. Les mineurs du bassin de Sinifaná, au sud-ouest du département d’Antioquia, se sont également mobilisés pour dénoncer la tragédie survenue cette année dans la commune d’Amagá, où 74 mineurs ont trouvé la mort.
Dans la commune de La Jagua de Ibirico, dans le département du Cesar, les travailleurs membres du Sindicato de Trabajadores de la Industria Minera y Energética (Sintramienergética) ont lancé au mois de juin une grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
qui durera 40 jours, à Carbones de La Jagua, entreprise appartenant à la multinationale suisse Glencore. La grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
a abouti à la signature de la convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
de travail. Dans les communes de Segovia et Remedios, dans le département d’Antioquia, plusieurs manifestations ont été organisées au mois de septembre, puis une grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
générale qui a vu s’impliquer les habitants de ces communes, pour défendre les titres de propriété de l’entreprise Frontino Gold Mines qui avaient été cédés aux travailleurs. Ces différentes mobilisations mettent en lumière les graves problèmes du secteur minier, avec leurs conséquences funestes sur l’environnement et la population, tout comme le fait que les intérêts du capital multinational priment sur les intérêts nationaux.
Au regard de plus d’un million d’entreprises et 19 millions de travailleurs/euses que compte le pays, la négociation collective est un phénomène très marginal. Une baisse des négociations collectives a été enregistrée au cours des huit dernières années. Le gouvernement colombien n’a pris aucune mesure pour encourager une négociation collective libre et de bonne foi. L’attitude antisyndicale généralisée est toujours de mise parmi les employeurs, avec des pratiques contraires à la bonne foi et à la négociation libre et volontaire, et les instruments juridiques ou administratifs pour parer à cette situation sont inadéquats ou inefficaces pour protéger le droit à la négociation collective.
L’impunité concernant les crimes commis contre des syndicalistes reste un problème de taille. Seuls 25,5% des homicides donnent lieu à une enquête du parquet national, qui ne parvient à mener des investigations que dans 3% des autres cas de violence antisyndicale. Par ailleurs, le nombre de jugements est encore faible, ce qui maintient le taux d’impunité pour ce qui est des violations exercées contre des syndicalistes autour de 98%. Les enquêtes menées par la division spéciale du parquet jusqu’en février 2010 n’enregistrent pas des résultats importants. 1.344 cas ont été assignés à la division spéciale, mais en réalité, les recherches ne peuvent porter que sur 1.150 cas, 194 dossiers physiques étant introuvables.
Entre janvier 2002 et avril 2010, 296 arrêts relatifs à la violence syndicale ont été rendus à l’échelon national, dont 207 par les juges spécialisés dans les affaires de violence antisyndicale. Les jugements concernent 414 victimes, dont 254 sont des syndicalistes et 12, des membres de leur famille. Par ailleurs, 148 personnes sont des victimes indirectes de la violence antisyndicale mais qui n’avaient aucun rapport avec les syndicats.
Ces données indiquent qu’en dépit de l’augmentation du nombre de jugements, l’impunité reste très élevée. Dans les cas de disparition forcée, elle est terrifiante – un seul jugement sur 218 cas – ; quant à l’impunité de la violence non létale qui vise à l’intimidation et entrave la liberté syndicale, elle atteint presque 100%.
Le recrutement civil ainsi que les contrats de prestation de services, également appelés Ordres de prestation de services (OPS), rendent impossible pour les effectifs concernés d’adhérer à un syndicat car ils sont considérés comme des travailleurs relevant d’un régime juridique différent du droit du travail.
La sous-traitance, ou externalisation externalisation Pratique permettant à un employeur de confier une partie des activités de son entreprise à un intervenant extérieur. À ne pas confondre avec la sous-traitance (qui consiste pour l’intervenant extérieur à faire réaliser les travaux par d’autres intervenants). du travail, reste en plein essor, surtout du fait de la création des Coopératives de travail associé. Les associés ne sont en effet pas considérés comme des travailleurs, ils ne jouissent pas des droits fondamentaux consacrés dans la législation du travail car ils relèvent de la législation relative aux coopératives et non pas du droit du travail. Ils ne disposent pas non plus de la possibilité d’adhérer à un syndicat, entre autre raisons justement parce qu’ils n’ont pas le statut de travailleurs/euses.
Le gouvernement national persiste dans son refus de garantir le plein exercice du droit de négociation collective pour les employé(e)s de la fonction publique, en dépit de la ratification par la Colombie des Conventions n°151 et n°154 de l’OIT
Organisation internationale du travail
Structure tripartite créée par les Nations Unies (ONU) en 1919 pour promouvoir de bonnes conditions de vie et de travail. Principale instance internationale chargée de développer et de contrôler les normes internationales du travail.
Voir tripartisme, Guide des droits syndicaux internationaux de la CSI
et de la promulgation du décret 535 de 2009, qui en réalité ne fait référence qu’à la concertation, en soi très différente à la négociation collective.
S’il est vrai que l’on a pu constater une légère augmentation du nombre de conventions collectives signées au cours de l’année 2009 (360, par rapport aux 280 signées en 2008 d’après les données du ministère de la Protection sociale), la Convention n°98 de l’OIT
Organisation internationale du travail
Structure tripartite créée par les Nations Unies (ONU) en 1919 pour promouvoir de bonnes conditions de vie et de travail. Principale instance internationale chargée de développer et de contrôler les normes internationales du travail.
Voir tripartisme, Guide des droits syndicaux internationaux de la CSI
est toujours violée. Cette année encore, 221 pactes collectifs ont été conclus (sans variation par rapport à l’année précédente) ; ceux-ci sont utilisés par les employeurs pour proposer de meilleures garanties aux salariés non-syndiqués et faire ainsi en sorte que les travailleuses et les travailleurs désistent de toute velléité syndicale.
Les lois colombiennes ont exercé une influence dans la diminution du nombre de syndicats, en particulier depuis l’adoption de la loi 50 de 1990 qui fixe à moins d’un an la durée du contrat de travail individuel, ce qui dans la pratique interdit aux travailleuses et aux travailleurs d’adhérer à un syndicat car ils courent le risque de ne pas voir leur contrat de travail renouvelé. Cette situation a encore été aggravée par l’adoption de la loi 789 de 2002 promulguée par le gouvernement national prétendument dans le but de stimuler la création de nouveaux emplois.