5+ - Les droits ne sont pas garantis du fait de l’absence de l’État de droit
L’indice CSI des droits dans le monde

Burundi

Les troubles politiques au Burundi ont pris une tournure fatale en 2015 après que l’ancien président Pierre Nkurunziza ait annoncé son intention de briguer un troisième mandat. Les manifestations de rue ont entraîné de violents affrontements, et des centaines de milliers de personnes ont fui vers les pays voisins en quête de sécurité.

Nkurunziza est mort en juin 2020, quelques jours après l’arrivée au pouvoir d’Évariste Ndayishimiye au Burundi à la suite des élections présidentielles de mai 2020. Cependant, la grave situation des droits de l’homme dans le pays est restée largement inchangée. Les membres de l’opposition et les personnes perçues comme des opposants au gouvernement ont continué à subir les attaques des autorités et des membres du parti au pouvoir.

La Commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi, créée en septembre 2016 est le seul mécanisme d’enquête international encore en activité sur le Burundi, bien que sans accès au pays. Chaque année depuis sa création, la commission a documenté de graves violations des droits de l’homme, qui dans certains cas peuvent s’apparenter à des crimes contre l’humanité.
Selon son rapport publié en septembre 2020, l’espace démocratique reste très étroit, l’impunité persiste et rien n’indique que le niveau des violations des droits de l’homme ait diminué sous le nouveau gouvernement. La corruption et les flux financiers illicites ont réduit les ressources de l’État et affecté tous les droits de l’homme dans un pays où soixante-quatorze pour cent de la population vit dans une pauvreté multidimensionnelle.
Lors de sa mise à jour de mars 2021, la commission a déclaré que les partenaires du Burundi devraient utiliser des facteurs concrets et objectifs pour évaluer les progrès du gouvernement burundais dans la lutte contre la situation désastreuse des droits de l’homme.

Les organisations affiliées à la CSI au Burundi sont la Confédération des syndicats du Burundi (COSYBU) et la Confédération syndicale du Burundi (CSB).

Le Burundi a ratifié la Convention n° 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical (1948) en 1993 et la Convention n° 98 sur le droit d’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. et de négociation collective (1949) en 1997.

En pratique

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Détention du président du syndicat de l’éducation 09-01-2020

Le président du Syndicat général du personnel enseignant de l’éducation du Burundi (Sygepebu) vient de passer sa première nuit aux cachots du commissariat de la province Rutana. 
D’après Gérard Niyongabo, président du Sepeduc (Syndicat des enseignants professionnels de l’éducation), Antoine Manuma, président du Syndicat général du personnel enseignant de l’éducation du Burundi (Sygepebu) a été interpellé dans la soirée du 8 janvier 2020 par le chargé des services de renseignement de la province Rutana. Le premier craint lui-même une arrestation d’un moment à l’autre  : « Nous sommes accusés de nous opposer contre les retenues sur salaire forcées de 500 BIF par la Cossesona sur les comptes des enseignants », s’insurge Niyongabo. 
Le président du Sepeduc tranquillise tous les enseignants et leur demande de poursuivre leur tâche quotidienne en dépit de cette mauvaise passe. Il les exhorte également à signer et à relayer la pétition en ligne des syndicats Sygepebu et Sepeduc contre les retenues sur salaire forcées exercées par la Cossesona. 
Quant à la Cossesona, M. Niyongabo leur demande de respecter la loi. « S’ils ont opté de nous arrêter, ce n’est pas leur tâche ». Il demande que la justice fasse son travail. 
Contacté, Victor Ndabaniwe, président de la Cossesona, affirme qu’il a effectivement demandé au parquet d’arrêter les responsables des deux syndicats. D’après lui, il y aurait des infractions pour lesquelles la justice va les auditionner. 

Arrestation du président de la COSYBU31-12-2016

Le 28 décembre 2016, Tharcisse Gahungu, président de la Confédération syndicale du Burundi (COSYBU), une affiliée de la CSI, a été arrêté en compagnie de trois autres syndicalistes par des agents du Service de renseignement burundais. Les faits se sont déroulés à Ijenda, à une trentaine de kilomètres de Bujumbura. Tharcisse Gahungu devait tenir une réunion le lendemain, destinée à créer un syndicat dans le secteur de la théiculture. Le directeur de l’Office du thé du Burundi (OTB) avait alerté les autorités dans une lettre où il leur demandait de « prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher la réunion ». Il avait ajouté qu’« un syndicat serait de nature à créer le désordre et le chaos dans la filière du thé ». Certains médias proches du pouvoir n’ont pas hésité à affirmer que le militant syndical était instrumenté par des Occidentaux désireux de nuire à l’OTB. Après trois nuits en prison, les quatre syndicalistes ont été libérés le 31 décembre.

Un syndicat d’enseignants décimé et finalement suspendu31-12-2015

Selon le Bureau régional africain de l’Internationale de l’éducation (IE) qui a diligenté une mission au Burundi en octobre suite à la grave crise que connaît le pays, au moins 250 enseignants se sont exilés en 2015. L’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. affiliée de l’IE, le Syndicat des travailleurs de l’enseignement du Burundi (STEB), serait décimée. Selon les conclusions de la délégation, « les membres du STEB vivent dans un climat de peur et n’osent pas s’exprimer ouvertement ». La délégation s’est notamment alertée du sort réservé à Oscar Ndabazaniye, membre du STEB, emprisonné depuis le 6 juillet et qui a participé quelques semaines plus tôt à un atelier de jeunes enseignants organisé par l’IE et la Fondation Friedrich Ebert à Dakar. En décembre, le STEB voyait ses activités suspendues par décision du ministère de l’Intérieur comme une douzaine d’autres organisations actives dans le développement, la communication et la défense des droits humains.

Arrestation arbitraire d’un journaliste18-06-2015

Les autorités ont ordonné la fermeture de la principale radio de Bujumbura, Radio publique africaine (RPA), l’accusant « d’incitation » alors qu’elle couvrait les manifestations qui ont eu lieu dans la capitale à l’approche des élections législatives controversées. De plus, Bob Rugurika, un journaliste employé chez RPA et membre de l’Union burundaise des journalistes, a été arrêté pour avoir enregistré la confession d’un crime impliquant des services de sécurité. En septembre 2014, trois nonnes catholiques romaines, âgées de 75 à 83 ans, avaient été assassinées dans un couvent au nord de Bujumbura.

Une grève générale réprimée03-06-2015

Après l’absence de réaction des autorités à des revendications portant sur le coût du carburant et des appels téléphoniques, puis ensuite au dépôt d’un préavis de grève grève Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.

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, les deux affiliées de la CSI, la Confédération des syndicats du Burundi (COSYBU) et la Confédération syndicale du Burundi (CSB) collaborant ensemble au sein du Collectif contre la vie chère, ont observé une grève grève Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.

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générale le 5 mars. La veille, les deux centrales ont reçu un courrier de la ministre compétente cherchant à les intimider en stipulant que la grève grève Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.

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constituerait une faute lourde passible de licenciements.
Dans les jours qui ont suivi la grève grève Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.

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, la répression a frappé de nombreux grévistes. Aux abords et dans un marché de la capitale, le président du marché escorté par des jeunes affiliés au parti au pouvoir ont empêché des transporteurs et des commerçants qui avaient suivi le mot d’ordre de grève grève Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.

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de travailler. Des stands et boutiques fermés avaient été marqués d’une croix durant la grève grève Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.

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, des plaques de véhicules avaient aussi été relevées. Dans les secteurs de l’enseignement et de la santé, les menaces et les intimidations ont visé les grévistes. En province, le directeur de l’hôpital de Rumonge a porté plainte contre Claudine Nkurikiye, une infirmière, responsable locale du Syndicat national du personnel médical et aide-soignant (SYNAPA) au motif qu’elle avait déstabilisé les services de santé, alors qu’elle avait veillé à ce qu’un service minimum service minimum Opérations normalement requises dans un établissement public ou privé lors d’une grève, pour ne pas mettre en danger la vie ou les besoins élémentaires de la population ou causer des dégâts irréversibles.

Voir Guide des droits syndicaux internationaux de la CSI
soit maintenu. Devant la multiplication des faits de répression et d’intimidation, la COSYBU a porté plainte devant le Comité de la liberté syndicale de l’OIT Organisation internationale du travail Structure tripartite créée par les Nations Unies (ONU) en 1919 pour promouvoir de bonnes conditions de vie et de travail. Principale instance internationale chargée de développer et de contrôler les normes internationales du travail.

Voir tripartisme, Guide des droits syndicaux internationaux de la CSI
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Arrestation d’un dirigeant syndical28-05-2015

Le 15 mai, David Dusabe, vice-président de la Fédération nationale des travailleurs du transport du social et de l’informel (FNTT-SI) et conseiller juridique de la COSYBU, a été arrêté à Kirundo au motif qu’il aurait appelé à des manifestations contre le troisième mandat de l’actuel président. Il a été libéré le 28 mai. De nombreux syndicats et organisations d’autres pays ont fait campagne pour sa libération.

Le syndicat des magistrats dans la ligne de mire28-02-2015

En février, le Syndicat des magistrats du Burundi (SYMABU) a dénoncé une vague de mutations visant ses membres et en particulier les magistrats faisant partie de son exécutif. Pas moins de huit de ses dirigeants ont été visés avec des affectations souvent très éloignées de leur domicile. Des revendications salariales du SYMABU étaient ici en cause, mais plus globalement, le SYMABU fait l’objet depuis plusieurs années d’attaques constantes de la part du gouvernement à travers des nominations orchestrées par les autorités et faisant fi des règles de séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le judicaire ; par des tentatives de noyautage du syndicat ; par une sanction administrative visant Jean-Pierre Munyembari, magistrat, mais aussi secrétaire général du SYMABU et par les difficultés rencontrées par le syndicat pour se faire reconnaître.

L’on empêche les journalistes et les travailleurs informels de constituer des syndicats19-08-2013

Depuis plus d’un an, les journalistes tentent d’effectuer l’enregistrement de leurs syndicat, mais le ministère le leur refuse. Cinq syndicats du secteur informel attendent la fin de la procédure d’enregistrement.

Discrimination antisyndicale19-08-2013

L’entreprise Sosuno a licencié des membres syndicaux parce qu’ils avaient pris part à une grève.

Mesures de rétorsion contre les grévistes30-06-2013

Les enseignants qui ont participé au mouvement de grève de 3 à 5 jours en juin 2013 se sont vu retenir 2 à 3 mois de salaires sous prétexte qu’ils n’appartiennent à aucun syndicat.

Suspension des activités syndicales08-02-2013

Le 8 février 2013, le gouvernement a suspendu l’enregistrement du Syndicat général des commerçants (SYGECO), mais il a révoqué cette décision le 26 février suite à des négociations avec la Commission nationale indépendante des droits de l’homme.

Droit de grève bafoué 30-11-2009

Les autorités n’ont répondu que très partiellement aux revendications des syndicats du secteur public et souvent au terme de longues et épuisantes grèves. De plus, en septembre, des prélèvements salariaux abusifs lors de grèves ont été opérés dans l’enseignement. Ces dernières années, le gouvernement a déclaré plusieurs grèves illégales, invoquant notamment l’incidence négative qu’elles auraient sur l’économie nationale. Les syndicats sont également régulièrement accusés d’être à la solde des partis d’opposition.

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