Tailandia - L’organisation impossible tant dans la loi que dans la pratique

La loi thaïlandaise ne reconnaît pas les droits syndicaux de la majorité des 39 millions de travailleuses et de travailleurs du pays. Les restrictions imposées à l’organisation font qu’il est très difficile pour des travailleurs temporaires d’adhérer à un syndicat alors que la moitié des salariés de la main-d’œuvre industrielle thaïlandaise est employée à temps partiel. Le recours à un des contrats temporaires est fréquent et limite fortement la syndicalisation, tandis que la loi interdit aux travailleurs migrants – qui forment environ 10 % de la main-d’œuvre – de s’organiser ou d’occuper un poste à responsabilités au sein d’un syndicat. Cette situation et une série d’infractions aux droits au travail ont poussé la Fédération syndicale internationale IndusriALL à déposer plainte auprès de l’Organisation internationale du Travail (OIT Organización Internacional del Trabajo Agencia tripartita de las Naciones Unidas, establecida en 1919 con objeto de promover y mejorar las condiciones de vida y de trabajo. Es el principal organismo internacional encargado de desarrollar y supervisar las normas internacionales del trabajo.

Véase tripartidismo, Guía de la CSI sobre los derechos sindicales internacionales
) le 7 octobre 2015, Journée mondiale pour le travail décent, motivée par des violations de la liberté syndicale et du droit de syndicalisation. IndustriALL souligne que la législation thaïlandaise ne garantit pas les droits à la liberté syndicale et à la négociation collective, des droits fondamentaux, à environ 75 % de sa population active, soit quelque 39 millions de travailleurs. C’est ainsi que la Thaïlande affiche le plus faible taux de syndicalisation de toute l’Asie du Sud-est, avec 1,5 %.

La plainte reprend 18 cas d’infractions aux droits syndicaux fondamentaux, y compris des travailleurs licenciés simplement parce qu’ils adhéraient à une organisation syndicale. Dans l’un de ces cas, une entreprise a congédié et remplacé 60 % de ses effectifs par des travailleurs migrants pour empêcher la formation d’un syndicat. Il est aussi difficile pour les salariés de demander des réparations. Même lorsque les tribunaux déclarent les licenciements illégaux, les autorités ne font pratiquement rien pour faire exécuter la décision judiciaire. On permet aux entreprises de continuer à exclure et à intimider les dirigeants syndicaux impunément.

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