Pakistán - L’asservissement pour dette et le travail forcé battent leur plein - Les travailleurs des briqueteries se soulèvent (2011)

D’après les estimations, entre 750.000 et 900.000 personnes appartenant à 200.000 familles travaillent dans 11.000 usines de briques (bhatta) au Pakistan. Ce nombre inclut près de 250.000 enfants, soit environ deux tiers du nombre total d’enfants au travail au Pakistan. Très souvent, les enfants travaillent aux côtés de leurs parents pour rembourser des dettes qui surpassent à un tel point leurs revenus qu’elles resteront impayées même après des décennies de travail ininterrompu. Les employeurs avancent de l’argent aux travailleurs, qui n’ont pas le droit de partir tant qu’ils n’ont pas remboursé la somme dans son intégralité. La plupart des travailleurs et travailleuses sont illettrés et ignorent combien d’argent ils doivent en réalité à leurs créanciers. Les employeurs profitent de la situation pour imposer, de surcroît, de nombreuses «amendes» aux travailleurs. Cette situation est définie à titre d’asservissement pour dette en vertu de la loi relative à l’abolition du système d’asservissement pour dettes (Bonded Labour System (Abolition) Act) de 1992. Les efforts visant à mettre un terme à cette pratique ont manqué de porter leur fruit. De fait, à peine moins de 6.000 travailleurs et travailleuses asservis par la dette ont été libérés, alors que des milliers d’autres continuent d’être exploités dans des camps dans des conditions épouvantables.

En septembre 2010, des dizaines de travailleurs et travailleuses des briqueteries ont défilé lors d’une manifestation à Islamabad. D’après leur leader, Inayatullah, président du All Pakistan Bhatta Labour Union, le salaire minimum de 517 roupies pakistanaises par 1.000 briques prêtes n’était pas respecté dans les briqueteries du Penjab.

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