Palestina - Difficultés pour les Palestiniens/ennes travaillant dans des zones soumises à la législation du travail israélienne (2012)

Une étude de 2010 du Palestinian Central Bureau of Statistics (bureau central palestinien de statistiques) a révélé que le chômage s’élevait à 17% en Cisjordanie, contre 38% dans la bande de Gaza. Environ un cinquième des salarié(e)s vivaient toujours sous le seuil de pauvreté. L’étude a également montré que 65.000 Palestiniens/ennes travaillaient en Israël. Les Palestiniens/ennes embauchés en Israël et dans les colonies israéliennes représentaient 15% des Palestiniens/ennes salariés de Cisjordanie. Selon les estimations, entre 35.000 et 50.000 Palestiniens/ennes travaillent dans les colonies, de manière irrégulière pour bon nombre d’entre eux.

En théorie, la législation israélienne s’applique aussi bien aux travailleurs/euses israéliens que palestiniens depuis 2007 en Israël. Il n’en reste pas moins que la législation est rarement appliquée et insuffisamment contrôlée et, en cas d’abus, il est extrêmement difficile pour un travailleur/euse palestinien d’obtenir réparation ou de recourir à la justice. Les travailleurs/euses palestiniens touchent très souvent des salaires en dessous du minimum israélien et leurs conditions de santé et de sécurité sont précaires. Le recours au travail des enfants est, lui aussi, de plus en plus répandu dans les colonies, surtout dans le secteur de la construction, où ils sont soumis à des conditions de travail peu sûres et n’ont droit à aucune assurance.

Israël a commencé à effectuer les virements des arriérés de pension aux résident(e)s de la bande de Gaza qui travaillaient en Israël avant le blocus. Aux termes des conditions du virement, l’argent est transféré sur le compte bancaire de 92 bénéficiaires de Gaza. La plupart de ces personnes travaillaient dans des hôpitaux israéliens et de l’argent était déduit de leur salaire pour leurs fonds de pension, comme le prévoit la loi.

En 2010, l’Autorité palestinienne a interdit aux Palestiniens/ennes de travailler dans les colonies de Cisjordanie, dans le cadre d’une campagne plus générale prévoyant un boycott national des colonies. Outre les mauvaises conditions décrites ci-dessus, les travailleurs/euses palestiniens des colonies sont confrontés au harcèlement, au racisme et parfois à la violence. Toutefois, la Palestine General Federation of Trade Unions (fédération générale palestinienne des syndicats – PGFTU) a déclaré qu’elle n’empêcherait pas les travailleurs/euses de se rendre dans les colonies pour travailler jusqu’à ce que l’Autorité palestinienne soit en mesure de fournir des solutions d’emploi alternatives. L’interdiction devait entrer en vigueur en 2011 et comportait des sanctions pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement ou une amende de 14.000 dollars américains pour toute personne qui travaillerait dans les colonies israéliennes. La mesure dans laquelle l’Autorité palestinienne appliquera l’interdiction reste floue, étant donné qu’Israël doit encore lever les restrictions sur le mouvement de main-d’œuvre.

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