Kazajstán - Un dirigeant syndical emprisonné pour la seconde fois en raison de ses activités syndicales

Erlan Baltabay, le président du Syndicat indépendant des travailleurs de l’énergie et de la pétrochimie du Kazakhstan, a été arrêté une seconde fois et condamné à une nouvelle peine d’emprisonnement de cinq mois pour ses activités syndicales et pour le non-paiement de l’amende imposée lorsqu’il avait été libéré de prison en août 2019 pour des raisons humanitaires sur un décret spécial émis par le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev. Erlan Baltabay avait initialement été condamné à sept ans de prison, en juillet 2019, pour le détournement de cotisations syndicales s’élevant à environ 28.000 USD. Erlan Baltabay a déclaré que l’argent était toujours en sa possession mais il niait toute fraude, indiquant qu’il avait cherché à protéger cet argent au nom des membres du syndicat de la pétrochimie Decent Work après sa dissolution forcée en 2015.

Erlan Baltabay a été libéré en août 2019 après avoir été gracié par le président mais le reste de sa peine d’emprisonnement a été commué en amende, dont le montant n’a pas été divulgué. Invoquant son innocence, il a refusé de payer l’amende et d’accepter la grâce présidentielle. M. Baltabay et son avocat ont affirmé au tribunal que les poursuites au pénal pour détournement de fonds à grande échelle avaient un motif politique et étaient dépourvues de fondement depuis le début. Ils ont expliqué que la personne à l’origine des accusations de fraude n’était pas habilitée à déposer une plainte au titre du droit du pays et que les autorités n’auraient pas dû accepter cette plainte ni saisir le tribunal. Le 19 décembre 2019, le tribunal a rejeté l’appel d’Erlan Baltabay.

La condamnation de M. Baltabay a suscité l’indignation des syndicats internationaux et des groupes de défense des droits humains. Ces poursuites au pénal, de même que les poursuites contre les membres de la confédération syndicale CITUK, Larisa Kharkova, Amin Eleusinov et Nurbek Kushakpaev, visent à réduire au silence et à réprimer les dirigeants des syndicats indépendants et à en empêcher d’autres de jouer un rôle actif dans la mise en œuvre d’une véritable liberté syndicale dans le pays.

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