Corée (République populaire démocratique de)
Comme chaque année depuis 2005, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution condamnant les grossières violations des droits de l’homme en Corée du Nord. En mars, la Corée du Nord aurait coulé un navire de guerre sud-coréen et en novembre, une île sud-coréenne proche de la frontière a été bombardée par l’artillerie nord-coréenne, créant de graves tensions entre les deux pays. En même temps, le peuple nord-coréen subissait une pénurie alimentaire dévastatrice, et la situation semble s’aggraver encore plus en 2011. Au cours de l’année, Kim Jong-Un, fils de Kim Jong-Il qui est souffrant, a été désigné officiellement héritier du pouvoir.
Dans la loi
Liberté syndicale / Droit d’organisation
Liberté syndicale
Le droit à la liberté syndicale est reconnu par la législation mais est strictement réglementé.
Discrimination antisyndicale
La législation ne protège pas explicitement les travailleurs/euses de la discrimination antisyndicale.
Catégories de travailleurs/euses à qui la loi interdit ou restreint la possibilité de former un syndicat ou d’y adhérer, ou d’occuper une fonction syndicale
- Autres catégories
- Une loi spéciale a été adoptée pour le complexe industriel de Kaesong, qui a été ouvert en juin 2004. Cette loi n’inclut pas de disposition garantissant la liberté syndicale ou le droit de mener des négociations collectives, ni la moindre protection pour les travailleurs qui porteraient plainte contre leurs employeurs.
Droit de négociation collective
Droit de négociation collective
Le droit de négociation collective n’est pas protégé par la législation.
Droit de grève
Droit de grève
Les grèves sont interdites.
En pratique
L’État contrôle les relations entre le patronat et les salariés dans leurs moindres aspects, y compris l’assignation de tous les emplois et la fixation des salaires. En l’occurrence, les travailleurs n’ont pas le droit de mener des négociations collectives. Les entreprises à participation (joint-ventures) et les entreprises étrangères sont tenues d’engager leurs employés à partir de listes de travailleurs préalablement passés au crible pour leur « pureté idéologique », établies par le parti au pouvoir.
Les syndicats indépendants sont interdits. La Fédération générale des syndicats de Corée, seule organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. syndicale autorisée dans le pays, se trouve sous la tutelle du parti unique, le Parti des travailleurs de Corée (PTC). Elle fonctionne selon l’ancien modèle syndical « stalinien » et est investie de la responsabilité de mobiliser les travailleurs pour remplir les quotas de production établis et d’assurer des services de santé, d’éducation, de culture et d’assistance publique.
Environ 40.000 travailleurs nord-coréens sont employés dans la fabrication de vêtements, de chaussures, de montres et autres biens de consommation légers dans la zone de Kaesong, qui renferme près de 115 usines. Le gouvernement nord-coréen choisit lui-même les représentants des travailleurs dans les entreprises implantées dans la zone, moyennant l’accord de la direction sud-coréenne.
L’embauche des travailleurs employés dans la zone est, quant à elle, soumise au contrôle du gouvernement nord-coréen. Si l’article 32 de la loi du travail spécial applicable au complexe industriel de Kaesong stipule que les travailleurs doivent être rémunérés directement et en espèces, ce n’est pas le cas dans la pratique. Depuis l’ouverture de la zone, le gouvernement nord-coréen a exigé que tous les salaires soient versés au gouvernement – une demande à laquelle tous les employeurs de la zone ont accédé. Le gouvernement se charge ensuite de verser leurs salaires aux travailleurs, après avoir procédé à diverses déductions destinées à un fonds sous la tutelle de l’État. Le recours continu à ce système de rémunération indirect est en contravention avec un accord concernant l’opération de la zone conclu entre les gouvernements des deux Corée.