Les travailleurs de l’usine Merck Marker, filiale de la multinationale allemande du même nom, à Quetta, se sont plaints de bas salaires, plus particulièrement dans le cas des journaliers, qui constituent pratiquement les deux tiers de l’effectif. La direction a réagi en brandissant des menaces de fermeture et de licenciements. Suite au licenciement de 24 employés en juin, les travailleurs ont formé un comité d’action au niveau de l’usine et ont cessé de faire des heures supplémentaires. En dépit des négociations en cours entre les représentants du syndicat et les autorités provinciales, la direction de l’usine a porté sa menace à exécution en licenciant 252 travailleurs journaliers le 10 juillet. La direction a, par ailleurs, déposé une plainte à la police contre huit responsables du syndicat. Manzoor Baloch, secrétaire général du syndicat des employés de Merck a, quant à lui, été arrêté et accusé d’assassinats ciblés, de trouble à l’ordre public et de terrorisme. Il fut relâché au terme d’un mois de détention. A l’issue de nouvelles manifestations, des forces de l’ordre locales ont attaqué et détenu 120 travailleurs de l’entreprise Merck sur des chefs d’accusation criminels. Le secrétaire général de la section régionale de la Pakistan Workers Federation, Haji Muhammad Ramzan Achakzai a également été détenu sur des chefs d’accusation criminels pour avoir apporté son soutien aux employés de Merck et aux mineurs à Quetta (cf. Violations 2009: Conditions de travail abominables pour les travailleurs contractuels – Arrestation d’un syndicaliste militant).
Le 9 août, des dirigeants de la Pakistan Workers Federation (PWF) et de la Pakistan Workers Confederation (PWC) ont entrepris un cortège de protestation en train jusqu’à Islamabad pour dénoncer les licenciements illégaux et les voies de fait. La PWF a également déposé une plainte auprès de l’OIT concernant cette affaire.