4 – Violations systématiques des droits
L’indice CSI des droits dans le monde

Mexique

Les organisations affiliées à la CSI au Mexique sont le Consejo Nacional de los Trabajadores (CNT) et l’Unión Nacional de Trabajadores (UNT).

Le Mexique a ratifié la convention n° 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical (1948) en 1950 et la convention n° 98 sur le droit d’organisation et de négociation collective (1949) en 2018.

En pratique

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Licenciements antisyndicaux à l’entreprise NOTIMEX27-10-2019

La secrétaire générale du syndicat de l’agence de presse Notimex, Sindicato Único de Trabajadores de la Agencia de Noticias del Estado Mexicano (SUTNOTIMEX), Adriana Urrea, s’est exprimée sur les ondes au sujet de la violation des droits du travail, des licenciements antisyndicaux, du harcèlement et du terrorisme au travail dont elle faisait l’objet – suite à son élection au poste de secrétaire générale du syndicat – ainsi que plusieurs employé(e)s de l’agence de presse qui étaient syndiqués, affirmant que ces pratiques entravaient les activités de syndicalisation des travailleurs. Adriana Urrea a signalé que le comportement de l’agence de presse s’expliquait par le fait que cette dernière cherchait à créer sa propre organisation syndicale dans le but de fragiliser le syndicat existant.

Un syndicat demande la signature d’une première convention collective22-10-2019

Dans l’établissement de formation professionnelle de Sinaloa (ICATSIN), 200 enseignant(e)s appartenant au syndicat de l’établissement, Sindicato Único de Trabajadores Académicos al Servicio del Instituto de Capacitación para el Trabajo del Estado de Sinaloa (SUTASI), ont organisé un arrêt de travail dans le but de faire valoir leur droit de négocier pour obtenir la signature de la première convention collective, en attente depuis sept ans.

Pratiques antisyndicales à la municipalité de Tehuacán, Puebla27-09-2019

Des membres du syndicat des employé(e)s de la municipalité de Tehuacán, Sindicato de Trabajadores al Servicio del Honorable Ayuntamiento de Tehuacán-Puebla (STSHATP), ont informé la confédération syndicale Confederación de Trabajadores de México (CTM) qu’ils faisaient l’objet de harcèlement, de menaces de licenciement, de poursuites administratives et de réductions de travail de la part de la municipalité. La CTM a prévenu le président de la municipalité de Tehuacán qu’elle cherchait à obtenir une médiation, une solution rapide et l’élimination de ces pratiques antisyndicales qui détériorent les conditions de travail des employés syndiqués – les accords et la convention collective précédemment conclus n’étant pas respectés.

Un syndicat de l’IMSS nouvellement créé est exclu des négociations24-09-2019

Suite à l’organisation de la négociation de la convention collective de travail au sein de l’Institut mexicain de l’assurance sociale (IMSS), le syndicat récemment créé, Sindicato Nacional Libre de Trabajadores del Seguro Social (Syndicat national libre des travailleurs de la sécurité sociale – SNLTSS), a signalé qu’il avait été exclu de la négociation et que, de ce fait, il ne bénéficiait pas des garanties de la participation syndicale. Le dirigeant du syndicat, Armando Rosales Torres, a indiqué que le fait que son organisation soit petite par rapport au syndicat traditionnel de la sécurité sociale, Sindicato Nacional de Trabajadores del Seguro Social (SNTSS), ne devait pas être un motif pour que l’institution ne reconnaisse pas son existence et son droit de participer aux négociations, quelle que soit leur nature, impliquant les syndicats.

Ingérence du gouvernement dans la réglementation des cotisations syndicales06-08-2019

Dans la réforme du travail récemment approuvée, le gouvernement a donné le pouvoir aux travailleurs/euses d’encaisser les cotisations syndicales, afin qu’ils décident eux-mêmes si les syndicats peuvent déduire ou non de leur salaire mensuel le pourcentage prévu. Les syndicats ont demandé au gouvernement le retrait de cette réforme, parce qu’ils considèrent que la fixation des cotisations, leur recouvrement et les informations transmises aux adhérents à ce sujet sont des questions internes, inamovibles, relevant même de la sécurité.

Demande de reconnaissance du dirigeant syndical élu06-08-2019

Mario Rubicel Ross García a été élu en 2018 à la tête du syndicat du secteur pétrolier, Sindicato de Trabajadores de Petroleros de la República Mexicana (STPRM), pour remplacer Carlos Romero Deschamps et, bien que les démarches nécessaires aient été effectuées auprès du ministère du Travail et de la Protection sociale, son élection en tant que dirigeant du syndicat n’a toujours pas été validée. Cette situation a donné lieu à une négociation illégale de la convention collective entre la compagnie pétrolière et Carlos Romero Deschamps ; c’est pourquoi le groupe du Parti du travail au Sénat a exhorté la ministre du Travail à respecter la loi au plus vite et à reconnaître juridiquement Mario Rubicel Ross García comme secrétaire général du syndicat.

Représailles administratives à l’encontre de fonctionnaires suite à une manifestation pacifique05-08-2019

Le Sindicato Único de Trabajadores al Servicio del Estado y Municipios (Syndicat unique des travailleurs au service de l’État et des municipalités – SUTSEM) de Nayarit a lancé un appel à l’arrêt de travail en installant des piquets de grève devant une vingtaine d’agences gouvernementales pour en empêcher l’accès au personnel. En conséquence, le secrétaire général du gouvernement a annoncé que les travailleurs/euses syndiqués feraient l’objet de poursuites administratives pour abandon de poste et non-exécution du travail. Il a précisé que les employés avaient le droit de manifester pour exprimer leur désaccord mais qu’ils n’avaient pas le droit d’interrompre la prestation de service et que, pour cette raison, des mesures administratives correctives avaient dû être prises.

Des mineurs bloquent la mine de Buenavista pour demander des droits syndicaux16-07-2019

Des membres actifs du syndicat des mines et de la métallurgie, Sindicato Nacional Minero Metalúrgico (FRENTE), ont exigé le paiement des prestations et des salaires échus des ouvriers qui étaient en grève depuis 12 ans pour demander le rétablissement de la convention collective. Pendant la journée de manifestation, le personnel de sécurité de la mine a lancé des pierres sur les manifestant(e)s, faisant plusieurs blessés. Le dirigeant du syndicat, Sergio Beltrán, a exhorté le gouvernement fédéral à respecter le droit de négociation, en proposant l’instauration de négociations afin de répondre aux revendications des travailleurs.

Une nouvelle organisation syndicale tarde à être reconnue07-07-2019

Le syndicat des travailleurs/euses du spectacle, Sindicato Único de Trabajadores de Espectáculos del Estado de Puebla, demande depuis 2015 au Conseil local de conciliation et d’arbitrage de respecter la loi fédérale du travail et de le reconnaître comme syndicat. Cette requête répond non seulement au souhait du syndicat d’exercer son droit légitime d’association, mais aussi à la nécessité d’être protégé par la loi et de cesser d’aller à la dérive. Quatre ans après avoir fourni la documentation légale nécessaire à la création du syndicat, et grâce aux réformes en vigueur apportées à la loi en question, qui prévoient des délais de réponse péremptoires, les responsables du syndicat espèrent que le Conseil local va obéir à la loi et reconnaître la nouvelle organisation syndicale.

Un dirigeant syndical assassiné dans le Guanajuato29-06-2019

Dans la commune de Campuzano, dans l’État de Guanajuato, un cadavre a été retrouvé avec les mains attachées et des signes manifestes de torture. L’enquête initiale a révélé qu’il s’agissait de Mauricio García Flores, le secrétaire général du Sindicato Nacional de Trabajadores del Instituto de Seguridad y Servicios Sociales (Syndicat national des travailleurs de l’institut de sécurité sociale et des services sociaux – SNTRAISSS) de l’État de Guanajuato. Mauricio García Flores avait été vu pour la dernière fois le 25 juin, alors qu’il sortait du Congrès local après avoir mené à bien ses activités de lobbyiste. Les autorités compétentes ont signalé qu’elles feraient avancer les recherches pour élucider les faits et traduire les responsables en justice.

Le directeur de l’IMSS bloque les formalités de création d’un syndicat18-05-2019

À l’Institut mexicain de l’assurance sociale (IMSS), une nouvelle représentation des travailleurs/euses a vu le jour, le Sindicato Nacional Democrático de Trabajadores del Seguro Social (Syndicat national démocratique des travailleurs de la sécurité sociale – SNDTSS). Bien que le syndicat ait été créé avec tout le soutien juridique et réglementaire, son secrétaire général a signalé que le directeur de l’IMSS a refusé de lui accorder les licences ou permis syndicaux nécessaires, de même que l’autorisation syndicale. Ce refus a retardé la mise en place de l’affiliation, et le syndicat n’a pas pu commencer ses réunions réglementaires ni procéder à l’adhésion de nouveaux membres.

Assassinat du dirigeant syndical Gilberto Muñoz Mosqueda11-05-2019

Gilberto Muñoz Mosqueda, secrétaire général du Sindicato Nacional de Trabajadores de la Industria Química, Petroquímica, Carboquímica, Energía y Gases (Syndicat national des travailleurs de l’industrie chimique, pétrochimique, carbochimique, de l’énergie et du gaz), a été tué par balles samedi dernier à Salamanca.

Le dirigeant syndical, anciennement député fédéral et sénateur, a succombé à ses blessures lors de son transfert au centre de la Croix-Rouge.

Des travailleurs licenciés pour avoir organisé des activités de syndicalisation02-04-2019

La cimenterie Apasco, à Hermocillo, appartenant à LafargeHolcim, a licencié 12 employés qui avaient exercé leur droit de s’organiser et d’adhérer à un syndicat, étant donné qu’ils venaient d’adhérer au Sindicato Nacional de Trabajadores Mineros, Metalúrgicos, Siderúrgicos y Similares de la República Mexicana (Syndicat national mexicain des mineurs, des métallurgistes, des sidérurgistes et professions apparentées, également appelé Los Mineros), affilié d’IndustriALL. Les employé(e)s ont alors dénoncé l’existence de conventions collectives de protection avec les employeurs qui nuisent à la négociation collective en empêchant les autres syndicats d’organiser les travailleurs de l’usine, et leurs membres de participer effectivement aux négociations.

En outre, de nombreux travailleurs sont employés par des prestataires extérieurs, qui seraient selon toute vraisemblance des sociétés détenues par les gestionnaires et les administrateurs de l’entreprise. L’entreprise a tenté de justifier les licenciements en disant qu’ils faisaient partie d’une restructuration et a ajouté que les travailleurs seraient très probablement remplacés par des travailleurs externalisés – c’est-à-dire moins payés et moins protégés.

Violences lors d’une grève à l’usine Coca Cola de Matamoros30-03-2019

Quelque 200 travailleurs/euses « de confiance » de l’usine Coca Cola, sous la houlette du responsable des ressources humaines, Hugo Rodríguez, ont recouru à la violence pour briser la grève suivie depuis le 15 février par 400 ouvriers syndiqués, qui se tenaient à l’entrée de l’usine pour mener à bien leurs activités syndicales. Après plusieurs minutes de lutte et de violences physiques, le personnel de confiance a réussi à pénétrer sur les lieux et a commencé à déplacer les camions de livraison, dans le but de disperser les installations aménagées par les syndicalistes et leur famille pour bloquer l’accès à l’usine. Suite à cette attaque, cinq personnes ont eu de multiples contusions, dont une femme enceinte qui a dû être transportée à l’hôpital de crainte qu’elle fasse une fausse couche.

Plusieurs milliers de grévistes licenciés dans les maquiladoras du Mexique20-03-2019

Plus de 4.700 travailleurs/euses des maquiladoras de Matamoros et de Tamaulipas ont été licenciés après avoir suivi une grève, et trois usines ont fermé leurs portes. María Estela Chavira Martínez, qui travaille à Tamaulipas, a confirmé le nombre de licenciements et dénoncé la gravité de la situation. Dans ce contexte, son entreprise a proposé des alternatives de travail et, dans 80 entreprises au total, un accord a été conclu pour attribuer aux travailleurs une hausse de salaire de 20% et une prime de 32.000 pesos. Les dirigeants syndicaux ont tout de même signalé que les maquiladoras étrangères commettaient davantage de violations que les nationales, étant donné qu’il est plus rentable pour elles d’installer leurs entreprises au Mexique en raison de la précarité du système de travail.

Le dirigeant syndical Napoleón Gómez Urrutia forcé de s’exiler 30-03-2018

Napoleón Gómez Urrutia, dirigeant du Syndicat national des travailleurs des mines, de la métallurgie et des branches connexes de la République du Mexique (Sindicato Nacional de Trabajadores Mineros, Metalúrgicos y Similares de la República Mexicana, SNTMMSSRM), a dû s’exiler au Canada en 2017 et s’y trouvait toujours en 2018. Selon le syndicat, il a été la cible d’hostilités de la part de chefs d’entreprise du secteur minier mexicain et des gouvernements de Vicente Fox et de Felipe Calderón. Menacé et accusé au pénal, les onze procès ont tous rendu des décisions qui lui étaient favorables, ce qui a poussé Napoleón Gómez Urrutia a déclaré que « toutes les accusations avaient été fabriquées et ont été démontées devant les tribunaux ; mes persécuteurs ne savent plus vers où se tourner, ils sont démasqués ».

L’organisation syndicale dénonce aussi que les chefs d’entreprise Germán Larrea, propriétaire du Grupo México, et son directeur, Xavier García de Quevedo, les frères Julio, Sergio et Pablo Villarreal Guajardo, du Grupo Villacero, Alberto Bailleres, du Grupo Peñoles, et son directeur, Jaime Lomelín, Alonso Ancira Elizondo, du Grupo Acerero del Norte, ainsi que des fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, de l’Économie et du Travail, de l’administration Fox, sont à l’origine de la stratégie qui, depuis 2005, tente de démolir le syndicat en recourant à de fausses accusations afin d’y installer une nouvelle direction à leur botte. Napoleón Gómez Urrutia a décidé de s’exiler après que le dirigeant a exigé que la responsabilité de German Larrea du Grupo México soit reconnue dans l’homicide industriel de la catastrophe minière de Pasta de Conchos. À partir de ce moment, les menaces ont commencé, sous forme d’appels téléphoniques et de courriers électroniques ; des messages ont même été laissés sur le pare-brise de la voiture de l’un de ses fils.

Agressions policières lors d’une protestation de membres du SUTUNICH 09-02-2018

Le 9 février 2019, à 16h30, le personnel enseignant à plein temps et le personnel administratif affiliés au Syndicat unique des travailleurs de l’UNICH (Sindicato Único de Trabajadores de la UNICH, SUTUNICH) ont été délogés de l’université de San Cristóbal de las Casas et ont subi la répression de l’État qui avait envoyé plus d’une centaine d’agents de trois corps de police différents (municipal, de l’État et spécialisé). Le syndicat menait une grève pour exiger que la convention collective soit respectée. Les agents, lourdement armés et disposant « d’ordres d’expulsion » (qu’ils n’ont jamais présentés), ont fait irruption dans l’université interculturelle du Chiapas (UNICH) où ils ont employé des gaz lacrymogènes et s’en sont pris aux travailleuses et aux travailleurs pour les déloger.

Plus de 130 militants syndicaux ont été victimes des attaques initiées par le recteur, Ballardo Molina Hernández, et la correspondante gouvernementale, Karen Anahí Ballinas Hernández. Le personnel dénonçait le non-respect d’un projet d’accord signé en 2014 et, surtout, le fait qu’aucune signature bilatérale n’a été apposée aux contrats du personnel académique, présentés en décembre 2017 pour le semestre allant de janvier à juin 2018.

L’université nationale autonome du Mexique contrôle les cotisations syndicales 31-12-2017

Tout au long de 2017, alors que le personnel académique de l’université nationale autonome du Mexique avait expressément donné son accord, la priorité a été automatiquement accordée au paiement des cotisations syndicales à une organisation syndicale, refusant le double paiement de cotisations pour les travailleurs affiliés au STUNAM et à l’AAPAUNAM, et donc, de façon arbitraire, le prélèvement prévu pour le STUNAM a été annulé.

Impossibilité de négocier collectivement dans les secteurs précaires et dans le secteur public31-12-2017

En 2017, selon l’Union nationale des travailleurs (Unión Nacional de Trabajadores, UNT), il a été quasiment impossible pour les travailleuses et les travailleurs ruraux et domestiques de négocier collectivement. Compte tenu des nombreuses menaces, pressions, disparitions, violences et autres formes d’intimidation dont ils sont victimes et qui entament leur moral, les travailleuses et les travailleurs doivent faire preuve de témérité pour s’organiser et lutter pour obtenir la reconnaissance et le respect de leurs droits. Les agents du secteur public ne bénéficient pas non plus d’un droit de négociation garanti à cause de l’interprétation donnée au premier paragraphe de l’article 87 de la loi fédérale sur les travailleurs de l’État, qui constitue le règlement d’application de la section B de l’article 123 de la Constitution.

Promotion de réformes législatives antisyndicales20-12-2017

En décembre 2017, deux sénateurs, mieux connus pour être des pseudo-dirigeants syndicaux, ont soumis au Sénat deux propositions de réforme du travail jugées antisyndicales. Les sénateurs sont Tereso Medina Ramírez, de la Confederación de Trabajadores de México, et Isaías González Cuevas, de la Confederación Revolucionaria de Obreros y Campesinos. Ces deux organisations syndicales et leurs dirigeants ont été accusés de défendre les intérêts des entreprises plutôt que des travailleurs/euses. Selon IndustriALL Global Union, les propositions de réforme visent à empêcher la reconnaissance explicite du droit fondamental à la liberté syndicale.

Assassinat de syndicalistes de l’entreprise Torex Gold Resources 18-11-2017

Le 18 novembre 2017, les frères Víctor et Marcelino Sahuanitla Peña ont perdu la vie à l’issue d’une attaque violente par des sicaires à la solde de la Confederación de Trabajadores Mexicanos (CTM). Les frères travaillaient dans la mine de Media Luna, dans l’État de Guerrero, dirigée par l’entreprise Torex Gold Resources. Les voyous ont assassiné les mineurs, qui participaient depuis 17 jours à un mouvement de grève engagé à l’initiative de quelque 600 mineurs qui refusaient d’être affiliés au syndicat de la CTM car ils considéraient qu’il ne défendait pas leurs droits, mais était à la merci des intérêts de l’entreprise. Les travailleurs ont décidé de s’affilier au Sindicato Nacional de Trabajadores Mineros Metalúrgicos y Similares de la República Mexicana (SNTMMSRM, affilié à IndustriALL Global Union).

Licenciements antisyndicaux au journal La Jornada18-08-2017

Judith Calderón Gómez et Leonardo Mondragón Román, secrétaire générale et secrétaire chargé de l’organisation du Sindicato de Trabajadores de La Jornada (SITRAJOR), ont été licenciés du journal le 18 août 2017 et ont fait l’objet de poursuites pénales dans le cadre d’un conflit entre le journal (contrôlé par l’entreprise Desarrollo de Medios SA de CV – DEMOS) et les travailleurs au sujet de la convention collective. Selon la Fédération internationale des journalistes, en juin et juillet 2017, l’entreprise avait tenté de bafouer plusieurs droits établis dans une convention collective en vigueur depuis plusieurs décennies.

Le système de « protection patronale » supprime l’autonomie syndicale et les droits syndicaux 30-03-2017

L’Union nationale des travailleurs (Unión Nacional de Trabajadores, UNT) dénonce que, en 2017 et 2018, les employeurs et l’État ont continué de favoriser les syndicats dits « blancs » ou « de protection », ainsi que le système des conventions collectives de protection pour éviter d’avoir à traiter avec des syndicats démocratiques et indépendants qui représentent les intérêts des travailleurs au sein d’une entreprise, d’une filiale ou d’une institution. Il s’agit d’une pratique courante au Mexique qui préjudicie aux droits des travailleuses et des travailleurs puisqu’elle implique la création de syndicats fantômes, soutenus par l’État et les employeurs, sans aucune élection syndicale indépendante. Il s’agit d’un simulacre de protection des droits où seuls comptent les intérêts des dirigeants syndicaux et des employeurs.

La législation du travail s’élabore sans aucun dialogue social24-02-2017

Selon l’Union nationale des travailleurs (Unión Nacional de Trabajadores, UNT), dans le cadre de la « Réforme constitutionnelle en matière de justice du travail », adoptée le 24 février 2017, tant le secrétariat au Travail et à la Prévoyance sociale (STPS) que le titulaire de l’exécutif fédéral ont refusé d’entamer un véritable dialogue social avec les travailleurs et les organisations syndicales indépendantes. Cette réforme, si importante, est désormais instrumentalisée et c’est le secret, l’opacité et l’absence de débats publics qui prévalent dans l’application des lois secondaires qui doivent donner effet à la mission constitutionnelle.

Licenciements antisyndicaux à PKC Arneses y Accesorios et à Teksid12-08-2016

Le 12 août 2016, le Sindicato Nacional de Trabajadores Mineros, Metalúrgicos, Siderúrgicos y Similares de la República Mexicana (Syndicat national des travailleurs des mines, de la métallurgie, de la sidérurgie et des branches connexes de la République du Mexique, SNTMMSSRM), plus connu sous le nom de Los Mineros (Les Mineurs), a tenu une manifestation pacifique pour exiger la réintégration de 500 travailleurs licenciés par l’usine de PKC Arneses y Accesorios à Ciudad Acuña, dans l’État de Coahuila, et de 100 travailleurs licenciés par Teksid. Ces travailleurs avaient été congédiés pour avoir soutenu la campagne menée par le syndicat pour remporter les prochaines élections lui permettant d’assurer sa représentativité dans la négociation de la convention collective dans les deux entreprises. Les pratiques antisyndicales menées à l’encontre des travailleurs qui entendent être représentés par un syndicat démocratique caractérisent PKC Arneses y Accesorios tout comme Teksid. Cette fois-ci, ces entreprises ont usé de menaces, de mises à pied et de licenciements pour intimider et sanctionner les travailleurs ayant manifesté leur soutien au syndicat Les Mineurs.

Violente répression d’une grève des enseignants22-06-2016

Des affrontements entre des agents de la police fédérale et des membres de la section 22 de la Coordinadora Nacional de Trabajadores de la Educación (CNTE) dans la localité de Nochixtlán, située au nord d’Oaxaca, ont fait six morts et 50 blessés. Les heurts ont éclaté dès les premières heures de la matinée du dimanche 19 juin 2016, lorsque des agents de la police fédérale ont violemment dispersé des manifestants bloquant une route.
Attaqués par la police avec des armes, des tirs et des gaz lacrymogènes, les enseignants, les parents et la population civile ont commencé à se retrancher, armés de pierres et de bâtons, en formant des barricades et en brûlant des véhicules pour empêcher la progression des forces fédérales. Dans le même temps, les manifestants ont bloqué le passage vers les communautés d’Etla et l’autoroute reliant la capitale d’Oaxaca aux États de Puebla, de Veracruz et à la ville de Mexico.
Vers midi, les affrontements sont devenus encore plus violents lorsque les forces fédérales ont commencé à tirer sur les civils, se soldant par six morts. Les manifestants qui ont perdu la vie étaient âgés de 19 à 33 ans : Anselmo Cruz Aquino, Jesús Cadena Sánchez Meza, Alvin Jiménez Santiago, Óscar Nicolás Santiago, Omar González Santiago et Andrés Aguilar Zanabria.

Servicios y Desarrollos Meseta Central SA de CV entrave la tenue d’élections syndicales démocratiques05-06-2016

Le 20 avril 2016, les travailleurs de Servicios y Desarrollos Meseta Central SA de CV, entreprise sous-traitante qui met son personnel à la disposition de la compagnie Minera y Metalúrgica del Boleo, elle-même contrôlée par Korea Resources Corporation (KORES), se sont mis en grève pour exiger le départ du dirigeant local du Sindicato Nacional de Trabajadores de la Exploración, Explotación y Beneficio de Minas en la República Mexicana (Syndicat national des travailleurs de l’exploration, l’exploitation et du traitement des mines de la République Mexicaine, SNTEEBMRM), avec lequel l’entreprise avait signé un contrat de protection en 2007 pour faire obstacle à l’organisation d’élections syndicales libres.

Le 23 avril, plus de 500 travailleurs ont participé à une assemblée pour adhérer au Sindicato Nacional de Trabajadores Mineros, Metalúrgicos, Siderúrgicos y Similares de la República Mexicana (Syndicat national des travailleurs des mines, de la métallurgie, de la sidérurgie et des branches connexes de la République du Mexique, SNTMMSSRM), qui a déposé auprès du Comité fédéral du travail une demande de représentativité pour négocier la convention collective de travail. Le 5 mai, un fort contingent policier a mis un terme à la grève, en dépit du fait que les autorités du travail avaient accepté l’imminente tenue d’élections permettant aux travailleurs de choisir leurs représentants syndicaux. Le 20 mai, les travailleurs ont été reçus en audience par le Comité fédéral du travail, qui s’est toutefois refusé depuis lors à fixer une date pour les élections.

Le 5 juin, l’entreprise a licencié 130 sympathisants du SNTMMSSRM et le 9 juin, le délégué du Secrétariat fédéral du travail de la Basse-Californie du Sud, José Ernesto Álvarez Gámez, s’est rendu à la mine pour persuader les travailleurs licenciés d’accepter le paiement d’indemnités de licenciement. Néanmoins, 78 travailleurs ont déposé une requête de réintégration, sur laquelle le Comité du travail n’a toujours pas statué.

Dirigeants syndicaux d’ATM harcelés au Servicio de Transportes Eléctricos de la Ciudad de México01-06-2016

Au cours des premiers mois de 2016, la compagnie publique de transports de Mexico Servicio de Transportes Eléctricos de la Ciudad de México (STEDF) s’est prêtée à une campagne de harcèlement systématique des dirigeants du syndicat Alianza de Tranviarios de México (Alliance des travailleurs du réseau de transport électrique de Mexico, ATM). Benito Bahena y Lome, secrétaire général d’ATM et également membre du comité exécutif de la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) a condamné les violations des droits du travail des travailleurs des trolleybus et du métro léger et déploré le manque d’investissements dans ces services, ce qui ne peut que contribuer à augmenter les niveaux de pollution de la capitale.

La compagnie STEDF a interdit l’accès des responsables syndicaux aux installations de l’entreprise, et suspendu leur rémunération. En outre, la compagnie a recouru à un groupe de travailleurs et d’anciens dirigeants syndicaux – certains étant armés – pour prendre illégitimement le contrôle du comité exécutif d’ATM et intimider les représentants syndicaux tant verbalement que physiquement.

Une société minière coréenne tente de pousser des travailleurs à la violence20-05-2016

Les propriétaires et/ou gestionnaires coréens de la mine El Boleo, Baja California Sur, ont tenté de monter des mineurs les uns contre les autres pour pouvoir appeler la police et déloger les travailleurs qui menaient une grève. La société a donné des pioches et des pieds-de-biche à un groupe de travailleurs et leur a dit d’attaquer ceux qui avaient cessé le travail dans le but de justifier une intervention policière.

La mine a « renvoyé environ 200 travailleurs sans raison », afin de les empêcher de s’affilier au SNTMMRM. Un groupe de mineurs a protesté auprès de l’Ambassade de Corée, déclarant aux représentants du gouvernement coréen que la société minière d’El Boleo violait les droits au travail protégés par la Constitution et la législation du travail mexicaines. Pour eux, la société a non seulement enfreint la loi, en tentant de pousser certains mineurs à la violence, mais a aussi refusé qu’ils élisent leurs représentants syndicaux et n’a pas protégé la santé et la sécurité des mineurs. Ils ont accusé le directeur de la mine, Eduardo Linares G., de harcèlement sexuel. Au moment de leur engagement, le directeur a exigé de tous les mineurs qu’ils signent un document vierge, donnant ainsi la possibilité à la direction de présenter de fausses déclarations signées par les mineurs.

Pas de droit de grève pour les agents de la justice12-05-2016

Le 12 mai 2016, la Cour suprême du Mexique a décidé que les personnes employées par le système judiciaire, que ce soit au niveau administratif, des tribunaux, des bureaux des juges, de la police ou de l’armée, ne peuvent pas créer des syndicats ni faire grève. L’affaire a été présentée par l’état de Tlaxcala et les juges ont décidé que les activités des agents de la justice étaient couvertes par les codes administratifs et juridiques constitutionnels, et non par les lois du travail. Neuf juges se sont prononcés en faveur de la décision, un seul a voté contre, estimant que ces travailleurs bénéficiaient de droits au travail.

Obstruction aux décisions démocratiques prises à l’encontre des contrats de protection à la mine Hércules, appartenant à Altos Hornos de México14-04-2016

Le 14 avril 2016, le Sindicato Nacional de Trabajadores Mineros, Metalúrgicos, Siderúrgicos y Similares de la República Mexicana (Syndicat national des travailleurs des mines, de la métallurgie, de la sidérurgie et des branches connexes de la République du Mexique, SNTMMSSRM), a remporté les élections syndicales par 585 voix contre 375 face au Sindicato Nacional Democrático de Trabajadores Mineros (Syndicat national démocratique des travailleurs des mines, SNDTMMSC), à la mine Hércules appartenant à Altos Hornos de México, SA (AHMSA). Le Comité fédéral du travail a authentifié les résultats et mandaté un notaire pour notifier le SNDTMMSC qu’il devait remettre le local syndical et les livres au SNTMMSSRM. Cependant, le notaire a été intimidé par des hommes armés et n’a pu présenter la notification.

Le SNDTMMSC s’est refusé à évacuer les installations et l’employeur a continué à traiter avec celui-ci comme représentant des salariés, contrevenant ainsi à la décision du Comité du travail. Les travailleurs ont dénoncé les menaces et intimidations mais le Comité du travail n’a pris aucune mesure pour garantir l’exécution de sa décision.

Grève interdite à Nissan Mexicana01-04-2016

Le 1er avril 2016, une grève a débuté dans l’usine de Nissan à Cuernavaca, dans l’État de Morelos, à l’appel du Sindicato Independiente de Trabajadores de Nissan Mexicana, qui s’est conclue le 3 avril. Dans ce cas particulier, le président du Conseil fédéral de conciliation et d’arbitrage (JFCA), Jorge Alberto Zorrilla, a cependant affirmé que les travailleurs de l’usine s’étaient mis en chômage technique en accord avec les représentants patronaux et non pas en grève.

Liberté syndicale bafouée par le renouvellement des contrats de protection à BMW16-03-2016

Le 16 mars 2016, le contrat de protection qui avait été signé le 1er juillet 2014 entre le Sindicato Nacional de Trabajadores de la Industria Automotriz, Similares y Conexos de los Estados Unidos Mexicanos (Syndicat national des travailleurs de l’industrie automobile, des métiers similaires et professions connexes, affilié à la Confédération des travailleurs du Mexique, CTM) et le constructeur automobile allemand BMW a été renouvelé (CC-1693/14-XII-SLP). La construction de la nouvelle usine de BMW a démarré en 2014 ; or, depuis cette date, il a déjà été décidé de l’organisation syndicale à laquelle devront adhérer les travailleurs et qui les représentera lors de négociations. Les « contrats-type » inhérents au système des contrats de protection ne garantissent que le salaire minimum prévu par la loi et donnent à l’employeur toute latitude pour décider de tous les aspects des conditions de travail. La production de la nouvelle usine ne débutera qu’en 2019.

Grève interdite chez ArcelorMittal 04-03-2016

Le 4 mars 2016, le Sindicato Nacional de Trabajadores Mineros, Metalúrgicos, Siderúrgicos y Similares de la República Mexicana (Syndicat national des travailleurs des mines, de la métallurgie, de la sidérurgie et des branches connexes de la République du Mexique, SNTMMSSRM) a ratifié auprès du Conseil fédéral de conciliation et d’arbitrage (JFCA) la grève convoquée dans l’entreprise ArcelorMittal, à Lázaro Cárdenas, dans l’État du Michoacán, pour protester contre des licenciements abusifs et des violations de la convention collective du travail. Une heure avant le début de la grève, la JFCA l’a déclarée irrecevable, sous prétexte que le commencement de la grève avait été repoussé à diverses reprises, et décidé de classer le dossier. Le secrétariat d’État au Travail et à la Prévoyance sociale a déclaré qu’il s’agissait d’un arrêt illégal de travail et non d’une grève, faisant courir aux travailleurs un risque imminent d’expulsion violente.

3.500 travailleurs mexicains en grève contre Arcelor Mittal 04-03-2016

10.03.2016

L’affilié d’IndustriALL Global Union, le Syndicat mexicain des Mineurs et des Métallurgistes, aussi appelé “Los Mineros”, a lancé une grève contre Arcelor Mittal à l’usine de Lázaro Cárdenas, Michoacán, dans l’ouest du Mexique.

IndustriALL assure de son total soutien les quelque 3.500 travailleurs qui ont entamé cette grève le 4 mars en réponse aux licenciements et violations de leur convention collective de la part de l’entreprise.

Les travailleurs avaient programmé le début de leur grève pour le 4 mars à midi. Cependant, une heure avant son déclenchement, le Conseil fédéral de Conciliation et d’Arbitrage (JFCA) les a informés qu’il avait estimé cette grève inacceptable. Cela ouvrait la possibilité pour le JFCA de déclarer la grève nulle et non-avenue.

Jorge Almeida, Secrétaire régional d’IndustriALL, a écrit au Président du Mexique, M. Enrique Peña Nieto, le jour même pour lui demander d’intervenir immédiatement pour garantir le respect du droit des travailleurs à faire grève et de condamner fermement les violations de la convention collective de la part d’Arcelor Mittal México Hierro.

“L’OIT précise que le droit de grève est l’un des moyens légitimes fondamentaux ouvert aux travailleurs et à leurs organisations pour pouvoir défendre et promouvoir leurs intérêts économiques et sociaux,” écrit Jorge Almeida.

Les travailleurs ont organisé une marche dans l’artère principale de la ville en direction des bureaux d’Arcelor Mittal pour dénoncer les plus de 300 licenciements abusifs perpétrés depuis 2015 et les violations de la convention collective. Ils maintiennent toujours un piquet devant les bureaux de l’entreprise.

Le Département du Travail et de la Sécurité sociale, par le biais du JFCA, a décrit la manifestation comme “l’occupation des locaux d’Arcelor Mittal par les travailleurs” et a exhorté Los Mineros à donner la priorité au dialogue. Dans un communiqué officiel, l’entreprise a décrit la manifestation comme un “blocage illégal” et a déclaré être ouverte à des pourparlers avec le syndicat, en relation directe avec les autorités, au sujet de la reprise des activités.

Le syndicat a publié une déclaration dans laquelle il indique qu’il a tenté à plusieurs reprises une conciliation mais qu’il avait opté pour la grève parce que l’entreprise n’avait pas répondu de manière satisfaisante :

“La grève n’est pas le conflit, elle fait partie d’une procédure pour trouver une solution au conflit. S’il n’en était pas ainsi, les travailleurs n’auraient aucune possibilité de se défendre contre la négligence de l’entreprise à se conformer à la convention collective officielle,” a-t-il expliqué.

Le syndicat a écrit au gouvernement pour lui demander d’assurer le respect du droit national et universel à faire grève, de dénoncer les représailles contre les grévistes et de favoriser la conciliation et le dialogue de sorte à trouver une solution au conflit. Il attend toujours une réponse.

Grève interdite au Centro de Investigación en Alimentación y Desarrollo29-02-2016

Le Sindicato Auténtico de Trabajadores del Centro de Investigación en Alimentación y Desarrollo (Syndicat authentique des travailleurs du Centre de recherche en alimentation et développement, SIATCIAD) a déposé un préavis de grève dans le cadre de la révision de la convention collective de travail. La principale pierre d’achoppement est la non-inscription des travailleurs au système de sécurité sociale par la direction. Il convient de souligner qu’il s’agit d’un organisme public et qu’il est d’autant plus scandaleux que celui-ci ne respecte pas l’obligation des employeurs et de l’État d’inscrire ses travailleurs au système de sécurité sociale. Le 29 février 2016, le syndicat a ratifié la grève auprès du Conseil fédéral de conciliation et d’arbitrage (JFCA) et, 40 minutes plus tard, la JFCA l’a déclarée irrecevable et classé le dossier. Le syndicat a maintenu sa grève dans l’attente d’une décision de protection de son droit de grève par le pouvoir judiciaire fédéral, au péril d’être expulsé de force par la direction.

Grève interdite à l’Université Michoacana20-02-2016

Le 29 février 2016, le Sindicato de Profesores de la Universidad Michoacana (Syndicat des professeurs de l’Université Michoacana, SPUM) a appelé à la grève pour protester contre les violations de la convention collective de travail. Le Conseil local de conciliation et d’arbitrage de l’État de Michoacán a ordonné que la grève se fasse « portes ouvertes, c’est à dire sans empêcher les activités administratives ni entraver le passage des professeurs non syndiqués », contrevenant ainsi à l’article 4 de la loi fédérale du travail (LFT) et imposant une politique de remplacement des grévistes qui entraîne une inefficacité de la grève et des conflits internes.

Les contrats de protection à Ford portent atteinte à la liberté syndicale12-02-2016

Le 12 mai 2016, le Sindicato Nacional de Trabajadores de la Industria Automotriz, Section 15 (affiliée à la Confédération des travailleurs du Mexique, CTM), a déposé auprès du ministère fédéral du Travail une convention collective pour l’usine d’assemblage de Ford à San Luis Potosí. Ford avait annoncé le 5 avril 2016 son projet d’investissement de 1,6 milliard de dollars US pour construire cette usine. Par conséquent, au moment de signer l’accord (un mois plus tard), la construction n’avait même pas commencé et aucun travailleur de production n’avait été embauché. Ce contrat de protection Ford-CTM empêchera les travailleurs, lorsqu’ils seront embauchés, de choisir librement leurs représentants aux négociations. L’entreprise espère que l’usine commencera à fonctionner en 2018 et qu’elle génèrera 2 800 emplois directs.

Licenciements antisyndicaux à l’entreprise Avellard Rejna 01-02-2016

En janvier 2016, l’entreprise Avellard Rejna (auparavant Liggett) a licencié 14 de ses travailleurs, lesquels s’étaient portés candidats quelques jours avant pour les élections du syndicat Unión Obrera Metalúrgica (Union ouvrière métallurgique, UOM). L’entreprise, qui ne connaissait aucun problème économique, financier ou de production, a procédé inopinément au licenciement de tous ceux qui militaient en faveur de l’affiliation syndicale.

Violente attaque de la police contre des éducateurs 11-12-2015

La gendarmerie nationale et l’armée mexicaine ont attaqué violemment les travailleurs/euses de l’éducation, les enseignants en formation et les citoyens qui participaient, le 8 décembre 2015, à une manifestation contre l’évaluation punitive de l’école normale du Chiapas, laquelle était effectuée dans la municipalité d’Ocozocoautla, dans l’État du Chiapas. Outre plusieurs militants blessés et détenus, l’attaque policière a entraîné la mort du professeur David Gemayel Ruiz Estudillo, membre de la section 40 (d’État) du Sindicato Nacional de Trabajadores de la Educación (Syndicat national des travailleurs de l’éducation - SNTE).

Contrats de protection 29-10-2015

En 2014 et en 2015, la pratique généralisée des contrats collectifs de travail de protection patronale (CCPP) s’est poursuivie, en particulier dans les secteurs les plus forts de l’économie, comme l’exploitation minière, la métallurgie et la sidérurgie, et la fabrication d’automobiles et de pièces détachées, sans que l’État ne prenne aucune mesure pour y remédier. Les CCPP continuent d’être signés en tant que soi-disant accords avec le syndicat, mais sans que les travailleurs n’en aient connaissance, de sorte qu’ils ne soient pas informés des restrictions de leurs droits ni de leurs propres droits. Le Comité de la liberté syndicale de l’OIT a demandé à l’État d’adopter des mesures efficaces visant à éliminer cette pratique qui est adoptée depuis plus de 33 ans .

Des mineurs victimes de la traite des êtres humains29-10-2015

Près de 70.000 garçons et filles sont victimes au Mexique de la traite des êtres humains, essentiellement à des fins d’exploitation sexuelle. Compte tenu de sa situation géographique et économique, le Mexique est un pays d’origine, de transit et de destination des victimes de cette pratique, une problématique que l’État n’a pas été en mesure de contrôler .

CommScope licencie des travailleuses pour avoir formé un syndicat 29-10-2015

Le 23 octobre 2015, un groupe de travailleuses de l’entreprise CommScope dans la « maquiladora » (zone franche) à Ciudad Juárez a mis en place un campement pour protester contre des licenciements injustifiés. Selon les travailleuses, l’entreprise a menacé de licencier un groupe de 195 travailleurs s’ils ne signaient pas un acte selon lequel ils renonçaient à la formation du syndicat. Les 170 travailleuses qui n’ont pas accepté de signer le document ont été licenciées le 19 octobre.

Arrestation de 200 personnes qui manifestaient pour demander un salaire décent18-03-2015

Le 18 mars 2015, les autorités de l’État de Basse-Californie ont arrêté plus de 200 personnes qui manifestaient pour demander une hausse de salaire. Les travailleurs/euses agricoles des environs de la ville de San Quintin gagnent souvent moins de 8 USD par jour pour cueillir des fruits et des légumes. Ils demandaient un salaire journalier de 20 USD. Les autorités de l’État ont déclaré que les 200 manifestants avaient été arrêtés parce qu’ils étaient soupçonnés d’avoir bloqué les routes. Outre un salaire décent, les travailleurs ont annoncé qu’ils voulaient la rémunération des heures supplémentaires, une prise en charge des soins médicaux et la fin du harcèlement sexuel de la part des patrons.

Manifestation d’enseignants violemment réprimée par la police, et mise en cause de l’armée suite à des enlèvements24-02-2015

Le 24 février 2015, la police a violemment attaqué des enseignant(e)s du syndicat des travailleurs de l’éducation CETEG qui manifestaient au sujet des salaires en défilant en direction de l’aéroport Juan Alvarez, à Acapulco. Sur des photos parues dans la presse, certains enseignants avaient le visage en sang et bon nombre d’entre eux ont dû être transportés à l’hôpital. Plus d’une centaine de manifestant(e)s ont été arrêtés.

Le mouvement de protestation a commencé au moment où environ 94.000 travailleurs membres du CETEG et d’autres fonctionnaires ont constaté qu’ils n’avaient pas été payés, et près de 2000 enseignants ont participé à la manifestation pour demander aux autorités de résoudre le problème des salaires. Ils demandaient également au gouvernement de continuer d’enquêter et de prendre des mesures contre les auteurs de l’enlèvement et du massacre présumé de 43 futurs enseignants qui avaient disparu en septembre 2014. Les autorités ont déclaré avoir la « certitude judiciaire » que les personnes disparues avaient été assassinées par des tueurs à gages du cartel de la drogue, mais d’après les familles et les syndicats, c’était un moyen de refermer le dossier prématurément.

En janvier 2015, les interrogations des personnes qui menaient la campagne pour obtenir des réponses sur le massacre se sont portées vers l’armée mexicaine, qui a été contrainte de nier à maintes reprises que ses soldats étaient impliqués. Selon les propos d’Omar Garcia, étudiant âgé de 24 ans qui avait été menacé par des soldats après avoir échappé aux tireurs de la police le soir des enlèvements, et qui participait activement à la campagne : « Nous avons toutes les raisons de croire que l’armée a participé à la disparition de nos camarades. L’armée était présente ce soir-là. Elle a probablement occulté, facilité ou joué un rôle de premier ordre dans les disparitions ».

Arrestation du dirigeant syndical de Bata20-01-2015

Le 20 janvier, Epifanio García Carrillo, membre du comité exécutif du syndicat des travailleurs/euses de la chaussure, Sindicato Único de Trabajadores de Calzado Sandak (SUTCS), a été placé en garde à vue. Huit autres employés ont été menacés d’être arrêtés. Le syndicat représente les travailleurs de la filiale de Bata à Tlaxcala, où des membres faisaient le blocus de l’usine de chaussures Calzado Sandak depuis août 2012, afin d’empêcher l’entreprise de déplacer les machines de l’usine dans laquelle se trouvait le syndicat et d’organiser illégalement et sans réglementation la production dans des ateliers situés chez des particuliers. Le 28 janvier, après huit jours de détention, Epifanio García Carrillo a été libéré. Toutes les poursuites contre lui ont été abandonnées.

Honda Mexico licencie un responsable syndical pour la deuxième fois01-12-2014

Honda Mexico a licencié Raúl Celestino Pallares Cardoza pour la deuxième fois le 1er décembre 2014, indique le secrétaire du syndicat de Honda Mexico, Sindicato de Trabajadores Unidos de Honda de México (STUHM). Il venait de retrouver son poste à l’usine de Honda dans la zone industrielle d’El Salto le 26 novembre, après avoir été licencié injustement en avril 2010.

Le tribunal du travail avait ordonné et mis en œuvre sa réintégration au niveau juridique mais, le 1er décembre, Alejandro Salaiza Rubio, le responsable des relations avec le gouvernement, a interdit à Pallares Cardoza de pénétrer dans l’entreprise au motif qu’il avait « enfreint le règlement de l’entreprise » et qu’il serait informé des raisons de son licenciement par voie judiciaire. Pendant les quatre jours suivant son retour à l’entreprise, Pallares Cardoza a été pour ainsi dire isolé du reste de la main-d’œuvre et confiné dans les bureaux du service administratif. Il était contraint de se rendre au travail avec le bus réservé au personnel administratif, et l’horaire de sa pause déjeuner a été modifiée de sorte qu’elle corresponde au créneau dédié exclusivement aux fournisseurs.

Entre-temps, le Conseil fédéral de conciliation et d’arbitrage semblait mettre beaucoup plus de temps que nécessaire pour étudier la demande du STUHM de représenter les travailleurs/euses dans les négociations collectives. Plus d’une année s’était écoulée depuis la demande du syndicat, mais le Conseil n’avait pas réussi à conclure d’accord avec l’entreprise au sujet du registre des travailleurs autorisés à voter aux élections. De plus, le Conseil n’avait pas fixé de date pour les élections.

Des syndicalistes assassinés et agressés30-11-2014

Le 15 novembre 2014, le secrétaire général du syndicat Vanguardia Obrera de la Confederación Revolucionaria de Obreros y Campesinos (CROC), Jorge Zarco Reyes, a été assassiné par balle lorsqu’il se trouvait dans un restaurant situé à Tierra Blanca, dans l’État de Veracruz. Dès son arrivée à Veracruz, Jorge Zarco a été un militant, promouvant d’intenses luttes en faveur des droits du travail et syndicaux .

Le 25 février 2014, le professeur Claudio Castillo Peña est décédé des suites des coups infligés par la police fédérale, alors qu’il participait à une protestation organisée par la Coordinadora Estatal de Trabajadores de la Educación de Guerrero (Coordination de l’État des travailleurs de l’éducation de Guerrero - CETEG). Les enseignants réclamaient le paiement des arriérés de salaires et de meilleures conditions de travail. Par ailleurs, quatre enseignantes ont été violées, 12 personnes sont portées disparues et au moins 100 syndicalistes ont été détenus .

Fin de l’exil imposé à un dirigeant syndical dans un contexte de persécution antisyndicale28-08-2014

Le 28 août 2014, les tribunaux mexicains ont abandonné toutes les poursuites contre Napoleón Gómez Urrutia, le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs des mines et de la métallurgie (SNTMMSRM), qualifiant ces poursuites d’infondées et d’anticonstitutionnelles. Gómez Urrutia avait vécu huit ans en exil au Canada, menacé d’arrestation au motif qu’il aurait détourné 55 millions USD appartenant au syndicat. Cette accusation remontait à la dissolution d’un fonds syndical spécial en 2005. Gómez Urrutia avait été accusé à onze reprises, et à chaque fois les accusations avaient été réfutées. Le syndicat, qui avait toujours affirmé que les accusations n’étaient pas fondées et avait élu deux fois Gómez Urrutia secrétaire général, en 2002 et de nouveau en 2008, estimait que l’accusation avait une motivation politique. Gómez Urrutia était persécuté par l’alliance entreprises-gouvernement depuis 2006 parce qu’il avait vivement condamné « l’homicide industriel » de la mine Pasta de Conchos qui avait coûté la vie à 65 mineurs.

Une entreprise sidérurgique licencie des travailleurs en grève25-06-2014

L’entreprise CB&I Matamoros a entrepris des licenciements massifs au Mexique suite à la grève déclenchée par 350 salariés, le 3 juin 2014, pour revendiquer de meilleures conditions de travail. La principale revendication des travailleurs portait sur le respect par l’entreprise de la Convention 87 de l’OIT et de leur décision d’adhérer au syndicat mexicain des mineurs et des métallurgistes NTMMSRM.

InBev bafoue les droits des travailleurs au Mexique02-05-2014

Trente-trois travailleurs continuent d’insister pour obtenir leur réintégration aux postes qu’ils occupaient ainsi que le rétablissement intégral de leurs droits. Ces 33 personnes qui se battent depuis 2008 pour obtenir justice ont obtenu leur réintégration à l’Industria Vidriera del Potosí (filiale du Grupo Modelo-AB InBev) à la suite de la décision prise par le Conseil de conciliation et d’arbitrage au début du mois d’avril 2014.
Le 26 janvier 2008, Industria Vidriera del Potosí a licencié 220 travailleurs et travailleuses, dont l’ensemble du comité exécutif du syndicat des travailleurs du verre SUTEIVP, affilié à IndustriALL. Cette décision a été prise à la suite d’un accord négocié avec le syndicat indépendant portant sur une augmentation salariale de 19 %.
Les travailleurs et travailleuses subissent actuellement de rudes épreuves causées par les actions de l’entreprise, notamment « l’inscription sur une liste noire de l’entreprise », et la complicité des autorités du travail locales, ce qui empêche pratiquement les travailleurs/euses licenciés et leurs familles de trouver du travail tant à l’échelle locale que dans d’autres régions du Mexique.

Des travailleurs de Teksid pris en embuscade et passés à tabac23-04-2014

Les travailleurs et travailleuses de Teksid Hierro à Monclova, Ciudad Frontera, Coahuila, Mexique, faisant partie du groupe Fiat Chrysler, se battent pour répondre aux représailles brutales suite à leur syndicalisation. Trois travailleurs, Marisol Ruiz Moreno, Orlando Mendoza Guardiola et Oscar Arturo Rodríguez Ponce, ont été licenciés le 18 avril 2014 et 11 autres ont été agressés sauvagement et lâchement, le 21 avril 2014, par 80-100 hommes de main engagés à cette fin, à la sortie d’une réunion avec la direction et les autorités du travail.

Licenciements injustes suite à une grève et à la non-reconnaissance d’un syndicat16-04-2014

Teksid Hierro, qui appartient au groupe Fiat Chrysler, à Monclova, dans l’État de Coahuila, a licencié trois travailleurs suite à une grève qui avait commencé le 16 avril 2014 pour protester contre les faibles salaires et des prestations insuffisantes. Les travailleurs/euses voulaient également s’affilier au syndicat national des travailleurs des mines et de la métallurgie Sindicato Nacional de Trabajadores Mineros, Metalúrgicos, Siderúrgicos y Similares de la República Mexicana (SNTMMSRM). L’entreprise a par la suite signé un accord avec le SNTMMSRM dans lequel elle s’engageait à réintégrer les trois employés licenciés, à verser aux employés une participation aux bénéfices et à respecter le droit des travailleurs d’adhérer à un syndicat de leur choix. L’entreprise avait également accepté de ne pas exercer de représailles à l’encontre des travailleurs qui avaient participé à la grève.

Or, le 26 novembre, Teksid Hierro a licencié 17 travailleurs, dont la porte-parole de l’entreprise, Imelda Jiménez, pour avoir encouragé l’entreprise à respecter l’accord. L’entreprise a fait savoir qu’elle avait licencié les travailleurs parce que la production avait cessé et qu’ils avaient des contrats temporaires. Le syndicat considérait ces licenciements comme des mesures d’intimidation, et pensait que l’entreprise essayait de contraindre les travailleurs à arrêter le travail. L’entreprise a licencié les travailleurs avant de leur verser leurs indemnités et leurs salaires et elle a tenté de les obliger à accepter une prime de licenciement. Il s’agissait d’une véritable tactique, étant donné que les travailleurs qui ne signent par leur document de licenciement peuvent continuer de demander à être réintégrés, à percevoir les salaires non versés et à voter pour choisir le syndicat qui représentera la main-d’œuvre.

Assassinat de deux dirigeants du monde agricole à Guerrero13-12-2013

Deux dirigeants du monde agricole, Juan Lucena Ríos et José Luis Sotelo Martínez, de la commune de Paraíso, de 6.000 habitant(e)s, ont été assassinés le 16 novembre, au centre-ville d’Atoyac de Álvarez, dans la région de Costa Grande, située dans l’État de Guerrero, alors qu’ils étaient à la tête d’une manifestation de travailleurs/euses du secteur du café. La veille, ils avaient annoncé la création d’une organisation policière locale dans cette ville.

Action antisyndicale d’Operadora Gasoil13-12-2013

En novembre 2013, les pompistes de deux stations-service de Mexico se sont mis en grève pour protester contre l’attitude du propriétaire, Operadora Gasoil S.A. de C.V. Le syndicat des employé(e)s de magasin et de bureau, Sindicato de Trabajadores de Casas Comerciales, Oficinas y Expendios, Similares y Conexos del Distrito Federal (STRACC), a expliqué que la grève avait été décidée faute d’avoir trouvé un accord avec l’entreprise. Cette dernière avait refusé de reconnaître la présence du syndicat dans une station-service ; elle avait en outre licencié sept employés et recouru à diverses autres pratiques contraires aux droits du travail et à la liberté syndicale, selon le syndicat.

Violations des contrats de travail à la compagnie aérienne Aeroméxico13-12-2013

Le syndicat du secteur de l’aviation Asociación Sindical de Sobrecargos de Aviación (ASSA) a menacé la compagnie aérienne Aeroméxico de se mettre en grève en raison de la violation des contrats de travail et de l’embauche de nouveaux employé(e)s à des salaires insuffisants. Le dirigeant du syndicat, Ricardo del Valle, a annoncé qu’il consulterait ses membres pour leur demander l’autorisation de déposer un préavis de grève auprès du gouvernement avant la saison touristique de Noël.

Le Conseil des relations de travail a donné la permission à Aeroméxico d’embaucher de nouveaux travailleurs/euses à des salaires inférieurs, allant dans le sens de la compagnie, qui estimait que les salaires demandés par les syndicats créeraient des difficultés économiques à la compagnie. Ainsi, ce sont 44 nouveaux employé(e)s qui effectuent le même travail que leurs collègues, pour une rémunération inférieure. L’ASSA a voulu déposer une ordonnance, sans succès. Elle espérait attirer l’attention de l’entreprise en organisant une grève pendant les vacances.

Refus de reconnaître des syndicats19-08-2013

Des agences gouvernementales, comme l’Institut électoral fédéral et d’autres organismes publics, ont systématiquement refusé de reconnaître les syndicats.

Obstacles à la négociation collective19-08-2013

Quatre-vingt-dix pour cent des conventions collectives sont signées avec des syndicats sous contrats dits de « protection patronale » et avec d’autres organisations corrompues dans le but d’empêcher une négociation de bonne foi.

L’une des infractions les plus graves est survenue avec la société de télécommunications Atento Services à propos d’un procès sur les droits contractuels intenté par le syndicat des travailleurs du téléphone pour invalider les contrats de protection. Le procès aurait été truqué.

Abus chez PKC au Mexique30-06-2013

Une enquête indépendante sur le fabricant finlandais de pièces automobiles PKC au Mexique, publiée en juin 2013, révèle que PKC avait imposé un syndicat d’entreprise sans en informer son personnel, avait harcelé et menacé les travailleurs et travailleuses qui cherchaient à adhérer au syndicat mexicain indépendant des métallurgistes et des mineurs, avait manipulé les élections pour assurer la défaite de ce syndicat, et avait licencié des personnes qui soutenaient ce syndicat indépendant.

Représailles et licenciements chez Honda au Mexique07-05-2013

Le 7 mai 2013, Honda au Mexique a rompu un accord conclu avec les travailleurs et licencié cinq membres du personnel dans le cadre d’une campagne où l’entreprise s’est rendue complice du syndicat de protection local, SETEAMI, en vue d’intimider le personnel. Tous étaient membres du comité qui avait négocié un accord après que 90 pour cent de la main-d’œuvre eut montré son mécontentement face au refus de l’entreprise d’adopter un intéressement aux bénéfices, lors d’un arrêt de travail du 16 au 18 avril.

Refus de consulter les syndicats et discrimination antisyndicale31-01-2013

L’affaire du Sindicato Mexicano de Electricistas (SME) n’est toujours pas résolue. En 2009, la Compañía de Fuerza y Luz avait été fermée arbitrairement et sans aucune consultation. Cette action a été considérée comme une attaque ouverte envers l’un des syndicats les plus importants du Mexique. Depuis, le SME se bat pour la réintégration de ces travailleurs. En janvier 2013, la Cour suprême a décidé qu’il n’y avait aucune obligation de réembaucher les salariés licenciés.

Rareté des inspections du travail et des prestations sociales31-12-2011

Les autorités du travail n’accomplissent pas les inspections du travail qui leur incombent dans les lieux de travail. Les femmes et les enfants sont les groupes les plus touchés par ce manquement, puisque beaucoup travaillent dans le secteur informel et n’ont droit à aucune prestation.

Les Commissions locales de conciliation et d’arbitrage signalent que les plaintes déposées à l’encontre des entreprises sont suscitées par les refus d’affiliation à l’Instituto Mexicano del Seguro Social (IMSS), le temps de travail excessif, le non-paiement des heures supplémentaires, la mutation en des lieux de travail éloignés du lieu de travail d’origine, les représailles sur les salaires et la liberté syndicale inexistante.

Violations systématiques des droits syndicaux par les employeurs et l’État31-12-2011

Divers syndicats indépendants, parmi lesquels il convient de citer le Sindicato Nacional de Trabajadores Mineros, Metalúrgicos y Similares de la República Mexicana (SNTMMSRM), le Sindicato Mexicano de Electricistas (SME), l’Unión Nacional de Técnicos y Profesionistas Petroleros (UNTyPP) représentant les travailleurs de la compagnie pétrolière publique PEMEX, le Sindicato Nacional de Trabajadores de General Tire de México (SNTGTM), le Sindicato Único de Trabajadores de la Universidad Autónoma de la Ciudad de México (SUTUACM), le Sindicato de Telefonistas de la República Mexicana (STRM), le Frente Auténtico del Trabajo (FAT) et près de 30 autres organisations affiliées à l’Unión Nacional de Trabajadores (UNT), ont fait l’objet de violentes attaques, de mesures d’intimidation et de répression des droits syndicaux, tout au long de l’année.

Les employeurs, de connivence avec le gouvernement, inventent et perfectionnent des mécanismes pour violer constamment les droits syndicaux. Ces violations massives ont pour objectif d’empêcher l’organisation syndicale des travailleurs/euses et d’éliminer ou affaiblir leurs organisations. C’est ainsi que prolifèrent les « contrats de protection », la répression, les menaces et le recours aux gros bras pour attaquer les travailleurs syndiqués.

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