Argentine

Les organisations affiliées à la CSI en Argentine sont la Central de los Trabajadores Argentinos (CTA), Central de los Trabajadores Argentinos - Autónoma (CTA-A) et la Confederación General del Trabajo de la República Argentina (CGT).
Dans la loi
Liberté syndicale / Droit d’organisation
Discrimination antisyndicale
La législation interdit la discrimination antisyndicale.
Restrictions au droit des travailleurs/euses de former des syndicats de leur choix et d’y adhérer
- Privilèges injustifiés ou excessifs accordés à certaines organisations (notamment des privilèges allant au-delà d’une priorité en matière de représentation aux fins de négociation collective
négociation collective
Processus de négociation de conditions de travail acceptables pour les deux parties et de réglementation des relations sociales entre un ou plusieurs représentants des travailleurs, des syndicats ou des centrales syndicales d’un côté et un employeur, un groupe d’employeurs ou une ou plusieurs organisations patronales de l’autre.
Voir convention collective
, de consultation par les gouvernements, ou encore en matière de - La loi sur les associations syndicales octroie seulement aux organisations dotées du statut syndical (personería gremial) des avantages, notamment le droit de percevoir des cotisations moyennant une retenue à la source (loi 23.551 sur les associations syndicales, articles 28 et 38; décret réglementaire n° 467/88).
Droit de négociation collective
Obstacles juridiques à la reconnaissance des agents de la négociation collective
- Absence de critères ou critères discrétionnaires, incertains ou déraisonnables pour déterminer les organisations représentatives
- Pour obtenir le statut syndical (personería gremial), la loi sur les associations syndicales stipule que l'association qui y aspire doit avoir minimum 10 pour cent de membres cotisants de plus que celle qui est dotée du statut syndical (loi 23.551 sur les associations syndicales, articles 28 et 38; décret réglementaire n° 467/88).
Droit de grève
Limitations ou interdiction de grèves dans certains secteurs
- Détermination déraisonnable ou discrétionnaire (sans négociation avec les partenaires sociaux
partenaires sociaux
Désigne les syndicats et les employeurs ou leurs organisations représentatives.
ou absence d’une autorité indépendante en cas de désaccord)de la portée du « service minimum
service minimum
Opérations normalement requises dans un établissement public ou privé lors d’une grève, pour ne pas mettre en danger la vie ou les besoins élémentaires de la population ou causer des dégâts irréversibles.
Voir Guide des droits syndicaux internationaux de la CSI » à garantir pendant les grèves dans les services publics - Le décret régissant la loi relative au régime du travail prévoit la création d’une commission des garanties (qui inclut les représentants d'organisations de travailleurs et d'employeurs ainsi que de personnes indépendantes) chargée de stipuler les services minimums en cas de grève. Toutefois, cette commission n'est dotée que de fonctions consultatives et le ministère du Travail prend la décision finale en ce qui concerne la fixation des services minimums lorsque « les parties ne sont pas arrivées à un accord » ou «lorsque les accords se sont avérés insuffisants » (décret 272/06 de la loi relative au régime de travail 25.877).
Autres restrictions
- Autres restrictions
- Le concept de « représentation des intérêts collectifs » que la loi attribue exclusivement aux syndicats dotés du statut syndical (personería gremial) englobe le droit de grève, déniant dès lors ce droit aux syndicats simplement enregistrés.
En pratique
Le 11 janvier 2017, le syndicat des professionnels de santé de la province de Buenos Aires Asociación Sindical de Profesionales de la Salud (CICOP-CTA) a organisé une grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
à l’hôpital de la province de Buenos Aires, tout en assurant un service de santé minimum. La gouverneure de la province a cherché à intimider les médecins et les professionnels de la santé des 80 hôpitaux de Buenos Aires en procédant à des vérifications dans le but d’identifier les grévistes et en recourant à la force militaire pendant la manifestation principale, à l’hôpital Wilde. Les employé(e)s demandaient la mise en œuvre des accords conclus précédemment et protestaient contre le fait que les stagiaires répondant aux critères requis ne soient pas intégrés au personnel et que le changement de régime de retraite ne soit pas appliqué.
Le 1er décembre 2017, le gouverneur de la province de Chubut a annoncé par décret, et imposé, le réexamen des conventions collectives de travail en rapport avec le secteur de l’État, au mépris des droits syndicaux des organisations syndicales de la province.
À Viedma, dans la province de Río Negro, le Secrétariat pour l’enfance, l’adolescence et la famille (SENAF) a refusé d’appliquer la convention signée avec le syndicat de fonctionnaires Asociación de Trabajadores del Estados (ATE) aux termes de laquelle il s’engageait à intégrer professionnellement les boursiers de l’organisme avant décembre 2017. De même, le Secrétariat n’a pas respecté l’accord visant à établir une commission technique à laquelle les référents de l’ATE devaient participer pour réexaminer certains programmes devenus obsolètes.
En 2017, le ministère du Travail a maintenu sa politique de retard prolongé et injustifié pour fournir l’attestation nécessaire aux syndicats, ce qui a généré beaucoup de retard et la paralysie des comptes bancaires, comme dans les cas suivants : le syndicat d’enseignants universitaires Asociación de Docentes Universitarios ; la fédération industrielle Federación de Trabajadores del Complejo Industrial Oleaginoso, Desmotadores de Algodón y Afines de la República Argentina ; le syndicat du secteur de l’huile Sindicato de Obreros y Empleados Aceiteros de Rosario (SOEAR) ; le syndicat d’enseignants universitaires Asociación de Docentes de l’université nationale de Luján ; le syndicat de l’industrie et de la construction Sindicato de Trabajadores de la Industria de la Construcción y Afines (SITRAIC) ; le syndicat de la sécurité Sindicato de Seguridad de Chaco (SI.SE.CH) ; le syndicat médical Asociación de Agentes de Propaganda Médica (AAPM) ; la fédération médicale Federación Argentina de Agentes de Propaganda Médica (FAAPROME).
En 2017, les entreprises médicales Elea, Casasco, Roemmers et Nova, entre autres, se sont illustrées par leurs constantes pratiques antisyndicales contre l’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. Asociación de Agentes de Propaganda Médica (AAPM). Les entreprises ont systématiquement refusé de négocier la revalorisation des salaires et ont continué de prendre des mesures destinées à décourager les membres d’adhérer au syndicat en utilisant des pratiques d’intimidation contre les travailleurs, comme les menaces de licenciement.
En 2017, l’État argentin a maintenu son refus d’enregistrer des organisations syndicales qui sollicitaient leur enregistrement depuis des années. Il s’agit des organisations suivantes : les syndicats des professionnels de santé Asociación de Profesionales de la Salud de Catamarca, Sindicato de Profesionales de la Salud Pública de Neuquén, Asociación de Profesionales de la Salud de La Rioja, Sindicato de la Salud, Sindicato de Trabajadores Autoconvocados de la Salud de Tucumán ; le syndicat des télécommunications Unión de Empleados y Técnicos de las Telecomunicaciones ; le syndicat des travailleurs temporaires Sindicato Tareferos, Trabajadores Temporarios y Desocupados de Misiones ; les syndicats d’enseignants Movimiento Pedagógico de Liberación Sindicato de Trabajadores de la Educación de Misiones, et Asociación Docentes Unidos de Catamarca ; le syndicat de travailleurs Sindicato de Trabajadores, Peones y Afines del Mercado Central de Misiones ; le syndicat des travailleurs sociaux Sindicato de Trabajadores de la Obra Social para la Actividad Docente ; le syndicat d’enseignants et chercheurs Sindicato de Docentes e Investigadores de l’Université nationale de Quilmes ; le syndicat de la santé publique Sindicato de Profesionales de la Salud Pública de Neuquén.
Depuis le 20 mai 2016 et pendant toute l’année 2017, le ministère du Travail a refusé de reconnaître un accord passé avec le syndicat de la construction Sindicato de Trabajadores de la Industria de la Construcción y Afines (SITRAIC), qui permet de déduire la cotisation syndicale du salaire. Face à ce refus, un recours en justice a été engagé mais le ministère n’a toujours pas donné suite à cet accord.
Le 18 décembre 2017, au cours de la répression brutale contre les personnes qui manifestaient devant le Congrès de la Nation au sujet de la réforme de la prévoyance sociale, 60 manifestant(e)s ont été arrêtés et 162 personnes ont dû recevoir des soins médicaux.
En 2017, les entreprises et l’État ont poursuivi leur politique consistant à faire appel à des travailleurs/euses pour remplacer les grévistes, ce qui leur a permis de mettre fin aux mouvements de protestation. En juin 2017, lors du conflit des chauffeurs de transports urbains, les entreprises, avec l’aval de la municipalité, on licencié et remplacé 160 travailleurs licenciés. De la même manière, en novembre 2017, l’entreprise de sucre LEDESMA SAAI a remplacé plusieurs grévistes du syndicat d’entreprise syndicat d’entreprise Syndicat réservé aux employés d’une seule entreprise. Parfois appelé syndicat maison, il ne doit pas être confondu avec un syndicat jaune. Sindicato de Obreros y Empleados del Azúcar del Ingenio Ledesma (SOEAIL-CTA).
La police de la province de Jujuy a violemment réprimé l’action des travailleurs/euses de la raffinerie de sucre La Esperanza, qui s’apprêtaient à bloquer l’accès au pont de San Pedro pour exiger la réintégration de 400 travailleurs licenciés et le paiement d’une prime, en plus du salaire de novembre. Douze personnes ont été blessées, et 50 arrêtées, parmi lesquelles les dirigeants du syndicat d’entreprise syndicat d’entreprise Syndicat réservé aux employés d’une seule entreprise. Parfois appelé syndicat maison, il ne doit pas être confondu avec un syndicat jaune. Sindicato de Obreros y Empleados del Azúcar del Ingenio La Esperanza.
Le ministère du Travail a mis plus de cinq mois à enregistrer les élections et à fournir l’attestation y afférente au Comité de direction du syndicat d’enseignants universitaires Asociación Gremial Docente de l’université de Buenos Aires. Ce retard a entraîné une paralysie de l’administration du syndicat et l’a empêché d’envoyer les documents juridiques et comptables, rendant impossible toute opération bancaire. Le 22 novembre 2017, les autorités ont envoyé l’attestation mais le texte comportait des erreurs. Le syndicat a dû une nouvelle fois subir les conséquences de l’inefficacité injustifiée de l’État.
Le 9 août 2017, dans la ville autonome de Buenos Aires, l’employé Héctor Santiago a été licencié de l’établissement de santé Centro Gallego en raison de sa qualité de dirigeant syndical et de son action militante au sein du syndicat. Le licenciement a été prononcé suite à la mobilisation des travailleurs du Centro Gallego qui dénoncent depuis des années les réductions dont le centre de santé fait l’objet.
Le 15 août 2017, à Berisso, dans la province de Buenos Aires, le bureau de la centrale syndicale centrale syndicale Organisation centrale regroupant à l’échelon national, régional ou local des syndicats qui lui sont affiliés. Renvoie le plus souvent à une fédération nationale ou à une confédération. Central de Trabajadores de la Argentina (CTA Autónoma) a fait l’objet d’une attaque. Vers 23h30, des inconnus ont mis le feu à l’édifice, provoquant la destruction d’instruments et d’objets servant aux activités syndicales.
Le 26 juin 2017, dans la province de Río Negro, deux dirigeants du syndicat de fonctionnaires Asociación de Trabajadores del Estado (ATE-CTA) ont été arrêtés ; ils faisaient l’objet d’un mandat d’arrêt en raison d’incidents survenus le 24 mai 2017, dans le cadre d’un conflit relatif à des revendications de travail. Les employés ont été accusés de délits de contrainte, d’atteinte à l’autorité aggravée et de dommages corporels. Dans la même affaire, le secrétaire général de l’ATE, Rodolfo Aguiar, et le secrétaire adjoint, Aldo Capretti, ont également été poursuivis.
En juin 2017, à Rosario, dans la province de Santa Fe, l’Institut national des services sociaux pour les retraités, plus connu sous le nom de Programme d’aide médicale intégrale (PAMI), a licencié la déléguée du syndicat d’odontologie Gremio Odontológico Argentino (GOA-CTA-A) pour la province, Norma Cáceres. Face aux revendications des employé(e)s et du syndicat, le lieu de travail de la camarade licenciée (UGL IX) est resté sous la surveillance de la gendarmerie nationale, ce qui n’était jamais arrivé. Quatre fourgons de la gendarmerie nationale sont intervenus dans les locaux des services sociaux pour les retraités dans le but d’empêcher un rassemblement à proximité de l’entrée de la délégation du PAMI.
Le 22 mai 2017, dans la province de Santa Cruz, la gendarmerie a évacué violemment le piquet de grève piquet de grève Manifestation ou défilé aux abords du lieu de travail visant à faire connaître l’existence d’un conflit social ou d’une grève, pour dissuader les autres travailleurs d’y entrer ou encourager les consommateurs à boycotter les produits de l’entreprise. Le piquet de grève secondaire désigne toute action de protestation devant une entreprise neutre afin d’exercer une pression indirecte sur la direction ciblée. des employé(e)s du syndicat de fonctionnaires Asociación de Trabajadores del Estado (ATE-CTA), et arrêté deux syndicalistes, Andrea Mayorga, dirigeante de la section locale section locale Branche locale d’une organisation syndicale de haut niveau, telle qu’un syndicat national. d’El Calafate, et Pablo Fariña, de la commission provinciale. Plusieurs autres manifestants ont été blessés.
Le 14 avril 2017, dans la province de Tucumán, des inconnus ont vandalisé le siège local de la centrale syndicale centrale syndicale Organisation centrale regroupant à l’échelon national, régional ou local des syndicats qui lui sont affiliés. Renvoie le plus souvent à une fédération nationale ou à une confédération. Central de Trabajadores de la Argentina (CTA Autónoma). Les agresseurs ont cassé les vitres des deux étages du local en jetant des objets contondants sur le bâtiment de la centrale de Tucumán. Les serrures des accès principaux n’ayant pas été forcées et aucun vol n’ayant été commis, c’est l’hypothèse d’une attaque délibérée et préméditée contre le siège du syndicat qui est retenue. Cette agression a été signalée aux autorités policières et judiciaires.
En janvier 2017, le ministère du Travail a annoncé aux chambres professionnelles du secteur bancaire qu’il ne validerait pas l’accord conclu par les parties en décembre 2016. L’accord portait sur la réouverture de la conclusion paritaire de 2016 visant à compenser la perte de pouvoir d’achat de cette année-là, qui consistait en une somme fixe supplémentaire accompagnée d’une hausse de salaire de 10%, équivalant à une augmentation de 19,5%. La sous-secrétaire des Relations de travail dépendant du portefeuille du ministère du Travail a informé l’association de banques publiques et privées Asociación de Bancos Públicos y Privados (ABAPRA) que l’accord n’avait toujours pas été légalisé et que, par conséquent, le ministère refusait de le mettre en œuvre.
En janvier 2017, le ministère du Travail de la nation a déclaré que l’élection des dirigeants de la fédération syndicale sucrière Federación de Empleados de la Industria Azucarera (FEIA), qui a eu lieu en mars 2015, resterait sans effet juridique. Cette décision ouvertement antisyndicale constitue une ingérence injustifiée dans les opérations du syndicat aux fins d’imposer d’autres dirigeants, et représente une violation de la liberté syndicale.
Le 17 février 2016, la ministre de la Sécurité, Patricia Bullrich, a émis le « Protocole d’intervention des forces de sécurité de l’État lors de manifestations publiques », qui limite de façon inconstitutionnelle le droit de manifester et la liberté d’expression. Le protocole criminalise la protestation sociale, car elle affaiblit le droit à la libre circulation et a des effets sur l’ordre public.
Il n’interdit pas l’usage d’armes à feu ni de balles en caoutchouc de la part des forces publiques pour réprimer les protestations. Il n’impose pas l’obligation de porter un uniforme ni d’identifier les policiers, mais restreint la couverture médiatique des manifestations. Pour le Centre d’études juridiques et sociales (CELS), le protocole contient de graves failles, y compris des problèmes de cohérence, faisant de lui un règlement enclin à faire sérieusement reculer la protection du droit à la vie et à l’intégrité physique dans le cadre de l’exercice du droit constitutionnel de manifestation sociale.
Malgré l’opposition au protocole des différentes organisations sociales, au moment d’écrire cet article, il était toujours en vigueur.
En février 2016, la société Petrobras a de nouveau refusé de réintégrer Roberto Aníbal Gorbarán, dirigeant du Sindicato del Personal Jerárquico de la Industria Química y Petroquímica, renvoyé alors qu’il bénéficiait de l’immunité syndicale. Elle a ainsi complètement ignoré les décisions de justice l’obligeant à le réintégrer. Au moment de la rédaction de cet article, l’entreprise refusait toujours de se plier aux décisions de justice.
En mars 2016, les travailleurs du Sindicato Luz y Fuerza de Zárate ont dénoncé une stratégie de persécution syndicale de la part de la société Nucleoeléctrica Argentina (NASA). D’après les syndicalistes, l’entreprise souhaite supprimer l’immunité syndicale afin de renvoyer, sans motif valable, un dirigeant syndical et ainsi affaiblir le syndicat au sein de la société. Cette stratégie a déjà été utilisée par le passé et a eu de graves conséquences sur la direction du syndicat et sa gestion.
Le 7 mars 2016, une bande de voyous a attaqué des dirigeants de l’Asociación de Trabajadores del Estado (ATE) de Mendoza et d’autres manifestants qui protestaient contre des licenciements au casino de Mendoza. L’attaque s’est produite lorsqu’un groupe d’environ 50 personnes, armées de matraques, de pierres et de briques, s’en est pris au secrétaire provincial de l’ATE, Roberto Macho, et à trois autres syndicalistes alors qu’ils distribuaient des dépliants à l’entrée de l’hippodrome de Godoy Cruz lors de la course hippique Clásico Vendimia de Turf.
L’affaire a été confiée au juge d’instruction qui a ouvert une enquête pour rechercher et arrêter les responsables de l’attaque, accusés de coups et blessures, en s’appuyant sur des vidéos fournies par le syndicat et sur les témoignages des victimes.
Le 8 mars 2016, la police de Buenos Aires a violemment réprimé une manifestation de travailleurs de l’éducation, membres du Sindicato de Obreros y Empleados de Minoridad y Educación (SOEME), pour la plupart des gardiens et des cuisiniers de cantines scolaires. La police a eu recours à du gaz poivré, à des matraques et à des balles en caoutchouc contre les travailleuses et les travailleurs qui manifestaient devant la direction de l’éducation de La Plata pour réclamer un salaire minimum de 10 000 pesos argentins (645 dollars US).
Deux manifestants ont eu des fractures et plusieurs autres personnes ont été blessées par des balles en caoutchouc. Selon les informations transmises, Alejandro Finocciario, qui préside le département de l’Éducation, avait déjà utilisé ces méthodes violentes au préalable et a même fait l’objet d’une plainte devant la justice pour avoir menacé le secrétaire général de l’Unión de Docentes de la Provincia de Buenos Aires, Miguel Díaz.
Au cours du mois de mars 2016, à Santiago del Estero et dans différentes localités de la province, des enseignants ont fait grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
pour exiger une augmentation salariale. Les enseignants du Círculo Santiagueño de Docentes de Enseñanza Media y Superior (CISADEMS) qui organisait les manifestations ont dénoncé l’attitude des policiers qui les ont agressés, les ont injustement arrêtés et les ont empêchés de manifester.
En avril de la même année, le Sindicato Santiagueño de Docentes (SISADOC) a lui dénoncé que lors d’une autre manifestation, un groupe d’enseignants avait été attaqué devant l’immeuble de la chambre des députés de Santiago del Estero alors qu’il s’agissait d’un rassemblement pacifique. Selon le syndicat, un groupe de personnes leur ont arraché les pancartes et leur ont volé leurs téléphones. La police est intervenue pour mettre fin à l’attaque.
Le 5 mai 2016, des dirigeants du Sindicato de Trabajadores Municipales de Las Rosas ont été victimes d’une attaque à la machette alors qu’ils campaient dans des tentes devant l’administration pour réclamer une révision des politiques salariales du maire de la ville, Javier Meyer.
Depuis le début du conflit, le maire a refusé de négocier avec les agents municipaux et a ignoré les conciliations obligatoires imposées par le ministère du Travail provincial en vue de trouver pacifiquement une solution aux différents problèmes. De plus, des actes de violence, comme l’incendie intentionnel de poubelles, ont faire croître la colère des voisins contre les travailleurs en grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
. Le syndicat a exigé l’intervention de l’État, tant du gouvernement provincial que des pouvoirs législatif et judiciaire, en vue de faire baisser les tensions générées par le conflit avec le syndicat.
Le 10 juin 2016, les contrôleurs aériens d’Argentine ont entamé une grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
de deux jours après que le gouvernement a imposé une convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
qui n’avait été validée que par une seule organisation
organisation
Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat.
syndicale ne représentant même pas 10 % des travailleurs du secteur. Cette convention exclusive prévoit l’assouplissement des conditions de travail, mais n’établit aucune procédure disciplinaire ni aucun plan de carrière pour les salariés.
L’Argentine compte 3 600 contrôleurs aériens qui appartiennent tous à l’Administration nationale de l’aviation civile (ANAC) qui sera transférée vers la nouvelle Entreprise argentine de navigation aérienne (EANA), une société publique qui contrôlera le trafic aérien. Le syndicat craint que ce transfert serve de prétexte pour renvoyer plusieurs travailleurs et c’est pour cette raison qu’il exige que tous les travailleurs contractuels deviennent permanents ; il demande en outre une convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
démocratique et une augmentation salariale pour amortir le fort taux d’inflation annuel.
En juin 2016, les salariés syndiqués d’American Express ont dénoncé la stratégie antisyndicale que la société applique depuis 2015 pour empêcher les élections des délégués syndicaux, afin d’établir une liste de personnes qui défendront ses intérêts alors qu’elle cherche à délocaliser, à sous-traiter et à précariser les emplois de son personnel. Les travailleurs ont manifesté aux portes de l’entreprise pour dénoncer ces manœuvres, dont l’ingérence du département des ressources humaines dans les questions syndicales, allant jusqu’à exiger de la direction du syndicat un nombre minimum de candidats si des élections devaient avoir lieu. Ces mesures antisyndicales ont cours depuis 2015 et relèvent de pratiques systématiques.
Du 14 au 21 juillet 2016, les travailleurs du Sindicato de Obreros y Empleados del Azúcar del Ingenio Ledesma (SOEAIL) ont mené une protestation et bloqué la route nationale 34 pour exiger de meilleurs salaires de la société. Selon le syndicat, la police a fait usage d’une force excessive contre les travailleurs en recourant à des balles en caoutchouc et à des gaz lacrymogènes. Les protestations ont eu lieu après que les travailleurs ont refusé la conciliation
conciliation
Tentative par un tiers neutre ou un conciliateur de favoriser la résolution d’un conflit du travail par la discussion, des conseils ou une reformulation des problèmes afin d’amener les parties en conflit à aplanir leurs divergences. Le conciliateur ne joue pas un rôle aussi actif qu’un médiateur ou un arbitre.
Voir arbitrage, médiation
obligatoire imposée par le ministère du Travail. Quelques jours plus tard, Gerardo Morales, le gouverneur de la province de Jujuy, a menacé d’imposer une amende de 6 000 pesos argentins à tous les travailleurs qui avaient participé à la grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
, mais il n’a pas mis ses menaces à exécution.
Néanmoins, le 5 août 2016, le ministère du Travail de Jujuy a imposé une amende de 2 355 260 pesos argentins au syndicat pour ne pas avoir respecté la conciliation
conciliation
Tentative par un tiers neutre ou un conciliateur de favoriser la résolution d’un conflit du travail par la discussion, des conseils ou une reformulation des problèmes afin d’amener les parties en conflit à aplanir leurs divergences. Le conciliateur ne joue pas un rôle aussi actif qu’un médiateur ou un arbitre.
Voir arbitrage, médiation
obligatoire. Cette mesure a conduit à des poursuites judiciaires à l’encontre de huit dirigeants syndicaux, deux conseillers juridiques et six travailleurs du syndicat. Pour l’organisation
organisation
Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat.
syndicale, l’amende est illégale et inconstitutionnelle, et enfreint le droit de grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
, raison pour laquelle elle a refusé de la payer.
Par ailleurs, le 9 août 2016, la juge María J. Álvarez du tribunal administratif a imposé une contravention de 3 560 pesos argentins au syndicat, en application du Code qui sanctionne les protestations, les mobilisations et les barrages routiers. L’amende a été réglée par le comité directeur du syndicat.
L’État argentin a eu recours à des procédures judiciaires, contentieuses et administratives pour limiter les protestations, la liberté d’expression et la liberté syndicale.
De janvier à septembre 2016, plusieurs dirigeants syndicaux ont été arrêtés dans le cadre de conflits sociaux. Au moins 35 arrestations de dirigeants et de militants ont été enregistrées à la suite de manifestations syndicales à Salta, dans la région métropolitaine de Buenos Aires et à Neuquén. Des agents de l’État, des travailleurs de la presse, des transports et de l’industrie sucrière ont en plus fait l’objet de plaintes administratives et devant la justice pour leur participation à des activités syndicales.
Le 3 décembre 2016, des délégués du Sindicato Único de Trabajadores de Control de Admisión y Permanencia de la República Argentina (SUTCAPRA) ont été physiquement attaqués par un groupe de plus de 30 personnes qui tentaient d’empêcher une inspection du travail inspection du travail Autorité chargée de veiller au respect de la législation du travail et des dispositions juridiques relatives à la protection des travailleurs en procédant à des inspections sur les lieux de travail. . Cela s’est produit dans la boîte de nuit Santa Diabla, dans la localité de Quilmes.
Des inspecteurs du ministère du Travail national, qui collaboraient avec des membres du syndicat, sont arrivés à l’établissement pour contrôler la situation professionnelle des vigiles employés par la société Kratos. C’est à ce moment que l’attaque a débuté et l’un des agresseurs les a menacés avec une arme à feu. L’affaire fait l’objet d’une enquête judiciaire.
Le 22 décembre 2016, 11 chauffeurs de l’Unión Tranviarios Automotor (UTA) de Salta ont été libérés après trois mois et demi de détention pour avoir réclamé de meilleures conditions de travail et protesté contre les licenciements qui ont eu lieu dans les transports publics. Le juge Martín Pérez a ordonné la libération de Sixto Tactagi, Omar Pereyra, Carlos Barrios et Jorge Banda, membres du comité directeur de l’UTA de Salta, ainsi que des travailleurs Walter Pérez, Ezequiel Malenque, Daniel González, Agustín Cayo, Cristian Figueroa, Oscar Camacho et Oscar Villa, emprisonnés depuis septembre.
Les 11 chauffeurs ont été libérés à la condition qu’ils suivent un traitement psychologique, qu’ils se présentent toutes les semaines au tribunal, qu’ils ne sortent pas du pays sans une autorisation judiciaire, qu’ils ne s’approchent pas des locaux de l’UTA de Salta et qu’ils ne participent à aucune activité syndicale. Cette dernière condition est en infraction du droit d’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. et de la liberté syndicale.
Le 30 décembre 2016, en violation de l’immunité syndicale, plus d’une dizaine d’enseignants qui avaient créé le Sindicato de Investigadores y Docentes de la Universidad Nacional de La Matanza (SIDUNLAM) en 2016 ont été renvoyés.
Les renvois, notifiés par courrier électronique, concernaient des membres du comité directeur du syndicat. Il a été mis fin à leur contrat de travail sans préavis ni aucun motif. Il s’agit donc de renvois sans raison valable, discriminatoires et antisyndicaux, s’inscrivant dans la campagne de persécution politique et antisyndicale visant la Federación Nacional de Docentes Universitarios (CONADU).
Le 9 février 2017, Rodolfo Aguiar, secrétaire général de l’Asociación Trabajadores del Estado (ATE) et de la Central de Trabajadores de Argentina (CTA) Autónoma de Río Negro, a été arrêté alors qu’il participait à une action de protestation contre les politiques du travail du président Mauricio Macri. Rodolfo Aguiar a été frappé et emmené au commissariat du quartier de Guido de la ville de Viedma, dans la province de Río Negro. La détention de Rodolfo Aguiar et d’autres travailleurs syndiqués est survenue alors qu’un plan de sécurité a été mis en place par le pouvoir exécutif provincial pour la visite du président de la nation dans la localité.
Le Partido de los trabajadores socialistas de Río Negro et d’autres organisations ont condamné la répression violente et la criminalisation de la protestation sociale et ont exigé que le gouvernement libère immédiatement Rodolfo Aguiar et ses camarades.
Au début de 2017, Roberto Baradel, secrétaire général du Sindicato Unificado de Trabajadores de la Educación de la Provincia de Buenos Aires (SUTEBA), membre du Comité exécutif national de la Confederación Trabajadores de la Educación de la República Argentina, secrétaire général de la CTA de los Trabajadores (CTA-T) de la province de Buenos Aires et secrétaire des relations internationales de cette même centrale, a été victime de graves menaces de mort proférées à son encontre et à celle de sa famille.
Ces menaces ont eu lieu lors de négociations collectives sur les salaires entre les autorités gouvernementales de la province de Buenos Aires et les six syndicats qui représentent les enseignants exerçant pour cette même administration.
L’affaire a été portée devant la justice et auprès du chef de cabinet des ministres du pouvoir exécutif national, mais l’enquête n’a fait aucun progrès. Sans tenir le gouvernement responsable des menaces, les organisations dénoncent l’inaction des autorités face aux faits dénoncés et l’attitude du gouvernement qui les a publiquement niés et banalisés, laissant le dirigeant sans aucune protection.
Les procédures d’enregistrement et d’obtention du statut de syndicat (personería gremial) de l’Asociación Gremial de Trabajadores del Subte y el Premetro (AGTSyP), représentant près de 60 % des travailleuses et des travailleurs de la ville de Buenos Aires, ont été retardées, l’empêchant d’exercer ses droits syndicaux.
L’entité syndicale a obtenu son enregistrement (inscripción gremial) en 2010 et en 2013, elle a fait les démarches pour obtenir son statut de syndicat. Lors des procédures administratives, elle a prouvé qu’elle respectait les dispositions de l’article 25 de la loi 23.551 (affiliation de plus de 20 % du personnel représenté) et trois audiences ont donc eu lieu pour déterminer si l’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. syndicale préexistante, l’Unión Tranviarios Automotor (UTA), était ou pas l’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. la plus représentative. En effet, l’État n’octroie le statut de syndicat qu’aux organisations syndicales les « plus représentatives ».
L’UTA n’ayant comparu à aucune audience, l’administration a octroyé le statut de syndicat à l’AGTSyP, mais exclusivement dans le secteur du métro et du métro léger, alors que l’UTA le conservait pour le reste du secteur automobile. L’UTA a fait appel de la décision et en mars 2017, la deuxième chambre de la Cour d’appel nationale du travail a annulé la décision 1601 et a ainsi retiré le statut à l’AGTSyP.
Selon la décision, l’obtention du statut pour la non-comparution de l’UTA n’était pas valable. Dans ces conditions, il est donc impossible d’entamer la moindre démarche puisqu’il suffit à l’organisation
organisation
Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat.
préexistante de ne pas se présenter pour éviter toute modification.
Lors des négociations collectives sur les salaires pour le secteur de l’éducation, le ministre de l’Éducation de la province de Buenos Aires, Alejandro Finocchiaro, a prévenu que les jours de grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
seraient déduits du salaire des personnes ayant participé à l’arrêt de travail des 6 et 7 mars 2017. Cette décision va à l’encontre du droit de grève
grève
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et ne tient pas compte de la décision no 4 du tribunal du contentieux administratif de La Plata qui a ordonné aux autorités de Buenos Aires de rembourser les sommes prélevées aux enseignants pour les jours où ils n’ont pas travaillé lors de la grève
grève
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du 1er et du 2 août 2016.
Dans le même temps, le gouvernement de la province de Buenos Aires, dirigé par María Eugenia Vidal, a lancé l’idée de remplacer les enseignants grévistes par des « volontaires » qui offriraient leurs services via les réseaux sociaux, sous le hashtag #VoluntarioDocenteNoAlParo (enseignant volontaire non à la grève
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). L’objectif de la proposition, dénommée « Ma participation à l’éducation », était de remplacer les enseignants grévistes par de citoyens souhaitant fournir un soutien scolaire. Finalement, la proposition n’a pas abouti et la grève
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a eu lieu sans engagement de remplaçants.
Le 16 novembre 2016, les forces policières ont empêché des membres du Front syndical des enseignants de Buenos Aires de placarder des affiches dans les rues de la ville de La Plata. Les travailleurs furent initialement menacés par la police de Buenos Aires, avant d’être brutalement attaqués par un groupe de six hommes descendus de deux camionnettes.
Le lendemain, dans la ville de Santa Teresita, une unité spéciale d’agents en uniforme de la police de Buenos Aires s’est postée à l’entrée de l’école où se tiendrait une réunion du Sindicato Unificado de Trabajadores de la Educación de la Provincia de Buenos Aires (SUTEBA), présidée par son secrétaire général Roberto Baradel.
En septembre 2016, l’entreprise Chick, un sous-traitant de la multinationale Telefónica, a fermé ses portes, licenciant 100 travailleurs de la téléphonie affiliés à l’Unión de Empleados y Técnicos de las Telecomunicaciones (UETTEL- CTA). Le syndicat était engagé dans des négociations avec l’entreprise depuis 2013 pour améliorer les droits des travailleurs.
Le 24 août 2016, à l’issue d’un conflit qui a maintenu paralysée durant plus de 50 jours la récolte de canne à sucre de la raffinerie El Tabacal, dans la province de Salta, la gendarmerie, agissant sous les ordres du gouverneur Juan Manuel Urtubey, a procédé à l’évacuation brutale des travailleuses et travailleurs en se servant de projectiles de plomb.
La moisson étant paralysée, une nouvelle table ronde devait avoir lieu entre les représentants de la raffinerie et les travailleurs. Le refus de compromis de la part du patronat a généré un malaise chez les travailleurs du sucre, qui ont décidé de bloquer les routes. Peu de temps après, l’infanterie a procédé à l’évacuation du piquet de travailleurs. L’intervention disproportionnée des forces de l’ordre s’est soldée par 30 travailleurs blessés.
Le 15 juillet 2016, dans la province de Jujuy, des travailleuses et des travailleurs du Sindicato de Obreros y Empleados del Azúcar del Ingenio Ledesma (SOEAIL-CTA) ont subi une répression brutale de la part de la gendarmerie nationale et d’agents d’une société de sécurité privée alors qu’ils participaient à une marche dans le cadre d’une grève
grève
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à durée indéterminée pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail. Au cours de cette répression, plus de 80 personnes ont été blessées par des balles en caoutchouc et plusieurs ont été arrêtées.
En décembre 2015, la chambre VII de la cour d’appel nationale en matière pénale et correctionnelle a inculpé toute la Commission syndicale interne des travailleurs de la presse de la maison d’édition Editorial Perfil, et a procédé en outre à une saisie conservatoire 210.000 ARS contre les délégués Rubén Schofrin, Marcelo Iglesias, Raúl Mileo, Carlos Rodríguez, Héctor Velázquez et José Luis Quartana.
En 2015, le gouvernement argentin ne respectait toujours pas les délais fixés par la procédure administrative pour enregistrer un syndicat ou obtenir la reconnaissance
reconnaissance
Désignation d’un syndicat par un organisme gouvernemental comme agent négociateur représentant les travailleurs au sein d’une unité de négociation, ou fait pour la direction d’accepter que ses travailleurs puissent être représentés collectivement par un syndicat.
du statut syndical, et différait ses résolutions, ce qui équivalait à refuser l’enregistrement du syndicat demandeur. Ainsi, la procédure administrative peut durer des années, ce qui prive les syndicats des capacités légales que leur confère la reconnaissance
reconnaissance
Désignation d’un syndicat par un organisme gouvernemental comme agent négociateur représentant les travailleurs au sein d’une unité de négociation, ou fait pour la direction d’accepter que ses travailleurs puissent être représentés collectivement par un syndicat.
légale. C’est par exemple le cas de la Central de los Trabajadores de la Argentina (Centrale des travailleurs d’Argentine) qui a sollicité le statut syndical en 2004 et, en 2015, le gouvernement n’avait toujours pas accédé à cette demande alors que les organes de contrôle de l’OIT
Organisation internationale du travail
Structure tripartite créée par les Nations Unies (ONU) en 1919 pour promouvoir de bonnes conditions de vie et de travail. Principale instance internationale chargée de développer et de contrôler les normes internationales du travail.
Voir tripartisme, Guide des droits syndicaux internationaux de la CSI
l’avaient prié à d’innombrables reprises de se prononcer sur l’enregistrement de la centrale.
Parmi les autres enregistrements sollicités et toujours en attente en 2015, il convient de citer la Federación de Trabajadores de la Energía de la República Argentina (FETERA) dans le secteur de l’énergie, qui demande son enregistrement depuis 2000 ; dans le secteur de la santé, l’Asociación de Profesionales de la Salud de Catamarca, depuis 2007 ; le Sindicato de Profesionales de la Salud Pública de Neuquén, depuis 2008 ; l’Asociación de Profesionales de la Salud de La Rioja et le Sindicato de la Salud, depuis 2009 ; le Sindicato de Trabajadores Autoconvocados de la Salud de Tucumán et, dans le secteur des télécommunications, l’Unión de Empleados y Técnicos de las Telecomunicaciones, depuis 2010 ; le Sindicato Tareferos, Trabajadores Temporarios y Desocupados de Misiones (cueilleurs de maté, travailleurs temporaires et chômeurs) et le Movimiento Pedagógico de Liberación Sindicato de Trabajadores de la Educación de la Provincia de Misiones dans le secteur de l’enseignement, depuis 2011 ; l’Asociación Docentes Unidos de Catamarca, également dans le secteur de l’enseignement, et le Sindicato de Trabajadores, Peones y Afines del Mercado Central de Misiones, pour les travailleurs et les ouvriers, depuis 2012.
En août 2015, la chambre VIII de la cour d’appel nationale du travail a ordonné au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale de procéder dans un délai de 10 jours ouvrables à l’enregistrement du syndicat des commerces et services Unión de Trabajadores de Comercio y Servicios de Villa María (UTRACOS, affilié à la centrale argentine autonome CTA-A) ; la demande avait été déposée en 2005 et le ministre du Travail n’y avait pas donné suite malgré les avis favorables apportés au dossier administratif.
La pratique fréquemment utilisée par les employeurs pour fragiliser les syndicats consiste à décentraliser les tâches spécifiées dans la convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
en recourant aux services d’autres entreprises et en employant les travailleurs de ces entreprises pour effectuer les tâches mentionnées dans la convention. C’est le cas de l’entreprise de cellulose Arauco Argentina S.A., qui a signé une convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
avec le syndicat de l’industrie du papier et du carton Sindicato de Obreros y Empleados de la Industria Celulosa Papel y Cartón de la province de Misiones (SOEP Misiones) et qui, depuis plusieurs années, externalise progressivement les tâches prévues par la convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
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Depuis 2014, le syndicat de plongeurs Asociación de Buzos Profesionales essaie de conclure une convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
entre les entreprises Antares Naviera S.A. et Möhn Drilling A.S et la Chambre argentine de plongée et de sauvetage (CABUSA), mais les employeurs diffèrent sans cesse les négociations. Au cours de l’année 2015, les employeurs n’ont pas assisté à la plupart des convocations du ministère du Travail et ont en outre refusé de désigner la liste des négociateurs paritaires dans le dossier administratif.
La centrale argentine autonome CTA-A a signalé l’ingérence répétée de l’autorité administrative dans les élections syndicales. Le 26 mai 2014, la Direction nationale des associations syndicales du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale a publié une disposition indiquant qu’elle ne reconnaissait pas la validité de l’appel lancé par la CTA-A pour l’organisation
organisation
Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat.
de ses élections générales.
Au cours de l’année 2015, l’élection des représentant(e)s syndicaux organisée sur les lieux de travail sous l’égide de l’Administration nationale de la sécurité sociale (ANSES) et coordonnée par le syndicat de fonctionnaires Asociación de Trabajadores del Estado (ATE), a été rejetée par le ministère du Travail, dont dépend cette Administration, pour cause « d’inefficacité juridique ».
En mars 2015, les délégué(e)s de l’association d’enseignants ADEMYS se sont rassemblés devant le ministère de l’Éducation de Buenos Aires pour dénoncer la persécution et la discrimination politique dont le syndicat fait l’objet, et le refus des autorités de reconnaître la représentation d’ADEMYS dans divers espaces collectifs de discussion et de négociation. De plus, le syndicat n’a pas été autorisé à participer aux Commissions sur le salaire, le statut et les diplômes.
Le 24 février 2015, à Córdoba, capitale de la province éponyme, pendant une réunion organisée par le syndicat d’éducateurs/trices Unión de Educadores de la Provincia de Córdoba (UEPC), dans le cadre de diverses manifestations contre le gouvernement en tant qu’employeur, la police est intervenue violemment et a arrêté quatre dirigeants syndicaux, qui ont ensuite été libérés.
Le 2 mars 2015, à Montecarlo, dans la province de Misiones, lors d’une grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
et d’une mobilisation, à l’initiative des syndicats d’enseignant(e)s Movimiento Pedagógico de Liberación (MPL) et Unión de Trabajadores de la Educación de Misiones, affilié à la centrale argentine autonome (UTEM/CTA-A), la police a arrêté le secrétaire de la jeunesse de la CTA, Federico Chilaver, qu’elle a relâché après plusieurs heures passées au commissariat de Montecarlo. Le syndicat a signalé en outre l’intimidation de plusieurs dirigeants syndicaux pendant la grève
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En février 2015, le Sindicato Único de Trabajadores de la Educación Corrientes (Syndicat unique des travailleurs de l’éducation de Corrientes – Suteco) s’est réuni en séance plénière générale et, à deux semaines de la rentrée des classes, il avait l’intention de demander au pouvoir exécutif de la province une réunion urgente en commission paritaire avec les enseignant(e)s, dans le cadre de la loi n°6030. Le syndicat a également décidé d’informer le sous-secrétariat au Travail que, en vertu de l’article 25 de cette réglementation, si le gouvernement de la province n’appelait pas à la négociation collective
négociation collective
Processus de négociation de conditions de travail acceptables pour les deux parties et de réglementation des relations sociales entre un ou plusieurs représentants des travailleurs, des syndicats ou des centrales syndicales d’un côté et un employeur, un groupe d’employeurs ou une ou plusieurs organisations patronales de l’autre.
Voir convention collective
, le syndicat était en droit d’organiser une action revendicative. Il a précisé en outre qu’en raison d’un « hypothétique non-respect » de l’article susmentionné, les membres ont été sanctionnés et ont dû payer des amendes sur leur lieu de travail, mais le syndicat a signalé qu’il n’y avait pas eu de négociation et que la réunion avait été organisée sous forme de réunions informelles au ministère des Finances, lors desquelles les syndicats n’ont eu aucun pouvoir de décision, ce qui a amené Suteco à refuser de signer le texte officiel imposé.
Le 8 mars 2016, une manifestation convoquée par le Sindicato de Obreros y Empleados de Minoridad y Educación (Syndicat des ouvriers et des employés de la minorité et de l’éducation), réunissant principalement des surveillantes et des cuisinières de cantines d’école, a été violemment réprimée par la police devant la Direction générale des écoles à La Plata. Le syndicat réclamait une hausse salariale de 10 000 pesos minimum, moyennant la non-exécution de tâches et des manifestations pacifiques.
Le 7 mars 2016, les enseignants de Santiago del Estero, affiliés au Cercle de Santiago des enseignants du secondaire et du supérieur (CISADEMS), ont entrepris une marche pour réclamer une hausse de leur salaire de base, le plus bas du pays. Alors que la mobilisation prenait fin, elle a fait l’objet d’une violente répression, se soldant par plusieurs blessés et l’arrestation de deux personnes.
La secrétaire générale du CISADEMS, Ana Blanco, a expliqué qu’une vaste opération avait été menée par la police, tôt dans la journée, pour tenter d’empêcher la marche des enseignants. Plusieurs membres syndicaux qui vivent dans l’intérieur du pays ont été appréhendés et leurs véhicules ont été saisis sur la route par la police pour les empêcher de se rendre à la marche.
Le 26 janvier 2016, Rodolfo Aguiar, secrétaire général de l’Asociación Trabajadores del Estado (Association des travailleurs de l’État, ATE) y de la CTA Autónoma de Río Negro, a été détenu en raison de sa participation à une action de protestation contre le licenciement de 12 travailleurs sous-traités de l’université de Comahue à Fisque Menuco (General Roca). La justice fédérale de Río Negro avait déjà poursuivi Rodolfo Aguiar en octobre 2015 pour avoir participé à des barrages sur la route en août et en décembre 2013.
Le 3 décembre 2015, 28 enseignants et camionneurs de Tierra del Fuego ont été condamnés à des peines d’emprisonnement allant de huit mois à quatre ans pour des faits commis dans le cadre d’une grève
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Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
générale organisée en mai 2013.
Le 8 janvier 2016, la CTA Autónoma a dénoncé la répression de la manifestation des travailleurs à la municipalité de La Plata, qui s’est soldée par six travailleurs gravement blessés. La grève
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Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
avait été convoquée suite à la décision du maire de licencier 4500 travailleurs et travailleuses.
Le 22 décembre 2015, l’Asociación Trabajadores del Estado (ATE) a dénoncé la répression par la gendarmerie nationale contre les travailleurs de l’entreprise avicole Cresta Roja, qui protestaient en vue de réclamer le paiement de leurs salaires et le maintien de leur emploi.
L’ATE a contesté les mesures prises par les membres de la gendarmerie en vertu de l’ordonnance émise par le secrétaire de la sécurité de la nation, Eugenio Burzaco, pour expulser les employés qui bloquaient partiellement l’autoroute menant à l’aéroport d’Ezeiza. Les employés ont été expulsés alors qu’ils étaient déjà parvenus à un accord avec le secrétaire de la sécurité pour permettre la libre circulation des véhicules.
L’Asociación de Profesionales de la Salud de Salta (Association des professionnels de la santé de Salta - APSADES), organisation
organisation
Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat.
régionale fondatrice de la Federación Sindical de Profesionales de la Salud de la República Argentina (FESPROSA), a été sanctionnée par le Secrétariat du Travail de la province par une amende de 186.000 pesos pour ne avoir respecté la conciliation
conciliation
Tentative par un tiers neutre ou un conciliateur de favoriser la résolution d’un conflit du travail par la discussion, des conseils ou une reformulation des problèmes afin d’amener les parties en conflit à aplanir leurs divergences. Le conciliateur ne joue pas un rôle aussi actif qu’un médiateur ou un arbitre.
Voir arbitrage, médiation
obligatoire prescrite par le Secrétaire du Travail. Cette amende a été imposée suite à l’arrêt de travail de 24 heures convoqué le 25 avril 2014, qui n’assurait qu’un maintien des services de garde, selon les explications fournies par le docteur Graciela Aquere Riggieri, secrétaire générale du syndicat.
Selon Graciela Aquere Riggieri, cette sanction a pour but d’intimider le syndicat afin d’étouffer ses demandes légitimes, qui sont les mêmes depuis des années. Loin de tenter d’obtenir un accord, elle ne fait que jeter des doutes sur la volonté d’essayer de trouver un moyen de sortir du conflit provincial, qui ne concerne pas seulement le secteur de l’enseignement, mais également de plus en plus de secteurs.
Dans la province de Misiones, Diego Armando Silveira, un jeune dirigeant du Sindicato de Trabajadores del Mercado Central (Syndicat des travailleurs du marché central) a été détenu avec deux autres collègues en novembre 2013, dans le cadre d’un conflit provoqué par le non-respect par l’employeur des conditions de travail établies dans les accords conclus avec le syndicat.
Afin de réprimer la lutte syndicale menée par l’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. syndicale, les travailleurs ont été détenus et violemment frappés par la police de l’unité régionale X.
Une plainte a ensuite été déposée pour « contraintes illégales » (torture) contre les fonctionnaires de police du commissariat, mais aucune suite n’y a été donnée.
Diego Silveira a été « accusé » de tentative d’homicide, basée sur la plainte douteuse d’une personne qui a décrit son présumé agresseur avec des caractéristiques physiques similaires à celles de Diego Silveira. Le dirigeant a été arrêté et conduit au commissariat où il a été placé en détention, victime de mauvais traitements illégaux.
En décembre 2013, quatre travailleurs de l’industrie pétrolière ont été condamnés à perpétuité dans le village de Las Heras, province de Santa Cruz.
Les travailleurs ont été accusés d’avoir tué un policier en 2006 durant une grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
lancée pour revendiquer des augmentations salariales. Ramón Inocencio Cortez, José Rosales, Franco Padilla et Hugo González devront passer le reste de leurs jours derrière les barreaux sans qu’aucune preuve de leur culpabilité n’ait pu être apportée. La condamnation a été basée sur le seul témoignage incriminant d’une personne dont la déclaration a été obtenue par le recours à des « contraintes illégales » (torture).
Le 20 février 2014, la Confederación General del Trabajo a dénoncé la répression exercée par des forces de sécurité pour réprimer une protestation de travailleurs municipaux qui réclamaient des conditions dignes de travail à San Pedro, dans la province de Jujuy. La centrale syndicale centrale syndicale Organisation centrale regroupant à l’échelon national, régional ou local des syndicats qui lui sont affiliés. Renvoie le plus souvent à une fédération nationale ou à une confédération. a, en outre, condamné les perquisitions effectuées par des policiers aux domiciles de travailleurs/euses et de dirigeants syndicaux.
En août 2013, les travailleurs/euses de l’entreprise Nucleoeléctrica Argentina S.A. (NASA), regroupés dans l’Asociación Trabajadores del Estado (ATE), ont exigé de pouvoir participer, en tant que syndicat, à la table des négociations paritaires. Ils dénoncent, en outre, la discrimination exercée par l’entreprise qui exclut l’ATE de la négociation, dans la mesure où les travailleurs/euses sont privés de plusieurs avantages professionnels.
La Central de los Trabajadores de la Argentina (CTA) a indiqué, en novembre 2013, que l’industrie pharmaceutique a lancé des campagnes de harcèlement contre des dirigeants de l’Asociación de Agentes de Propaganda Médica (Association des Agents de Publicité Médicale - AAPM-CTA), notamment son secrétaire général et membre du Comité exécutif de la CSA, Ricardo Peidro.
Selon la CTA, dans le cadre de la négociation paritaire nationale des délégués médiaux, les employeurs de l’industrie pharmaceutique, regroupée dans la Cámara Argentina de Especialidades Medicinales (CAEMe), la Cámara Industrial de Laboratorios Farmacéuticos Argentinos (CILFA) et la Cámara Empresaria de Laboratorios Farmacéuticos (COOPERALA), ont décidé d’engager des poursuites pénales à l’encontre des travailleurs/euses et de leurs dirigeants, dans le cadre des mesures de protestation prises par l’AAPM à la suite du refus des employeurs de négocier de bonne foi.
Selon les informations fournies par la CTA, l’industrie pharmaceutique, à travers le groupe ROEMMERS (n° 1 en Argentine), a décidé d’engager des poursuites pénales à l’encontre des travailleurs/euses prenant des mesures de contrainte, notamment des dirigeants de l’AAPM occupant des postes à la CTA.
En août 2013, en réponse aux luttes syndicales récentes, le gouvernement de la province de Terre de Feu s’est obstiné à persécuter les militants sociaux, en criminalisant les protestations sociales à travers des poursuites judiciaires à l’encontre d’enseignants et de chauffeurs. Le conflit a éclaté à la suite du non-respect des accords paritaires par le gouvernement provincial, moyennant des absences et des retards de ses représentants, outre la persécution, à travers des diminutions salariales et l’imposition de sanctions aux travailleurs/euses ayant pris des mesures comportant un recours à la force pour défendre l’Institut d’État de la sécurité sociale.
Le 12 août 2013, des dirigeants de l’Asociación de Educadores Provinciales (Association des Educateurs Provinciaux - ADEP) et du Centro de Docentes de Enseñanza Media y Superior (Centre des Enseignants de l’Enseignement Secondaire et Supérieur - CEDEMS) ont été victimes de répression par la police alors qu’ils manifestaient de manière pacifique devant la Direction générale d’administration du ministère de l’Éducation.
Le 28 août, la police de Jujuy a exercé une répression à l’encontre de fonctionnaires durant un arrêt de travail destiné à réclamer de meilleurs salaires et a détenu le secrétaire général de l’Asociación Trabajadores del Estado (Association des travailleurs de l’État - ATE), Fernando “Nando” Acosta, ainsi que 200 autres personnes.
En août 2013, la Federación de Trabajadores de la Energía de la República Argentina (FeTERA) a dénoncé des licenciements de travailleurs/euses de plusieurs stations-service dans la localité de Río Cuarto (province de Córdoba). Parmi les licenciés figurait Ernesto Duco, qui bénéficie de l’immunité syndicale.
En février 2013, l’Unión Obrera Gráfica Cordobesa (Union des Graphistes de Córdoba), qui représente les travailleurs de Talleres Gráficos La Moneda SACyF – Offset Nis, a dénoncé le licenciement d’une partie du personnel et les actions de liquidation de l’entreprise dans le cadre de conflits syndicaux continus provoqués par le retard permanent dans le paiement des salaires et la violation des normes du travail.
En juin 2013, le gouverneur de la province de Buenos Aires, Daniel Scioli, a menacé d’engager des poursuites pénales contre le secrétaire général du Sindicato Único de Trabajadores de la Educación de Buenos Aires (Syndicat Unique des Travailleurs de l’Education de Buenos Aires - SUTEBA), Roberto Baradel, pour extorsion de fonds et coercition, simplement car il avait défendu une éducation publique de qualité dans la province de Buenos Aires.
En juillet 2013, l’Asociación de Supervisores de la Industria Metalmecánica (ASIMRA), affiliée à IndustriALL, a mis ses membres en état d’alerte en réponse au refus des employeurs de négocier des changements dans les catégories de classification des emplois comme établi dans la convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
actuelle.
Le 7 mai 2013, les travailleurs/euses regroupés au sein de l’Unión de Empleados y Técnicos de las Telecomunicaciones (Union des Employés et des Techniciens des Télécommunications - UETTel) ont organisé une manifestation devant le siège d’Elecnor Argentina S.A, sous-traitant de Telefónica, en signe de protestation contre « la décision de l’employeur de procéder à 300 licenciements ». Les syndicalistes ont affirmé que la mesure constituait une violation de la liberté syndicale, dans la mesure où les travailleurs/euses licenciés étaient syndiqués.
Suite aux pressions et à la lutte du syndicat, Telefónica d’Argentine a obligé Elecnor à renouveler le contrat en réintégrant les travailleurs/euses licenciés.
La police dans la province de Salta a violemment réprimé une manifestation de travailleurs de l’Ingenio San Martín del Tabacal devant l’établissement. En août 2012, l’action de la police comprenait une intervention dans le quartier de Villa Las Rosas, où les forces répressives ont fait irruption au domicile des travailleurs/euses et ont lancé des gaz lacrymogènes, touchant également leur famille. Une enfant de deux ans a été blessée par des tirs de chevrotine de la police. Durant les dernières années, la compagnie a procédé à des licenciements antisyndicaux et est intervenue dans les élections du syndicat.
En août 2012, le gouvernement de la ville autonome de Buenos Aires a adopté une résolution exigeant à toutes les organisations syndicales de fonctionnaires administratifs de solliciter préalablement une autorisation pour organiser des assemblées, se réservant le droit d’évaluer s’il est judicieux de les organiser en dehors du temps de travail.
Les autorités publiques interviennent régulièrement dans les conflits du travail qui touchent le service des transports par métro. Dans le cadre du conflit collectif
conflit collectif
Voir conflit du travail
de travail en août 2012, le gouvernement de la ville autonome de Buenos Aires a adopté une résolution imposant la conciliation
conciliation
Tentative par un tiers neutre ou un conciliateur de favoriser la résolution d’un conflit du travail par la discussion, des conseils ou une reformulation des problèmes afin d’amener les parties en conflit à aplanir leurs divergences. Le conciliateur ne joue pas un rôle aussi actif qu’un médiateur ou un arbitre.
Voir arbitrage, médiation
obligatoire.
En janvier 2011, les travailleurs de la multinationale Teleperformance, entreprise consacrée aux services à la clientèle, au support technique, à la télévente et au recouvrement de créances, ont décidé de procéder à des arrêts de travail d’une heure par jour, pour dénoncer les mauvaises conditions de travail ainsi que le refus de négocier de la part de l’employeur. Le 7 janvier, l’entreprise a commencé à faire le vide à la succursale Hipólito Yrigoyen, en demandant aux travailleurs de choisir entre « les démissions volontaires ou la mutation dans une autre agence », manœuvre qui visait la désagrégation de l’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. des travailleurs/euses.
Par la suite, l’entreprise a licencié 11 délégués et militants, qui ont finalement dû être réintégrés suite à la disposition adoptée par la commission interne. En avril, l’entreprise a effectué un licenciement massif de 110 travailleurs qu’elle considérait « improductifs », et embauché du nouveau personnel qui n’avait aucun parcours syndical. Au mois de juillet, l’employeur a cessé d’assister aux réunions de conciliation
conciliation
Tentative par un tiers neutre ou un conciliateur de favoriser la résolution d’un conflit du travail par la discussion, des conseils ou une reformulation des problèmes afin d’amener les parties en conflit à aplanir leurs divergences. Le conciliateur ne joue pas un rôle aussi actif qu’un médiateur ou un arbitre.
Voir arbitrage, médiation
convoquées par le ministère du Travail, et en août, il a décrété unilatéralement la mise à pied de tous les travailleurs/euses et la fermeture et liquidation de la succursale. Déconcertés, les travailleurs ont occupé le siège de l’entreprise, laquelle a entamé des poursuites judiciaires contre eux pour perturbation de l’ordre public.
En septembre, les 1.340 travailleurs de Micro Ómnibus Norte S.A. (MONSA) ont organisé un débrayage suite aux multiples violations commises par l’entreprise, à savoir le non-paiement d’allocations, les mauvaises conditions sanitaires et de sécurité au travail et la non-reconnaissance
reconnaissance
Désignation d’un syndicat par un organisme gouvernemental comme agent négociateur représentant les travailleurs au sein d’une unité de négociation, ou fait pour la direction d’accepter que ses travailleurs puissent être représentés collectivement par un syndicat.
de la représentation syndicale pour la défense des intérêts des travailleurs/euses. La grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
s’est prolongée jusqu’au mois d’octobre dans la ligne 60 du réseau d’autobus, en protestation contre l’agression subie par la petite-fille d’un délégué de la négociation, que l’on a menacée et torturée en lui disant que son grand-père serait tué s’il ne mettait pas fin à ses revendications syndicales.
Les travailleurs d’IBM ont dénoncé les pratiques mises en œuvre par l’entreprise pour empêcher la représentation de leurs intérêts au sein de l’organisation
organisation
Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat.
syndicale Unión Informática. Les travailleurs/euses ont présenté une série de revendications pour améliorer les conditions de travail et protester contre le licenciement de 200 travailleurs et se sont donc mis en grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
le 28 juillet 2011. Par la suite, ils ont dû déposer des plaintes contre la direction de l’entreprise qui avait menacé de licenciement et de sanctions ceux qui avaient participé à la grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
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Au mois d’avril 2011, les travailleurs du Sindicato del Petróleo y Gas Privado de Santa Cruz ont mené une action de grève
grève
Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.
Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
pour exiger des améliorations aux conditions de travail des entreprises du secteur pétrolier. Les travailleurs des compagnies pétrolières des provinces argentines de Río Negro, Neuquén et La Pampa ont eux aussi organisé un débrayage en novembre 2011. Les travailleurs réclament que les entreprises (entre autres, YPF, Repsol, Total et Apache Corporation) concluent une convention collective
convention collective
Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.
Voir négociation collective
afin de revaloriser les salaires de la majorité du personnel, car celui-ci voit ses revenus gravement réduits par le fort taux d’inflation qui atteint 20% par an. Les entreprises se sont toujours montrées rétives à une négociation effective avec le syndicat.
Plusieurs fausses coopératives constituées pour faire obstacle à la création de syndicats maintiennent leurs activités. Au moins 1.500 travailleurs du secteur ferroviaire ont été recrutés selon des modalités qui en font non des travailleurs mais des sociétaires qui ne perçoivent pas de salaires mais prélèvent des quotes-parts sur les bénéfices de la coopérative. Le gouvernement a pris la mesure du problème et, sur la base des plaintes déposées, il a annulé de nombreux agréments de coopératives. Celles-ci se sont pourvues en appel contre les annulations.
Le refus de la multinationale Kraft Foods de mettre en place de meilleures conditions sanitaires pour faire face à la flambée de grippe A(H1N1) a poussé les travailleurs/euses à organiser une manifestation dans les locaux de l’entreprise le 3 juillet. La réponse de Kraft fut de procéder au licenciement de 156 travailleurs/euses, parmi lesquels certains délégués syndicaux et membres du comité syndical de l’entreprise. Face à cette décision arbitraire, le 7 septembre les travailleurs/euses ont décider d’occuper les locaux et de lancer un plan d’action visant à conférer une plus grande visibilité à un conflit du travail conflit du travail Voir conflit social qui sévissait depuis deux mois déjà et qui incluait la revendication d’autres droits et garanties au travail, notamment pour les travailleuses.
Les travailleurs/euses ont continué à organiser des protestations et des manifestations, bloquant des rues et des avenues pour faire entendre leurs revendications quant à leurs droits. Le 25 septembre eut lieu une violente répression par la police de la province de Buenos Aires. Des centaines de policiers ont fait irruption dans les installations de l’entreprise, attaquant les grévistes à coups de matraque et lançant du gaz lacrymogène. L’attaque s’est soldée par quatre blessés graves et 65 travailleurs/euses arrêtés.
Suite à ces faits, des manifestations ont été organisées dans les artères principales de la ville. Après 38 jours d’arrêt total des opérations, l’entreprise s’est vue obligée à réintégrer 70 travailleurs/euses. Par ailleurs, les tribunaux du travail ont ordonné à la direction de permettre le retour au travail des délégués syndicaux. Le 16 octobre un accord a été conclu, par lequel l’entreprise s’engageait à réintégrer 33 travailleurs/euses, laissant le nombre de licenciés à 53, et les travailleurs pour leur part s’engageaient à ne pas recourir à des actions de force et à ne pas bloquer les rues et avenues. Le conflit du travail conflit du travail Voir conflit social n’est pas pour autant résolu, puisque l’entreprise a entamé des poursuites judiciaires contre certains des délégués syndicaux, et les travailleurs/euses continuent d’exiger le respect de leurs droits et garanties ainsi que la réintégration des grévistes licenciés.