Indonesia - Un dirigeant de la KSBSI soumis à des interrogatoires systématiques de la police

En décembre 2014, Eduard Marpaung, le secrétaire général de la Konfederasi Serikat Buruh Sejahtera Indonesia (Confédération des syndicats pour la prospérité de l’Indonésie – KSBSI), a fait l’objet d’une accusation au titre de l’article 27(3) de la loi n°11/2008 sur l’information et les transactions électroniques (ITE) et de l’article 311 du Code pénal, qui prévoit une peine pouvant atteindre six ans d’emprisonnement et une amende d’un milliard IDR pour toute personne jugée coupable d’avoir transmis des informations ou des documents par voie électronique dans le but d’intimider ou de diffamer une autre personne. Ces accusations faisaient suite à une plainte déposée par Gusmawati Anwar le 5 décembre 2014, au sujet de commentaires que M. Marpaung aurait postés sur le site Facebook de la KSBSI concernant Muchtar Pakpahan, un client de M. Anwar.
Depuis lors, M. Marpaung est convoqué pour être interrogé de façon systématique. Les interrogatoires coïncident souvent avec des manifestations de grande ampleur organisées par la KSBSI et comportent des questions détaillées sur l’activité syndicale de M. Marpaung. Actuellement, il est obligé de se rendre deux fois par semaine au bureau du procureur du district de Jakarta Est et il a l’interdiction de quitter la ville, ce qui limite considérablement ses capacités à représenter les travailleurs/euses.
En dépit des interrogatoires fréquents auxquels il est soumis depuis plus de deux ans, M. Marpaung n’a toujours pas reçu de document officiel sur les faits qui lui sont reprochés. Les interrogatoires systématiques et arbitraires menés par la police constituent une atteinte grave à la liberté de mouvement de M. Marpaung et compromettent fortement la liberté syndicale.

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