China - La répression s’intensifie contre les partisans d’un syndicat à l’entreprise Jasic

Trois collègues de la militante Shen Meng-yu, qui a largement soutenu les employé(e)s de Jasic dans leurs tentatives de créer un syndicat indépendant, ont été arrêtés et questionnés par la police le 9 novembre 2018. Li Yuan-zhu, Dai Hui-fang et Wang Gui-xia ont été arrêtés sans raison apparente. Pendant leur détention, la police les a interrogés et exercé des pressions sur eux pour qu’ils témoignent contre Shen Meng-yu. La police a affirmé qu’il y avait des «preuves» indiquant que Shen Meng-yu avait accepté des fonds étrangers pour «soulever les travailleurs» de l’usine. L’arrestation des trois travailleurs visait, semble-t-il, à les inciter à corroborer cette version des faits.
Dai Hui-fang a déclaré que la police avait utilisé des tactiques d’interrogatoire extrêmement éprouvantes pendant sa détention. Li Yuan-zhu a quant à lui signalé que les policiers l’avaient empêché de dormir pendant plus de 30 heures, qu’ils avaient déchiré ses vêtements et qu’il avait reçu des coups de pieds aux jambes. Pour finir, Li Yuan-zhu a été contraint d’écrire une «lettre de garantie» dans laquelle il critiquait Shen Meng-yu. Après leur libération, les trois travailleurs ont fait part au Groupe de soutien des travailleurs de Jasic des mauvais traitements qu’ils avaient subis.
Le 13 novembre, Li Yuan-zhu a expliqué dans les médias sociaux comment la police l’avait maltraité et extorqué ses «aveux» sous la torture. Il a rapidement fait l’objet de représailles de la part de son employeur, de la police et de la section locale de All-China Federation of Trade Unions (Fédération chinoise des syndicats – ACFTU). Son employeur l’a licencié le 22 novembre. Lorsqu’il a demandé de l’aide au syndicat d’entreprise affilié à l’ACFTU, le syndicat ne l’a pas soutenu. Son employeur a ensuite appelé la police, qui l’a conduit de force au commissariat.

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