Singapur - Les droits des travailleurs/euses domestiques étrangers et des autres travailleurs/euses migrants sont toujours restreints (2012)

Les restrictions au droit des travailleurs/euses migrants d’accéder aux postes d’employé(e), de délégué(e) ou de dirigeant(e) syndical (à moins d’obtenir une autorisation écrite préalable du ministre) concernent un pourcentage significatif de la main-d’œuvre du pays. D’après les statistiques du ministère de la Main-d’œuvre, fin 2010, la main-d’œuvre totale s’élevait à 3.105.900 travailleurs/euses à Singapour, dont 1.113.200 non-résidents (soit 35,8%).

Le contrat type imposé par le gouvernement pour les travailleurs/euses migrants ne permet pas de régler certaines questions, telles que la durée excessive du temps de travail et les mauvaises conditions de travail. Au lieu de garantir un jour de repos par mois et un nombre déterminé d’heures de repos par jour, il laisse aux employeurs et aux employé(e)s le soin de négocier ces temps de repos. Il ne prévoit pas non plus de protection contre le refus d’accorder aux travailleurs/euses des congés annuels ou des congés de maladie (bien que l’employeur soit tenu de fournir une assurance médicale); il requiert l’expulsion immédiate des travailleuses enceintes et stipule que les employé(e)s domestiques étrangers ne peuvent épouser de ressortissant(e) de Singapour. En 2010, quelque 4.000 domestiques étrangères se sont enfuies du domicile de leur employeur, d’après les ambassades et les foyers pour travailleurs/euses étrangers. La plupart d’entre elles ont invoqué le mal du pays et le stress dû à des conditions de travail difficiles. Depuis avril 2011, les bureaux de placement de Singapour peuvent demander aux travailleurs/euses de verser des honoraires équivalant à un mois de salaire pour chaque année de la durée du permis de travail autorisé ou du contrat de travail, en fonction de la durée la plus courte, sans excéder un maximum de deux mois de salaire. D’autre part, les bureaux de placement ont l’obligation de reverser aux travailleurs/euses 50% des honoraires si le contrat de travail du salarié(e) prend fin prématurément dans les six mois suivant le début du contrat, à condition que la résiliation ne soit pas le fait du travailleur/euse.

Le National Trades Union Congress (congrès national des syndicats – NTUC) milite en faveur des droits des employé(e)s domestiques étrangers et d’autres travailleurs/euses migrants dans le cadre de son Forum des travailleurs migrants. En avril 2009, il a également mis sur pied, avec la Singapore National Employers’ Federation (fédération nationale des employeurs de Singapour), un centre pour les travailleurs migrants, qui défend les pratiques de travail équitables et le bien-être des travailleurs/euses migrants dans le pays. Depuis son ouverture, le centre a proposé une assistance d’urgence pour loger et/ou fournir des repas à plus de 460 travailleurs/euses, ainsi que des services de conseil pour toute question liée à l’emploi, des services de sensibilisation et de représentation en cas de différend à plus de 2.000 travailleurs/euses. Le centre dispense par ailleurs des séances d’épanouissement personnel à plus de 1.800 travailleurs/euses et une formation sur « les pratiques d’emploi justes et le régime des travailleurs/euses migrants » destinée à plus de 70.000 travailleurs/euses migrants, par le biais de diverses plates-formes.

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