Tailandia - Un conflit à l’entreprise Mitsubishi se conclut par un stage de réintégration humiliant pour les membres syndicaux, et par le licenciement de 26 dirigeants syndicaux

Les membres de la Confederation of Thai Electrical Appliances, Electronic Automobile and Metalworkers (Confédération thaïlandaise du secteur des appareils électriques, de l’électronique automobile et de la métallurgie – TEAM) employés par l’entreprise Mitsubishi Electric Consumer Products en Thaïlande ont été contraints de suivre un stage long et humiliant pour pouvoir être réintégrés dans l’entreprise, après avoir pris part à une grève en décembre 2017. Le conflit initial, pendant lequel 1.800 membres syndicaux ont fait l’objet d’un lock-out à l’usine Mitsubishi, a pris fin le 29 janvier 2018, lorsque le syndicat et l’entreprise sont parvenus à un accord à l’issue d’une négociation collective prévoyant la réintégration de tous les travailleurs/euses concernés par le lock-out.
Toutefois, avant d’être réintégrés, les travailleurs ont dû participer à un camp disciplinaire de quatre jours sur une base militaire, suivre cinq jours de formation avec une entreprise spécialisée dans les ressources humaines pour «réfléchir à leurs méfaits», passer une journée à faire le ménage chez des personnes âgées pour «gagner du mérite» et trois jours dans un temple bouddhiste. Les travailleurs ont également été contraints de faire des excuses à l’entreprise sur leurs comptes personnels dans les médias sociaux.
Bien qu’ils aient suivi tout ce processus, 24 employés ont été licenciés, parmi lesquels dix membres d’un nouveau comité syndical élu en juin 2018. Deux autres employés ont été licenciés lorsque l’entreprise a obtenu l’autorisation du tribunal du travail.
Les travailleurs réintégrés ont dû signer un contrat individuel remplaçant la convention collective qui expirait fin septembre 2018. Une disposition de ces contrats stipule que l’employé est tenu de confirmer qu’il n’est pas syndiqué, faute de quoi il perd toutes les augmentations de salaire et les avantages prévus dans le nouveau contrat. L’attitude de l’entreprise constitue une tentative préoccupante de diminuer l’influence et la puissance de la TEAM chez Mitsubishi en Thaïlande, où ce syndicat est actif depuis une vingtaine d’années.

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