Kuwait - Une travailleuse domestique tombe d’un septième étage pendant que son employeuse filme la scène et ne fait rien pour la secourir

Malgré l’introduction, le 24 juin, par le législateur koweïtien d’une nouvelle loi qui théoriquement reconnaît les droits exécutoires des travailleurs, le droit de former un syndicat et d’y adhérer n’est toujours pas respecté, les travailleurs continuent d’être employés en vertu du système de visa par parrainage ou kafala, alors que des abus flagrants continuent d’être commis dans ce pays du Golfe. Bien que la loi nouvellement approuvée ait interdit la pratique extrêmement répandue consistant à confisquer les passeports des travailleurs domestiques, les employeurs maintiennent un contrôle effectif et absolu sur leurs employés. De fait, en vertu du système de kafala, les travailleurs domestiques ne peuvent changer d’employeur sans l’autorisation de leur employeur précédent. Sous ce système, les travailleurs domestiques qui quittent leur emploi avant la fin de leur contrat sans l’autorisation de leur sponsor sont considérés comme des « fugitifs », un délit en vertu du droit koweitien. Ils peuvent être arbitrairement détenus, condamnés à des amendes ou à des peines de prison.

La situation d’exploitation et de déni des droits humains et des travailleurs les plus fondamentaux des employés domestiques koweïtiens réclame plus d’attention que jamais. Le 31 mars 2017, le cas d’une travailleuse domestique éthiopienne tombée d’un septième étage pendant que son employeuse filmait la scène sans rien faire pour la secourir a provoqué un tollé médiatique international. La femme koweïtienne a continué à filmer pendant que son employée est tombée sur un auvent et a survécu à sa chute, puis elle a posté les images sur les réseaux sociaux et déclaré à la police que la femme avait fait une tentative de suicide. La travailleuse domestique a survécu à la chute et déclaré qu’elle avait sauté dans le vide pour échapper à son employeuse qui essayait de la tuer. Il ne s’agit que d’un cas parmi une litanie d’autres incidents similaires enregistrés dans un passé récent. Un autre cas est celui survenu le 6 mars 2017 quand un couple a été arrêté pour avoir torturé leur employée domestique, la séquestrant dans leur domicile et la privant de nourriture jusqu’à ce qu’elle ait réussi à s’échapper et à trouver de l’aide, un sort partagé par des milliers de travailleuses domestiques qui s’échappent chaque année du domicile de leur employeur après avoir subi des abus. Ce problème est à ce point répandu que le gouvernement a mis sur pied des foyers d’accueil où ces femmes peuvent rester pendant qu’elles cherchent de l’aide auprès de leurs ambassades.

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