4 – Violations systématiques des droits
L’indice CSI des droits dans le monde

Ouganda

En pratique

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Licenciement de plusieurs professeurs de l’université de Makerere pour participation à des activités syndicales17-01-2019

Le 17 janvier 2019, le vice-chancelier de l’université de Makerere, le professeur Barnabas Nawangwe, a suspendu de ses fonctions le Dr Deus Kamunyu Muhwezi, président de la Makerere University Academic Staff Association (MUASA) pour prétendues indiscipline et incitation du personnel. Les autres professeurs suspendus pour les mêmes motifs sont Bennet Magara, présidente de la Makerere University Administrative Staff Association, et son secrétaire général Joseph Kalema.
La suspension de ces trois membres de la communauté universitaire fait suite aux désaccords entre les associations du personnel et l’administration de l’université à propos de problèmes en suspens tels que les augmentations salariales.
Sam Lyomoki, représentant national des travailleurs, a déclaré que ces représentants avaient été suspendus non pas pour leurs mauvaises performances en termes de prestation de services mais bien pour avoir défendu les droits des travailleurs en plaidant en faveur d’une hausse de leurs salaires et en dénonçant les irrégularités au sein de l’université, entre autres.
La Makerere University Staff Association a appelé à une grève générale dans l’ensemble de l’université afin de permettre à ses dirigeants de réintégrer leurs fonctions. L’association demande de mettre fin aux attaques dirigées par le vice-chancelier contre les associations universitaires et les membres du personnel, ainsi que la démission de Dr Thomas Tayebwa et Bruce Balaba Kabaasa du Conseil de l’université, considérant illégitime leur présence au sein de cette instance.
Les membres du Parlement représentant les travailleurs ont déclaré qu’ils présenteraient une requête au président du Parlement à propos de la suspension des employés de l’université de Makerere et qu’ils rencontreraient également d’autres parlementaires afin de définir des stratégies pour répondre aux problèmes des irrégularités au sein de cette université.

Plus de 80 travailleurs exposés à des substances chimiques dans une exploitation horticole appartenant à des Néerlandais21-10-2016

Le 21 octobre, plus de 80 employé(e)s de l’exploitation horticole appartenant à l’entreprise néerlandaise Royal Van Zanten ont été soignés pour diverses complications suite à une exposition à des substances chimiques toxiques dans une des serres de Wakiso. L’Uganda Horticultural Industrial Services Provider and Allied Workers Union (Syndicat ougandais des fournisseurs de services du secteur horticole et travailleurs apparentés – UHISPAWU) et l’Ugandan Association of Women Lawyers (Association des avocates ougandaises – FIDA-Ouganda) ont fait savoir que, le 21 octobre au matin, les dirigeants de l’exploitation avaient demandé à un groupe d’une quarantaine d’employés de couper des fleurs dans une serre qui avait été désinfectée avec un pesticide deux jours plus tôt, alors que les normes de sécurité requièrent un délai minimum de cinq jours. Bien que le premier groupe de travailleurs ait déjà commencé à montrer des symptômes d’intoxication sévère (vomissements convulsifs, violents maux de tête et douleurs abdominales, irritation intense de la peau et des yeux, etc.), la direction a envoyé un autre groupe d’employés dans la serre pour continuer le travail. Les mêmes symptômes sont apparus. En dépit de cette grave intoxication, aucun des employés n’a été conduit à l’hôpital, mais a été soigné à l’infirmerie de l’exploitation, à part quelques-uns qui ont été admis dans un centre de soins local. De simples antalgiques leur ont été administrés puis les travailleurs ont été renvoyés chez eux sans formulaires médicaux. Toutes les factures ont été prises en charge par Royal Van Zanten. Quatre employés ont perçu 40.000 UGX (environ 10 USD) chacun pour couvrir les frais médicaux supplémentaires. À l’initiative de l’UHISPAWU et de FIDA-Ouganda, les travailleurs ont été emmenés à l’hôpital –– et leurs analyses ont révélé qu’ils souffraient d’un empoisonnement chimique. Plusieurs d’entre eux étaient toujours hospitalisés un mois plus tard.

La direction de l’exploitation horticole a déclaré que des réunions étaient en cours entre l’entreprise, les employés et les représentants du ministère du Travail, mais elle a par ailleurs décliné toute responsabilité dans l’empoisonnement. Elle a affirmé que c’étaient les travailleurs qui n’avaient pas suivi les consignes de sécurité et qui étaient entrés dans la serre sans respecter la période de sécurité. La direction a ajouté que les employés avaient subi tous les tests et procédures médicaux requis et que les résultats montraient que l’incident n’avait pas provoqué de dégâts irréversibles.

Le ministère du Commerce a pris la défense de l’entreprise et est resté sourd aux plaintes des travailleurs. De plus, le ministère a annoncé qu’il traiterait l’affaire conjointement avec le ministère du Travail « pour veiller à ce que l’Ouganda ne perde pas de marchés à l’étranger pour commercialiser ses fleurs ».

D’après l’UHISPAWU, les employés de Royal Van Zanten sont payés entre 100.000 UGX (27 USD) et 200.000 UGX (54 USD) par mois. Bien qu’ils soient exposés quotidiennement à des produits chimiques dangereux, seuls des bottes en caoutchouc et des tabliers leurs sont fournis comme équipement de protection. Les problèmes résultant d’une exposition dangereuse aux substances chimiques ne sont pas rares : une intoxication du même type s’était déjà produite une année auparavant, et une autre est survenue dix jours après l’incident de Wakiso, sur un site de Royal van Zanten, à Mukono. La direction a réagi de la même manière, reprochant aux employés de manipuler les produits chimiques de manière « irresponsable » et de ne pas suivre les consignes de sécurité.

Les arrestations de syndicalistes ne sont pas rares19-05-2014

Les arrestations de syndicalistes ne sont pas rares. Ezra Kanyana, du syndicat des artistes, et Basra Stephen, du syndicat de l’horticulture, ont été arrêtés alors qu’ils réclamaient la mise en place d’un salaire minimum. Les manifestations sont souvent interdites. Par exemple, le 1er mai les dirigeants de la Central organization of Free Trade Unions (COFTU) et de la National Organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. of Trade Unions (NOTU) ont été arrêtés durant les célébrations de la journée du travail lors desquelles ils réclamaient un salaire minimum. Ils ont été mis en garde à vue pendant deux jours au poste de police de Kampala avant d’être libérés sous caution.

Convention collective ignorée et droit d’organiser bafoué31-12-2010

La centrale syndicale centrale syndicale Organisation centrale regroupant à l’échelon national, régional ou local des syndicats qui lui sont affiliés. Renvoie le plus souvent à une fédération nationale ou à une confédération. NOTU (National Union of Trade Unions) a informé, en novembre, qu’elle avait interpellé l’Inspecteur général de la police, le général de division Kale Kayihura concernant les conditions de travail des agents de sécurité privés. Plus de 35 firmes de sécurité privées dotées, pour la plupart, d’effectifs de plus de 250 agents, sont enregistrées auprès de la police. Les agents se sont plaints du fait que les conditions contenues dans les conventions collectives n’étaient pas respectées, y compris pour ce qui a trait à la compensation en cas de blessure et aux procédures adéquates en matière de licenciement. Ils ont également dénoncé le fait que dans certains cas, les employeurs privent les agents de sécurité du droit d’adhérer à un syndicat.

Pas de négociation collective dans le secteur public31-12-2010

Les syndicats des services publics, y compris ceux des personnels médicaux et des enseignants, ne sont pas autorisés à mener des négociations concernant les salaires et les conditions d’emploi, qui sont fixés de facto par le gouvernement.

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