Líbano - Travailleurs migrants maltraités et exclus (2011)

Il est estimé qu’environ 200.000 travailleurs domestiques provenant principalement du Sri Lanka, d’Éthiopie et des Philippines vivent au Liban. Les Philippines, l’Éthiopie et le Madagascar interdisent à présent à leurs citoyens de se rendre au Liban en raison des violations généralisées. Selon les estimations, un travailleur domestique se suicide au Liban chaque semaine en moyenne. Ils restent essentiellement exclus du champ d’application des lois du travail fondamentales et sont victimes d’exploitation et de maltraitances constantes de la part des employeurs et des agences, notamment le non-paiement des salaires, le confinement forcé sur le lieu de travail, la privation de périodes de repos et les maltraitances verbales ou physiques. Des rapports indiquent que seul 1% des travailleurs domestiques migrants sont autorisés à garder leur passeport. Le système de parrainage lie la résidence d’un travailleur à un employeur spécifique et il est, dès lors, extrêmement difficile pour un domestique de changer d’employeur, même en cas d’abus. Lorsque l’emploi prend fin, le travailleur perd sa résidence, rendant difficile le dépôt de plaintes dans la mesure où les travailleurs craignent une arrestation en raison de leur situation irrégulière.

Le gouvernement a émis de nouveaux règlements (contrat unifié) en 2009, obligeant les employeurs à respecter un ensemble de règles, notamment le paiement intégral des salaires aux travailleurs à la fin de chaque mois, l’octroi d’un repos hebdomadaire et l’établissement d’un nombre maximal d’heures de travail. Le gouvernement n’est, toutefois, pas parvenu à imposer des sanctions appropriées contre les employeurs qui maltraitent les travailleurs domestiques migrants et, dans la pratique, de nombreux employeurs continuent d’exploiter, de sous-payer et de maltraiter les travailleurs domestiques. Une manifestation a été organisée par des travailleurs domestiques à Beyrouth le 1er mai 2010 pour protester contre les vastes violations et l’absence de droits du travail.

© ITUC-CSI-IGB 2013 | www.ituc-csi.org | Contact Design by Pixeleyes.be - maps: jVectorMap