4 – Violations systématiques des droits
L’indice CSI des droits dans le monde

Zambie

L’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. affiliée à la CSI en Zambie est le Zambia Congress of Trade Unions (ZCTU).

La Zambie a ratifié la Convention n° 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical (1948) en 1996 et la Convention n° 98 sur le droit d’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. et de négociation collective (1949) en 1996.

En pratique

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Mise à pied d’employés locaux en grève21-11-2019

Le gouvernement central de Zambie ayant retardé le versement aux autorités locales des fonds nécessaires à payer les salaires des fonctionnaires locaux, les employé(e)s des collectivités locales de Zambie ont entamé une grève perlée. Au moment de la rédaction de cet article, 64 collectivités zambiennes sur 103 n’avaient pas payé leurs employés, et ces derniers n’avaient pas perçu de salaire mensuel depuis 90 jours.

En réaction au mouvement de protestation, le gouvernement zambien a mis à pied les travailleurs grévistes à l’origine de l’action revendicative. Les syndicats ont fermement condamné ces mises à pied destinées à dissuader d’autres travailleurs de s’associer à la grève. Le syndicat des autorités locales Zambian United Local Authorities Workers Union (ZULAWU), affilié à l’ISP, a condamné l’accumulation des arriérés de salaire. L’ISP et ses affiliées ont adopté une résolution pendant la 13e Conférence régionale pour l’Afrique et les Pays arabes (AFRECON) à Lomé, Togo, rappelant les dispositions de la Convention n°95 de l’OIT Organisation internationale du travail Structure tripartite créée par les Nations Unies (ONU) en 1919 pour promouvoir de bonnes conditions de vie et de travail. Principale instance internationale chargée de développer et de contrôler les normes internationales du travail.

Voir tripartisme, Guide des droits syndicaux internationaux de la CSI
sur la protection du salaire. L’article 12 de la Convention stipule que le salaire doit être payé à intervalles réguliers. Le manquement à cette obligation constitue une violation manifeste de la Convention et de la dignité des travailleurs et de leur famille.

Dangote se livre à des pratiques antisyndicales 06-07-2018

Les syndicats National Union of Commercial and Industrial Workers et Mineworkers Union of Zambia dénoncent l’absence de structures de syndicalisation à l’usine de Masaiti, située à neuf kilomètres de Ndola, laquelle emploie plus d’un millier de travailleurs. Cette situation est le résultat des agissements dissuasifs de l’entreprise, qui met un frein aux activités syndicales et licencie les travailleurs qui s’affilient à des syndicats.
Multinationale africaine productrice de ciment, Dangote a externalisé l’essentiel de ses principales activités et a signé un contrat avec Silondwa Engineering en vue de « garantir que ses employés ne participent pas à des activités syndicales ou à des grèves susceptibles de paralyser les activités de l’entreprise ». Un employé peut, en outre, recevoir un dernier avertissement pour « incitation à la grève ».
Aucune augmentation de salaire ne leur ayant été accordée en quatre ans, les employés transférés vers Silondwa Engineering et travaillant dans des conditions précaires décrivent Dangote comme étant l’un des pires employeurs.

Les efforts déployés par Joyce Nonde-Simukoko, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, pour forcer Dangote à reconnaître les droits des travailleurs n’ont pas abouti, mais les syndicats n’abandonnent pas leur combat.
Après avoir recruté et syndicalisé plus de 500 employés de la cimenterie Dangote à Masaiti, les syndicats zambiens ont été empêchés d’organiser des réunions avec leurs membres et de collecter leurs cotisations, en raison des violations flagrantes des droits des travailleurs et des pratiques antisyndicales auxquelles se livre l’entreprise.
Lors d’une réunion à Ndola le 5 juillet, le Mineworkers Union of Zambia, le National Union of Commercial and Industrial Workers et le National Union of Building, Engineering and General Workers ont rencontré les représentants de Dangote et leur ont remis une pétition exigeant que l’entreprise mette un terme aux violations des droits des travailleurs. Autre problème nourrissant les inquiétudes des syndicats, Dangote ne compte que 15 employés permanents et a externalisé plus de 1.000 travailleurs vers divers sous-traitants.
Après la réunion, les syndicats se sont rendus sur le site de Masaiti, où ils ont organisé un piquet de grève. Les travailleurs qui ont participé au piquet ont expliqué à quel point leurs salaires et leurs conditions de travail étaient peu enviables.

Les représentants du NUMSA harcelés par les agents de l’immigration et renvoyés dans leur pays 06-04-2018

Le National Union of Metalworkers of South Africa (NUMSA) a déposé une plainte auprès des autorités sud-africaines et zambiennes pour dénoncer le harcèlement des représentants du NUMSA et les mauvais traitements qui leur ont été infligés le week-end dernier par les autorités de l’immigration.
Le syndicat explique que deux représentants du NUMSA, ayant pris l’avion pour se rendre en Zambie le 31 mars 2018 afin d’y assister au lancement du nouveau parti socialiste, ont été harcelés par les agents de l’immigration à leur arrivée à l’aéroport et renvoyés en Afrique du Sud.
« Ils ne transportaient rien d’illégal, leurs documents étaient en règle et ils ne comptaient séjourner dans le pays qu’une seule journée pour exprimer leur soutien à leurs collègues à l’occasion du lancement du parti socialiste, le week-end dernier », indique le NUMSA dans une déclaration.
Le syndicat précise : « Les autorités zambiennes les ont empêchés de rejoindre leur destination. Par ailleurs, ils les ont détenus durant plusieurs heures et ont confisqué leurs téléphones et leurs passeports sans aucune raison valable, avant de les renvoyer dans leur pays. Nos membres ont été traités comme des criminels, alors qu’ils n’avaient absolument rien à se reprocher. Par ailleurs, une femme enceinte présente parmi les personnes détenues, a été privée d’eau et de nourriture pendant plusieurs heures par les agents de l’immigration. »

La ministre annonce le retrait des syndicats d’étudiants des conseils universitaires02-11-2017

Durant l’audition parlementaire du 2 novembre 2017, la ministre de l’Enseignement supérieur a confirmé son intention de demander le retrait des représentants des syndicat d’étudiants des conseils des universités publiques, notamment l’université de Copperbelt et l’université de Zambie (UNZA). La ministre a accusé les représentants syndicaux de trop s’axer sur les bourses. Elle a annoncé que tous les étudiants étaient libres de s’adresser à elle individuellement sans passer par les syndicats. Le 2 janvier 2018, la décision de la ministre a été condamnée par le Zambia Congress of Trade Unions (Congrès des syndicats de Zambie - ZCTU), qui a appelé ses organisations affiliées à rejeter la proposition qu’avait transmise la ministre au Cabinet.

Des grévistes mis à pied par la compagnie minière Luanshya Copper Mines10-01-2017

Le 9 janvier, plusieurs centaines de travailleurs/euses de la compagnie minière Luanshya Copper Mines (LCM) ont organisé une grève pour demander une augmentation de salaire de 25% à tous les niveaux, affirmant qu’ils n’avaient pas eu de hausse de salaire depuis trois ans. Cette question a fait l’objet de négociations entre LCM et les deux syndicats de mineurs Mine Workers Union of Zambia (MUZ) et le National Union of Miners and Allied Workers (NUMAW). La direction de LCM, qui estimait que la grève était illégale, a mis à pied sept grévistes le 10 janvier au motif qu’ils étaient à l’origine de l’arrêt de travail. Cette mesure a aussitôt donné lieu à l’intervention du ministre de la province du Copperbelt (« ceinture de cuivre »), qui a exhorté la direction de LCM à annuler la mise à pied des grévistes. La direction de LCM a accepté de réintégrer les travailleurs mais a demandé au gouvernement, en même temps, de protéger l’intérêt des investisseurs, invoquant que l’arrêt de travail avait porté préjudice à l’activité de la mine.

Retards de salaire des employés syndiqués de l’université de Zambie31-08-2016

Trois syndicats du personnel de l’université de Zambie ont annoncé l’éventualité d’une grève si les salaires du mois d’août des employé(e)s syndiqués n’étaient pas versés avant la fin du mois. Les syndicats, University of Zambia Lecturers and Researchers Union (Syndicat des conférenciers et des chercheurs de l’université de Zambie), University of Zambia Professional Staff Union (Syndicat du personnel professionnel de l’université de Zambie) et University of Zambia and Allied Workers Union (Syndicat de l’université de Zambie et des travailleurs apparentés), partant du principe que les employés de l’université étaient normalement payés autour du 18-20 de chaque mois, ont constaté que, depuis plusieurs mois, le salaire des personnels syndiqués était systématiquement versé en retard.

Un juriste syndicaliste renvoyé pour avoir exigé des droits auprès du président zambien13-01-2016

Le 13 janvier 2016, la Judicial Service Commission a renvoyé le président du Judiciary and Allied Workers Union of Zambia Copperbelt, Paul Chilosha. Il avait déclaré que les agents du service judiciaire comptaient se faire entendre en 2016 et que le président Edgar Lungu n’aurait pas la tâche aisée s’il refusait d’augmenter les salaires de façon raisonnable. À la suite de ces déclarations, Chilosha a reçu une lettre mettant un terme à son emploi de la part de la commission, au nom du président Lungu.

Un hôtel refuse toujours de réintégrer des grévistes licenciés 10-02-2015

Le secrétaire général du ZCTU, Cosmas Mukuka, a déclaré, lors d’un briefing pour les médias le 10 février 2015, que la direction de l’hôtel Intercontinental refusait toujours de réintégrer 34 travailleurs, licenciés de façon abusive après s’être mis en grève. Suite au licenciement de 130 travailleurs au total pour avoir fait grève, le Syndicat des travailleurs de l’hôtellerie et de la restauration de Zambie et le ministère du Travail ont dû intervenir pour obtenir la réintégration de 96 travailleurs. M. Mukuka a rappelé que les travailleurs de l’hôtel avaient respecté la loi avant de faire grève en prenant toutes les mesures nécessaires à la convocation d’une grève. Malgré une directive du ministère du Travail en vue de la réintégration des 34 autres travailleurs, la direction de l’hôtel Intercontinental a refusé catégoriquement de les réintégrer.

La société IDC renvoie des travailleurs qui réclamaient des salaires décents 31-10-2014

À Kabwe, à la fin du mois d’octobre 2014, la société International Drug Company (IDC) a renvoyé 40 personnes qui réclamaient des revenus décents de la part de la société pharmaceutique, accusées de payer des salaires de misère et d’autoriser la violence verbale de ses cadres.
Certaines des personnes licenciées ont fait savoir qu’elles avaient été employées en tant que travailleurs occasionnels pendant plus de quatre ans et gagnaient entre 59 et 187 kwachas zambiens par semaine. Elles ont accusé la société de se constituer un vaste réservoir de travailleurs occasionnels pour éviter de créer des emplois permanents.
En 2013, la société a interdit à son personnel de se syndiquer et a menacé de renvoyer tous les travailleurs qui étaient affiliés au Zambia Union of Technical and Allied Workers (ZUTAW). Des sources au ministère du Travail à Kabwe ont confirmé avoir reçu les plaintes des travailleurs et ont promis de mener une enquête au sein de l’usine située dans la zone industrielle.

Une société sucrière a renvoyé cinq responsables syndicaux pour avoir organisé une grève 15-06-2014

À la mi-juin 2014, la direction de la société Nanga Sugar à Mazabuka a renvoyé cinq responsables du National Union of Plantation and Allied Workers (NUPAW) parce qu’ils auraient incité leurs collègues à mener une grève illégale. Les cinq responsables ont reçu des lettres de renvoi sans préavis dans la foulée de la grève qui a eu lieu dans l’entreprise en avril pour réclamer des conditions de travail équitables. La direction a aussi envoyé un dernier avertissement à huit autres membres du syndicat.
Les personnes renvoyées sont le président du syndicat, Comment Siamanenga, son vice-président, Joseph Lungu, le secrétaire administratif, Kebby Muchelemba, un secrétaire financier, Kalaluka Mutukwa, et un administrateur syndical, Alfred Kwale. Comment Siamanenga a décrit cette action comme de l’intimidation à l’encontre d’un syndicat légalement reconnu et a accusé la direction de l’entreprise de ne pas avoir suivi la procédure établie pour les informer de leur renvoi.

Des hôtels refusent que leur personnel se syndique14-05-2014

Le 14 mai 2014, le Zambia Congress of Trade Unions (ZCTU) a organisé une réunion avec la direction de l’hôtel New Fairmount, à Livingstone, pour lui faire savoir qu’elle devait autoriser son personnel à créer des syndicats ou à y adhérer. Jusqu’à présent, l’hôtel avait refusé à ses agents qu’ils se syndiquent. Le ZCTU lui a donné un ultimatum de cinq jours pour autoriser les travailleurs à adhérer à un syndicat. Les organisations syndicales se servent souvent de l’hôtel pour organiser des ateliers et des conférences, mais le ZCTU a prévenu qu’il leur demanderait de ne plus recourir aux services de l’hôtel s’il continuait de se montrer antisyndical. Les avertissements semblent avoir porté leurs fruits. Le secrétaire général du ZCTU, Roy Mwaba, a aussi averti que d’autres hôtels du pays enfreignaient les droits de leur personnel en lui refusant d’adhérer à un syndicat et que l’organisation organisation Processus consistant à former ou à s’affilier à un syndicat ou à inciter d’autres travailleurs à former ou à s’affilier à un syndicat. syndicale leur appliquerait également des sanctions s’ils ne laissaient pas les travailleurs exercer leur liberté syndicale.

Des travailleurs licenciés pour avoir fait grève 15-10-2013

Le 14 octobre 2013, quelque 3.000 travailleurs employés dans l’entreprise Shoprite Holdings se sont mis en grève pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail. Le syndicat National Union of Commercial and Industrial Workers a été informé par la direction du licenciement de tous les travailleurs qui avaient fait grève. L’entreprise a indiqué que les travailleurs devraient postuler à nouveau à leur emploi.

Violation d’une convention collective05-07-2013

Le Zambia National Teachers Union (Syndicat National des Enseignant(e)s de Zambie – ZNUT) a signalé que le gouvernement n’appliquait pas une convention collective convention collective Accord, généralement écrit, qui intègre les résultats de la négociation collective entre les représentants des travailleurs et des employeurs.

Voir négociation collective
précédemment conclue, qui prévoyait l’amélioration des conditions de travail. La convention aurait dû être appliquée en juin 2013, mais la date de son entrée en vigueur demeure incertaine. Le syndicat a menacé d’organiser une grève grève Forme d’action collective la plus répandue, la grève désigne un arrêt de travail concerté sur une période limitée et peut revêtir de nombreuses formes.

Voir grève générale, grève intermittente, grève tournante, grève d’occupation, grève de solidarité, grève sauvage
si le gouvernement continue de passer outre à la convention.

Discrimination antisyndicale05-06-2013

Le conseil municipal de Kitwe a engagé une procédure disciplinaire contre les dirigeant(e)s et les membres syndicaux ayant participé à un arrêt de travail prolongé au sujet du retard de paiement des salaires. Deux dirigeants syndicaux du Zambia United Local Authority Workers Union (Syndicat des Travailleurs/euses Unis des Autorités Locales de Zambie – ZULAWU) qui avaient un lien avec la grève ont été suspendus. Par ailleurs, le secrétaire adjoint de la section de Kitwe du ZULAWU, Stephen Kamponge, ainsi que Joshua Phiri, ont été mutés à d’autres postes afin de les empêcher de poursuivre leurs activités syndicales.

Violence contre des syndicalistes28-02-2013

En février 2013, le gouvernement a interpellé la société minière Collum Mine au sujet des mauvaises conditions de travail et des violations des droits syndicaux. Les troubles sociaux sont fréquents depuis la privatisation de la mine en 2003. En octobre 2010, pendant une grève, 13 mineurs avaient été blessés par deux contremaîtres chinois de la mine, qui avaient ouvert le feu sur les grévistes. L’État a abandonné par la suite les chefs d’accusation contre les deux contremaîtres. Un conflit portant sur les salaires a éclaté à la mine en 2012, alors que le gouvernement venait d’annoncer une hausse du salaire minimum, ce qui a donné lieu à une protestation spontanée des travailleurs/euses, au cours de laquelle un chef d’équipe chinois a été tué et un autre blessé.

Discrimination antisyndicale31-07-2012

En février 2012, la compagnie de cuivre Mopani Copper Mines (MCM) a licencié 19 mineurs, dont un responsable syndical du United Mineworkers Union of Zambia (Syndicat des Mineurs Unis de Zambie – UMWUZ), qui aurait incité des mineurs à manifester suite à la hausse de salaire de 17% octroyée par la compagnie à ses employé(e)s. L’UMWUZ a déclaré que le responsable syndical renvoyé avait simplement dit aux ouvriers de reprendre le travail.

Violations des droits syndicaux dans des mines exploitées par des Chinois31-12-2011

Un rapport publié par Human Rights Watch fin octobre a révélé une succession de violations des droits des travailleurs/euses dans les compagnies minières de Zambie appartenant à des Chinois. Le rapport, intitulé You’ll Be Fired If You Refuse : Labor Abuses in Zambia’s Chinese State-owned Copper Mines (Vous serez licenciés si vous refusez : Violations des Lois du Travail dans les Mines de Cuivre d’Etat Chinoises en Zambie), s’appuie sur le témoignage des mineurs entre novembre 2010 et juillet 2011. Il fait état d’heures de travail excessives et de conditions de santé et de sécurité déplorables. Les chercheurs de Human Rights Watch ont découvert que les mineurs doivent travailler par tranches de 12 heures, voire de 18 heures, sans ventilation adaptée – ce qui favorise les maladies pulmonaires – ni équipement de sécurité essentiel. Les entrepreneurs chinois ne tolèrent pas la protestation, usent de représailles contre les représentant(e)s syndicaux déclarés, et bafouent le droit des travailleurs/euses d’adhérer à un syndicat (voir le chapitre Violations).

Les plaintes contre les pratiques des entrepreneurs chinois remontent à plusieurs années en Zambie et sont souvent citées pour illustrer les problèmes avec les investisseurs chinois dans l’ensemble de l’Afrique. En 2005, une explosion dans une usine gérée par des Chinois dans le nord de la Zambie a tué 51 travailleurs/euses zambiens. En 2010, deux entrepreneurs chinois ont été accusés d’avoir tiré sur des mineurs au cours d’un conflit du travail conflit du travail Voir conflit social dans une mine de charbon (voir Rapport 2010 et le chapitre Violations ci-après).

Une autre pratique empêche les travailleurs/euses d’améliorer leur sort : la précarisation du travail. En mai 2011, Mundia Sikufele, le président du National Union of Miners and Allied Workers (Syndicat National des Mineurs et Travailleurs/euses Associés) a signalé que la plupart des investisseurs étrangers contournaient les lois du travail en embauchant des travailleurs/euses occasionnels. M. Sikufele a appelé le gouvernement à durcir les réglementations et à améliorer l’inspection du travail inspection du travail Autorité chargée de veiller au respect de la législation du travail et des dispositions juridiques relatives à la protection des travailleurs en procédant à des inspections sur les lieux de travail. .

Le président Michael Sata, en arrivant au pouvoir en septembre, a promis de mettre de l’ordre dans l’industrie minière.

Abandon des accusations contre des superviseurs chinois qui avaient tiré sur des manifestant(e)s01-04-2011

Les magistrats chargés du dossier des deux superviseurs chinois qui avaient ouvert le feu sur les mineurs en octobre 2010 ont décidé, début avril, d’abandonner les accusations lorsque que la société a accepté de verser un dédommagement. Les deux hommes étaient accusés de 13 tentatives de meurtre après avoir tiré à balles réelles sur un rassemblement de mineurs le 15 octobre 2010 lors d’une manifestation occasionnée par un conflit sur les salaires, à la mine de charbon de Collum, qui est exploitée par des Chinois. La mine de Collum est le principal fournisseur de charbon du secteur zambien du cuivre et du cobalt. Cet acte de violence a provoqué une considérable indignation chez de nombreux Zambiens/ennes, qui s’opposent de plus en plus vivement à l’influence économique considérable de la Chine dans leur pays.

Les conditions de travail à la mine sont extrêmement difficiles et les salaires dépassent rarement quatre dollars par jour. Les superviseurs chinois parlent très peu anglais et n’ont aucune connaissance des langues locales. Ils ne sont donc pas à même de communiquer correctement avec leurs employé(e)s.

Après ces coups de feu, le gouvernement zambien avait promis une enquête approfondie et un procès juste, mais les magistrats ont levé les accusations sans donner de motif.

Intimidation par le gouvernement31-12-2010

En septembre, Oswell Munyenyembe, secrétaire général du Mineworkers’ Union of Zambia (MUZ), a accusé le gouvernement de recourir à l’intimidation contre son syndicat à chaque fois que celui-ci s’exprime sur des enjeux qui affectent les mineurs. Les problèmes se sont exacerbés à partir du moment où le MUZ à exprimé à plusieurs reprises sa préoccupation concernant la décision du gouvernement de permettre au géant minier brésilien Vale de démarrer ses activités dans le pays. Le gouvernement a fait la sourde oreille aux préoccupations du syndicat et a, de surcroît, accusé celui-ci d’agir pour le compte de l’opposition. Le MUZ a fait remarquer qu’il n’avait pas besoin que l’opposition lui dise de défendre les intérêts des mineurs. Les points de vue et préoccupations du MUZ concernant Vale se basaient sur une longue liste de rapports faisant état de mauvais traitements à l’égard des travailleurs dans des mines exploitées par la même entreprise dans d’autres pays.

Les syndicats affrontent des conditions difficiles et une précarité croissante de l’emploi31-12-2010

Fackson Shamenda, ancien président du Zambia Congress of Trade Unions (ZCTU), a signalé que les syndicats dans le pays travaillaient dans des conditions difficiles compte tenu du climat politique, de la conjoncture économique et des pertes d’emploi qui en résultent. Pour sa part, Austin Liato, ministre du Travail et de la Sécurité sociale a publiquement critiqué certains employeurs qui font appel à des intérimaires pour pourvoir à des postes qui étaient traditionnellement des postes permanents, simplement pour éviter de devoir verser les prestations légales liées à l’emploi, ce qui entraîne une précarisation accrue et rend la syndicalisation d’autant plus difficile.

Inutilité des grèves légales 30-11-2009

Du fait de la longueur des procédures imposées, qui rend pratiquement impossible la tenue d’une grève légale, aucune n’a eu lieu en Zambie depuis 1994.

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