5+ - Les droits ne sont pas garantis du fait de l’absence de l’État de droit
L’indice CSI des droits dans le monde

Libye

La Libye peine à reconstruire les institutions de l’État depuis l’éviction et la mort de l’ancien dirigeant Mouammar Kadhafi en octobre 2011. Les groupes armés rivaux, y compris les forces de sécurité affiliées au gouvernement d’accord national (GNA) basé à Tripoli et les milices loyales au gouvernement intérimaire rival basé dans l’est de la Libye ont continué à se battre, tuant des civils et détruisant des infrastructures vitales. On estime à 1,3 million le nombre de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire en Libye. Des dizaines de milliers de réfugiés, de demandeurs d’asile et de migrants restent dans une situation sombre, car ils ont été exposés à des arrestations arbitraires et à des enlèvements par les milices et sont régulièrement victimes de la traite des êtres humains et d’abus par des groupes criminels.
En mars 2020, les délégués libyens ont désigné un gouvernement d’unité nationale comme nouvelle autorité intérimaire censée remplacer les précédentes autorités opposées. Les groupes armés et les autorités sont restés responsables d’exactions systématiques, notamment de milliers de personnes placées en détention arbitraire de longue durée, d’homicides illégaux, de torture et de disparitions forcées.

La CSI ne compte aucune organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. affiliée en Libye.

La Libye a ratifié la Convention n° 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical (1948) en 2000 et la Convention n° 98 sur le droit d’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. et de négociation collective (1949) en 1962.

En pratique

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Tentative de meurtre d’une militante syndicale 08-11-2015

Le 8 novembre, Nermin Al-Sharif, dirigeante du Syndicat des dockers et des gens de mer de Libye, a fait l’objet d’une tentative d’assassinat. Cette personnalité bien connue du mouvement syndical international – elle est active notamment au sein de la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) – était au volant d’une voiture dans les environs de Benghazi quand elle a été prise en chasse par les occupants de deux véhicules. Ceux-ci ont ouvert le feu sur elle. Atteinte, la syndicaliste n’a pu éviter un accident. Elle a dû être hospitalisée. C’est la deuxième tentative de meurtre sur la personne de Nermin Al-Sharif. Comme de nombreux autres militants des droits humains, elle a été la cible de fanatiques. L’ITF, en partenariat avec LabourStart, a lancé une pétition pour exiger du Premier ministre Abdullah al-Thinni qu’il protège les syndicalistes et les défenseurs des droits humains. Récemment, trois autres militantes bien connues en Libye ont en effet été assassinées.

Droits fondamentaux et droits syndicaux dans la tourmente libyenne15-01-2015

La première grève organisée par un syndicat libyen de l’aviation civile, qui a paralysé les opérations aéroportuaires dans l’ensemble du pays à la fin du mois de mai, a dû être suspendue pour permettre à des blessés de recevoir des soins. Dans un contexte de chaos généralisé avec des milices qui se livrent bataille, les travailleurs sont confrontés à un danger permanent et à des souffrances sans nom. Début 2015, le Syndicat général du transport aérien (GATU) et un autre syndicat qui représente le personnel de la société de restauration aérienne ont tenté sans résultat de nouer un dialogue avec leur employeur. Même si elle a dû être suspendue pour un motif humanitaire, la grève qui en a résulté a permis aux deux syndicats de négocier la création d’un comité d’entreprise où les revendications des travailleurs pourront être discutées.

Grève des travailleurs/euses pétroliers20-08-2013

Des travailleurs/euses pétroliers se sont mis en grève pour demander de meilleurs salaires et une réforme de la constitution. La grève, qui a débuté en juin 2013, a pratiquement mis à l’arrêt la production et les exportations de pétrole aux terminaux principaux de Ras Lanuf, Sedra, Brega et Zoueitina, sur la côte centrale. Le gouvernement a réagi en menaçant de faire appel à l’armée pour ramener le calme dans le secteur pétrolier.

Il faut restaurer la liberté syndicale31-12-2011

Il n’existe pas de tradition de syndicalisation en Libye après 42 ans de régime autocratique au cours duquel aucune activité syndicale indépendante n’était tolérée. L’unique centrale syndicale centrale syndicale Organisation centrale regroupant à l’échelon national, régional ou local des syndicats qui lui sont affiliés. Renvoie le plus souvent à une fédération nationale ou à une confédération. , la General Trade Union Federation of Workers (GTUFW), était sous le contrôle du gouvernement même si elle a prétendu à davantage d’indépendance ces dernières années. Récemment, la privatisation et l’augmentation du nombre de sociétés étrangères ont parfois permis aux salarié(e)s d’essayer d’entreprendre des actions collectives en dehors des structures officielles. Elles n’ont néanmoins eu que peu d’effets. Depuis la révolte, certains agents du secteur public ont aussi commencé à faire pression pour bénéficier de leurs droits. Des professionnels des soins de santé et des médias ont entamé des mouvements de protestation en novembre, à Benghazi, en exigeant que cesse la corruption administrative et que soient instaurées de meilleures conditions de travail. Des employé(e)s de la base navale ont aussi manifesté pour dénoncer des salaires impayés et des problèmes d’approvisionnement. Il reste beaucoup à faire pour canaliser ces mouvements de protestation afin qu’ils conduisent à la mise en place d’un mouvement syndical fort et indépendant.

Les travailleurs migrants exclus des syndicats31-12-2010

L’essor commercial de la Libye a conduit à une dépendance accrue vis-à-vis du Maghreb, de l’Afrique sub-saharienne et de l’Asie. Il est estimé que les migrants constituent un cinquième de la main-d’œuvre du pays. Les migrants en provenance du Maghreb tendent à être relativement bien traités, cependant que ceux en provenance d’Afrique sub-saharienne et, de plus en plus, les Asiatiques tendent à être confinés dans des emplois subalternes. Au cours de l’année, plusieurs centaines de travailleurs népalais et indiens ont dû être rapatriés par leurs gouvernements car ils ne recevaient aucune rémunération. Près de 200 travailleurs bangladeshis se sont mis en grève durant deux semaines pour protester contre le non-paiement de leurs salaires et les violences physiques que leur infligeaient leurs patrons. Les travailleurs migrants ne sont pas autorisés à former leurs propres syndicats et ne peuvent occuper un poste syndical. Pendant ce temps, les syndicats officiels semblent ne rien faire pour les soutenir ou les organiser.

Négociation collective31-12-2010

Le gouvernement est investi du pouvoir de fixer les salaires, voire de les revoir à la baisse unilatéralement, pouvoir qu’il a fait valoir à maintes reprises dernièrement, par exemple dans le cas de la compagnie aérienne nationale. Concrètement donc, il n’existe pas de négociation collective véritable, ni au niveau national ni au niveau des branches. En cas de conflit, la centrale syndicale centrale syndicale Organisation centrale regroupant à l’échelon national, régional ou local des syndicats qui lui sont affiliés. Renvoie le plus souvent à une fédération nationale ou à une confédération. confère avec l’employeur pour trouver des solutions et conclut un accord individuel avec l’entreprise.

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