1 – Violations des droits sporadiques
L’indice CSI des droits dans le monde

Allemagne

L’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. affiliée à la CSI en Allemagne est la Deutscher Gewerkschaftsbund (DGB).

L’Allemagne a ratifié la Convention n° 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical (1948) en 1957 et la Convention n° 98 sur le droit d’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. et de négociation collective (1949) en 1956.

En pratique

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Participation de 3 000 employés des chaînes publiques allemandes de radiodiffusion à des grèves et des actions à l’échelle nationale 18-11-2019

La communauté mondiale des syndicats de radiodiffusion affiliés à UNI Global Union a manifesté sa solidarité avec ses collègues en grève dans les chaînes publiques allemandes de radiodiffusion ARD et ZDF.
Quelque 3 000 employés des chaînes publiques allemandes ont participé à des grèves et à des actions à l’échelle nationale le 18 septembre 2019. Ces actions faisaient suite à l’appel lancé par le syndicat ver.di, affilié à UNI et représentant les travailleurs dans le secteur des services, en réponse à l’impasse de la négociation collective avec les chaînes nationales. L’affichage à l’écran de nombreux programmes des chaînes régionales appartenant à la chaîne de télévision nationale ARD (telles que WDR, SWR, MDR, SR, BR et NDR) est devenu noir.
Ver.di a exigé un engagement clair dans les services publics de radiodiffusion et dans leur rôle particulier dans la démocratie, qui est plus important que jamais. Le syndicat craignait que, si les conditions se détérioraient davantage, la capacité des chaînes à remplir leur mission de service public soit compromise.
UNI MEI a soutenu Ver.di et ses collègues en grève des chaînes ARD et ZDF, en partageant les craintes des collègues qu’un trop grand nombre de dirigeants dans les institutions des services publics, ainsi que dans les gouvernements des États et les Parlements, aient cédé aux pressions des populistes au lieu d’appuyer et de défendre l’indépendance des radiodiffuseurs de service public.

Augmentation de l’ingérence des employeurs19-06-2015

Les syndicats et les comités d’entreprise ont fait état d’une augmentation de l’ingérence des employeurs dans les activités légitimes. À titre d’exemple, la direction du constructeur automobile coréen Hyundai à Rüsselsheim a essayé de licencier et d’intimider des membres du comité d’entreprise. Le syndicat IG Metall a déposé une plainte auprès du Point de contact national de l’OCDE à Berlin pour violation des Principes directeurs à l’intention des entreprises multinationales. Toutefois, Hyundai refuse de s’engager dans le processus de médiation qui contribuerait à régler le différend.
L’entreprise Neupack, qui compte des usines à Hambourg et à Rotenburg (Wümme), n’a cessé de s’ingérer dans des grèves légales. N’ayant pas reçu d’augmentation salariale ni de congé de maladie rémunéré pendant des années, les travailleurs se sont syndiqués et se sont mis en grève pour réclamer leurs droits. La direction a fait appel à des travailleurs migrants afin de remplacer le personnel en grève, sapant ainsi l’efficacité de la grève. En outre, des détectives privés ont été engagés pour suivre les dirigeants du comité d’entreprise, que la société a tenté de licencier en raison de leur militantisme.

Syndicats jaunes06-08-2014

Dans certains cas, les employeurs ont établi des syndicats jaunes en vue d’affaiblir les syndicats indépendants. Par exemple, l’entreprise Siemens a investi 50 millions d’euros dans le syndicat des comités d’entreprises indépendants Arbeitsgemeinschaft Unabhängiger Betriebsangehöriger (AUB) afin d’entrer en concurrence avec le syndicat des métallurgistes IG Metall. Le président de l’AUB a été emprisonné par après pour corruption et fraude fiscale. Toutefois, l’AUB demeure actif dans diverses entreprises, dont ALDI et Hyundai.

Refus de négocier01-04-2013

En avril 2013, 97 pour cent des membres du syndicat Vereinte Dienstleistungsgewerkschaft ont voté en faveur d’une action de grève sur le site d’Amazon à Leipzig. La direction a refusé, à maintes reprises, d’entamer des négociations salariales et a encouragé ses employé(e)s à adhérer à des comités d’entreprise plutôt qu’à des syndicats. L’entreprise compte 1.200 travailleurs/euses permanents et 800 travailleurs/euses intérimaires.

Ingérence dans les grèves01-06-2012
Négociation collective31-12-2011

L’Allemagne possède une longue tradition de négociation collective. Toutefois, dans de nombreux secteurs, des clauses d’exemption ont été convenues entre les partenaires sociaux partenaires sociaux Désigne les syndicats et les employeurs ou leurs organisations représentatives. qui permettent aux entreprises de ne pas tenir compte, dans certains cas, des conventions collectives en vue de préserver les emplois.

Lorsque des concessions ont été accordées en matière de salaires, des garanties d’emploi ont été principalement assurées en contrepartie. L’un des problèmes concernent le dumping salarial et social lorsque des conventions collectives sont conclues par des syndicats jaunes ou des syndicats qui comptent peu de membres et qui n’ont dès lors pas la capacité suffisante pour les imposer. Les tribunaux du travail mettent de plus en plus en cause cette pratique.

L’un de ces pseudo-syndicats, l’Association de négociation collective des syndicats chrétiens (CGZP) fixe, depuis de nombreuses années, les normes des salaires minimums dans le secteur du travail temporaire. Après que le Tribunal fédéral du travail d’Allemagne a privé la CGZP du droit de conclure des négociations collectives et a donc rejeté son statut de syndicat, le Tribunal du travail régional de Berlin a déclaré nulles toutes les négociations collectives conclues par ce syndicat.

Dans un cas similaire, le Tribunal du travail régional à Hamm a jugé que le Syndicat des travailleurs du bois et du plastique (GKH), affilié à l’Association des syndicats chrétiens, ne bénéficie pas du droit de conclure des négociations collectives. Pendant des années, ce pseudo-syndicat a conclu, dans toute l’Allemagne, des négociations collectives établissant de bas salaires, de longues heures de travail et de mauvaises conditions de travail avec les organisations d’employeurs dans les secteurs de l’ébénisterie, de la menuiserie et du maquettisme.

La législation ne reconnaît pas le droit de grève aux fonctionnaires31-12-2011

Bien que le Tribunal administratif de Düsseldorf ait jugé que les enseignants nommés fonctionnaires ne doivent pas être sanctionnés s’ils participent à une grève, le législateur n’a pris aucune initiative précise pour que la législation consacre enfin le droit de grève des fonctionnaires.

Employeurs antisyndicaux31-12-2010

La discrimination systématique exercée par l’État n’existe pas en Allemagne. En dépit de la riche tradition de syndicalisme, de négociation collective et de codécision, nombreuses sont les entreprises qui manifestent une hostilité à l’égard des syndicats. Dans de tels cas, les représentants syndicaux externes, par exemple, n’ont pas le droit d’accéder au lieu de travail et les employeurs peuvent entreprendre une propagande antisyndicale. En outre, des syndicats sont régulièrement victimes de discrimination par les employeurs, résultant en des licenciements, des rétrogradations, des transferts et une discrimination en matière d’embauche de militants syndicaux, en particulier ceux impliqués dans l’établissement de comités d’entreprise.

Dans certains cas, les élections au comité d’entreprise en 2010 ont été bloquées par des employeurs, par exemple à l’usine de ciment de Westerwelle à Herford. Finalement, cela s’est retourné contre l’entreprise Westerwelle. Avec un taux de participation de 95%, les travailleurs de Westerwelle ont clairement démontré l’importance qu’ils accordent à leur droit de vote au comité d’entreprise. Juridiquement, un tel blocage n’est pas simplement une infraction mineure mais un délit passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à un an.

Première victoire importante dans la lutte pour le droit de grève des fonctionnaires31-12-2010

Une avancée significative a été accomplie en faveur des fonctionnaires allemands dans la lutte contre la stricte interdiction des grèves. Dans un cas particulier, le Tribunal administratif de Düsseldorf a décidé que les enseignants qui sont nommés fonctionnaires ne doivent pas être sanctionnés s’ils participent à une grève. Par conséquent, la sanction disciplinaire imposée, fin 2010, à une enseignante qui avait participé à une manifestation a été annulée.

Discrimination à l’encontre d’adhérents syndicaux30-11-2008

Il n’y a pas de discrimination systématique opérée par l’État en Allemagne ; en revanche, de multiples cas de discrimination antisyndicale par les employeurs ont eu lieu. Elle peut prendre la forme de licenciements, de rétrogradations, de mutations et de discrimination à l’embauche de militants syndicaux, en particulier lorsqu’ils veulent constituer des comités d’entreprise. L’association pour la langue allemande a donné au mot betriebsratsverseucht, qui signifie « infesté de comités d’entreprise », le titre de « pire terme de l’année » en 2009. Comme le porte-parole de l’association l’a expliqué au jury, ce terme représente une attitude « qui malheureusement est devenue très répandue ». Le jury avait entendu ce terme à l’occasion d’un programme de télévision, au cours duquel un salarié de la chaîne du bâtiment Bauhaus indiquait que ce terme était utilisé par les cadres de l’entreprise lorsque des collègues d’une filiale dotée d’un comité d’entreprise voulaient passer à une autre filiale exempte de représentation syndicale.

Employeurs antisyndicaux30-11-2008

En dépit de la riche tradition du syndicalisme, de la négociation collective et de la représentation sur le lieu de travail, nombreuses sont les entreprises qui se montrent ouvertement hostiles aux syndicats. Dans de tels cas, les représentants syndicaux externes, par exemple, n’ont pas le droit d’accéder au lieu de travail et les employeurs entreprennent une propagande antisyndicale.

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