Malasia - Les propositions de changement législatif affaibliront les syndicats

Le secrétaire général du Malaysian Trades Union Congress (MTUC), N. Gopal Kishnam, a mis en garde contre les changements législatifs proposés dans le cadre du « 11e Plan pour la Malaisie » présenté en juin 2015 et qui réduiraient les possibilités des travailleurs de négocier collectivement avec leurs employeurs.

Le texte du 11e Plan pour la Malaisie précise que des modifications seront apportées à la Loi sur l’emploi de 1955, ainsi qu’à celles relatives aux syndicats de 1959 et aux relations professionnelles de 1967, et qu’elles « corrigeront la rigidité des actuelles procédures de renvoi » et « augmenteront la flexibilité au niveau des heures de travail et d’enregistrement des adhérents syndicaux ».

Le ministère des Ressources humaines, chargé de modifier les lois, n’a pas encore annoncé en quoi consisteront précisément les changements, mais la Fédération des employeurs malaisiens a présenté des propositions sur les éléments qu’ils devraient contenir.

Le MTUC s’est dit préoccupé par plusieurs des propositions de la Fédération, notamment celles relatives à la reclassification des licenciements. Dans le cas des programmes dits de séparation volontaire (VSS), par exemple, les travailleurs devront choisir entre deux options peu enthousiasmantes. Gopal a pris l’exemple de travailleurs d’une usine confrontés à un choix : soit ils signent pour un nouveau contrat de travail dans lequel ils ne seront plus membres syndicaux, soit ils acceptent le VSS. « Rester au sein de la société est encore pire, car il n’y aura plus de syndicat pour protéger les intérêts du personnel et sa sécurité ne sera plus couverte par une convention collective. »

Le MTUC craint que les entreprises recourent de plus en plus à des VSS coercitifs et à des programmes mutuels de séparation (MSS) pour se débarrasser de travailleurs ou pour faire baisser les salaires. « Contrairement aux plans de licenciement, avec des procédures de VSS et de MSS, vous n’avez pas à communiquer vos raisons ni à vous justifier auprès du ministère. Au final, avec ces pratiques, de plus en plus de travailleurs sont obligés d’abandonner leur droit de se syndiquer », conclut Gopal. « C’est du harcèlement antisyndical. »

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