Tailandia - Le gouvernement thaïlandais fait appliquer sa demande d’indemnisation suite à une grève de 2009 en déduisant des amendes du salaire des responsables syndicaux

En novembre 2018, l’entreprise de chemins de fer State Railway of Thailand (SRT) a commencé à mettre en œuvre l’indemnisation de 21 millions THB au titre de dommages et intérêts qu’elle avait demandés au State Railway Union of Thailand (Syndicat des chemins de fer publics de Thaïlande – SRUT) et à sept de ses dirigeants, notamment Sawit Kaewpradap, secrétaire général de la Confédération des travailleurs des entreprises de l’État (SERC) et du SRUT. La demande d’indemnisation, déposée en 2011 et confirmée plus récemment par la Cour suprême de Thaïlande en 2017, concerne une grève organisée par le syndicat en 2009 suite à un accident ferroviaire qui avait provoqué la mort de sept travailleurs. Le SRUT négocie avec la SRT depuis des années pour trouver une solution mais, en novembre 2018, la SRT a commencé à déduire des amendes du salaire et de la pension de retraite de sept responsables du SRUT – deux d’entre eux sont retraités. Ces déductions sont lourdes de conséquences pour les responsables syndicaux, car certains d’entre eux perçoivent un salaire net de seulement 300 THB (9,1 USD). Les sept dirigeants syndicaux et leur famille mettront au moins dix ans à payer les amendes, l’indemnisation totale s’élevant à 24 millions THB (730.000 USD), avec les intérêts.
Le gouvernement thaïlandais refuse de réviser la loi sur les relations de travail et de ratifier les Conventions n°87 et 98 de l’OIT Organización Internacional del Trabajo Agencia tripartita de las Naciones Unidas, establecida en 1919 con objeto de promover y mejorar las condiciones de vida y de trabajo. Es el principal organismo internacional encargado de desarrollar y supervisar las normas internacionales del trabajo.

Véase tripartidismo, Guía de la CSI sobre los derechos sindicales internacionales
; de même, il reste sourd aux nombreuses campagnes internationales de protestation sur cette question, et à la plainte déposée en 2013 par la CSI et l’ITF pour exhorter la SRT à retirer sa demande d’indemnisation. L’action de la SRT, qui revient à mettre en faillite les dirigeants du SRUT et leur famille, constitue une grave attaque antisyndicale. Plusieurs groupes de défense internationaux, parmi lesquels la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF), condamnent le sort réservé aux sept responsables syndicaux, qui représente selon eux une atteinte au droit de grève et au droit de demander des conditions de travail plus sûres.

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